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Jassilen-Perley Yliassvel, alias Jasper pour faire plus simple
Invité
Anonymous
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Invité
Dim 9 Juil - 23:50
Jassilen-Perley Yliassvel
Conseil - Division de la Médecine



Informations générales

Yliassvel
Jassilen-Perley, surnommé Jas-Per
18 ans
Eclypteth
Homme
61 kg
1m77
Pansexuel
Elfe du Soleil - Exotech
Ent (Mythique)



Informations psychologiques

Hobbys & phobies
Qualités & Défauts


Hobbys : Jasper apprécie particulièrement toutes les activités ayant un rapport avec l'eau, s'y baigner figurant en tête de liste. A plus grande échelle, il aime également la nature et se fait souvent défenseur de celle-ci. Sinon, bien qu'il affectionne la solitude, il prend du plaisir à aider autrui, malgré ses craintes et souvent au détriment de sa propre personne. Enfin, il adore les énigmes, qu'il s'agisse d'en concevoir ou d'en résoudre.

Phobies : La plus grande peur de Jasper serait que la parésie dont il est atteint s'étende un jour et devienne une véritable paralysie. Quand cela vient à se déclencher et qu'elle dure un peu trop longtemps, il peut arriver qu'il perde tous ses moyens tant il redoute que ce soit définitif.
Sa deuxième frayeur est assez paradoxale pour un Elfe du Soleil : il craint le jour, allant parfois jusqu'à préférer la nuit, bien qu'elle l'affaiblisse. Il faut dire qu'il est albinos et que les rayons du soleil sont facilement nocifs pour lui, l'obligeant à toujours se couvrir la journée. Le meilleur compromis reste la pluie, qui lui permet de se mettre à l'aise en plein jour sans avoir à craindre le soleil. En plus, c'est de l'eau et il adore ça !
Enfin, Jasper a une certaine appréhension des foules, qu'il préfère éviter sans pour autant être tétanisé à l'idée d'y être confronté.
Qualités : Serviable, arrangeant, calme, empathique, compatissant, cherche le bon en chacun, ne juge pas.

Défauts : Résigné, renfermé, peut se laisser submerger par les émotions, peu endurant, atteint de parésie, albinos, myope.



Magie et arme

Magie
Arme


Cura Solidus :
Il s’agit d'une magie élémentaire de l'eau. En plus d'avoir une utilisation relativement commune de cet élément sous sa forme naturelle, Jassilen-Perley s'est spécialisé dans deux utilisations plus spécifiques de l'eau. La première consiste tout simplement à bénéficier de ses bienfaits, réparateurs et apaisants, ce qui en fait en grande partie une magie de soutien. Capable de soigner à peu près tous types de maux ou de blessures physiques avec des eaux curatives, ou encore de soulager et réconforter des esprits meurtris, Jasper s'est trouvé une vocation de guérisseur toute tracée. Il existe un inconvénient à cette magie lorsqu'il l'utilise sur d'autres : le garçon ressent une douleur proportionnelle aux soins apportés, comme s'il absorbait en lui le mal qui rongeait autrui.
La deuxième utilisation consiste à rendre l’eau solide. Pas sous forme de glace puisqu’il n’a aucune maîtrise dessus : c’est bel et bien le liquide qui se solidifie, comme figé dans le temps. Cela ressemble alors à une sorte de verre, bien que beaucoup plus résistant, parcouru d’eau partout à l’intérieur. C'est un peu comme si la forme solide était constituée de plein de petites fissures, dans lesquelles le liquide circulerait sans cesse en tournant en rond, tourbillonnant à l’infini. Jassilen-Perley doit avoir un contact direct avec l’eau pour pouvoir la rendre dure. Il doit ensuite garder ce contact s’il veut préserver la forme solide, ou il verra alors sa petite création s’effondrer au bout d'une dizaine de minutes. Il se sert de cet aspect de sa magie pour créer toutes sortes d'objets utiles selon la situation. Il peut également combiner ces deux spécialités pour imaginer des créations curatives, mais trop temporaires pour en faire un commerce ou fournir des alliés en vue d'une longue bataille à venir.
Jassilen-Perley possède un bâton à la forme atypique, qui ressemble à s'y méprendre à un gros point d'interrogation. Il s'agit autant d'une arme que d'un accessoire du quotidien. Dans le premier cas, il fait un bon armement contondant, sachant que Jasper se répugne à tuer autrui. Si possible, il n'ôtera jamais une vie, et ne l'a jamais fait jusqu'ici. Dans le second cas, il est un parfait soutien quand sa parésie décide de frapper, ou encore un bon moyen d'attirer des choses à lui grâce à la forme sphérique de son bout, qui peut "attraper" bien des objets.




Description mentale

En atteste parfois son regard quand il n'y prête pas attention, Jasper est quelqu'un de profondément triste. Ayant baissé les bras depuis longtemps, il se laisse porter par le courant sans jamais vraiment chercher à nager à contresens, se laissant guider au fil de l'eau. A quoi bon tenter de dévier son cours lorsque la destination sera toujours la même ? La beauté du paysage que l'on traverse peut-être ? Ca reste trop d'efforts pour peu de résultats et une finalité inchangée. Sans tomber dans le pessimisme pour autant, préférant se qualifier de réaliste, le garçon sera tout de même en mesure de profiter de l'instant présent, voire de se montrer positif malgré une situation désespérée. Ainsi, si le décor se veut laid en chemin, il ne tient qu'à lui de l'abreuver d'un peu d'esthétique pour le rendre plus vivable ou agréable.
A vrai dire, c'est plutôt en ce qui concerne sa propre personne que le jeune homme se veut déprimé et résigné. Avec les autres, étrangement, il se montrera plus enclin à croire en leur bonne étoile, les soutenant et les réconfortant au mieux, malgré ses pensées parfois très contradictoires. Même s'il ne nourrissait pas le moindre espoir pour eux, il entretiendrait tout de même celui qui les habite. Il faut comprendre par là qu'il ne cherche pas à dégoûter les autres de ce en quoi ils croient, et qu'une certaine empathie l'habitant le pousse à préserver cette étincelle qui ne s'est pas encore éteinte en eux. Finalement, il semble plus s'intéresser aux autres qu'à lui-même en agissant de la sorte.

Jasper est du genre à cacher ses émotions, bien qu'il soit d'un naturel sensible, et à ne pas se plaindre. Sa tristesse n'en est alors pas tant apparente que cela, paraissant plutôt nonchalant et expliquant qu'il puisse être un bon confident sans être discrédité d'entrée de jeu par ses idées noires. Il n'est pas indéchiffrable non plus : on peut se douter qu'il cache quelque chose et que tout n'est pas si beau pour lui, qu'il y a comme un flou. Un peu comme si l'on versait de l'huile sur de l'eau, ce qui viendrait voiler ses profondeurs, même au plus proche de la surface. Disons plutôt qu'à défaut de deviner sa profonde morosité, on comprend qu'il n'aime pas étaler ses sentiments, qu'il porte un masque qui rend le personnage très énigmatique et mystérieux. Un mystère qu'il entretient avec son tempérament, bien qu'il ne soit pas infaillible là aussi. Telle l'eau qui dort, le garçon est généralement très calme, s'adaptant à ce qui l'entoure sans contrarier ces corps étrangers qui viennent pourtant troubler son écoulement. Toutefois, l'accumulation pourrait rapidement constituer un barrage, et le courant serait alors en mesure de s'inverser. De même, si l'on venait à faire un peu trop de vagues, l'eau qui sommeille pourrait se montrer très tumultueuse et attiser la tempête. Alors seulement fera-t-il peut-être tomber le masque, dévoilant au mieux un individu plus meurtri qu'il n'y paraît, allant jusqu'à laisser déferler un tsunami qui emportera tout sur son passage au pire. La seule chose qu'il regretterait après coup ne sera pas d'avoir blessé autrui, que ce soit physiquement ou psychologiquement, puisque quiconque le poussant aussi loin mériterait ce qui lui arrive ; mais de s'être autant mis à nu et d'avoir dévoilé une partie de son vrai visage l'espace d'un instant.

Ce dernier est celui d'un jeune homme sensible et empathique, qui se laisse facilement submerger intérieurement par les émotions. Il y a beaucoup de choses capables de l'émouvoir autour de lui. Cela peut concerner la nature déjà, s'émerveillant devant la beauté d'un paysage ou déplorant la dévastation d'un autre, admirant la diversité de la faune ou méprisant le braconnage. Il préférera d'ailleurs souvent les animaux aux humanoïdes, les premiers étant bien plus fiables et moins hypocrites que les seconds. Concernant la flore, il affectionne plus particulièrement tout ce qui touche à son élément favori, l'eau. Les lacs, les rivières, les océans... tous les cours d'eau quels qu'ils soient l'attirent grandement. Ils l'apaisent, par le bruit doux et régulier de leur écoulement, leur surface parfaitement plane et si calme ; ou alors le fascinent par le tumulte et la fureur dont ils peuvent parfois faire preuve, attestant de leur côté sauvage et indomptable. Leur contact aussi lui procure le plus grand bien, Jasper aimant beaucoup se baigner. C'est l'un des seuls petits plaisirs qui l'habitent qu'il affiche clairement, allant même jusqu'à adorer la pluie, y compris la plus diluvienne. Dans la même idée, les seules plaisanteries qu'il semble capable de faire sont des jeux de mots avec cet élément, n'offrant jamais d'autre occasion de proposer un trait d'humour. Quoi qu’il apprécie un peu l’ironie également. Heureusement, il comprend tout de même les blagues des autres.

Concernant les humanoïdes, le garçon aussi peut être facilement ému. Qu'il s'agisse de l'histoire de quelqu'un, d'un malheur qui lui arrive, à l'inverse une grande joie... Même les individus méprisables à première vue peuvent le toucher, Jasper cherchant généralement à comprendre comment ils en sont arrivés là. Bien qu'il craigne l'hypocrisie d'autrui, il ne parvient pas à délaisser quelqu'un dans le besoin pour autant, du moins tant qu'il n'est pas certain qu'il n'en vaille pas la peine. Il a beau aimer l'eau, les larmes n'en font pas partie. Voila pourquoi il s'est retrouvé à s'orienter dans une voie de guérisseur, à toujours s'occuper des autres au lieu de soi-même. Une vocation facilitée par ses facultés raciales ou encore par sa grande empathie, qui est plus souvent une gêne qu'autre chose toutefois. En effet, le jeune homme a la très sale tendance à particulièrement compatir aux ressentis des autres, même les plus minimes, de façon amplifiée et incontrôlable. Le pire reste cependant les effets de foule, les vives émotions générales, qui le submergent totalement, pouvant lui donner des difficultés à respirer ou l'handicaper. Aussi préfère-t-il éviter au mieux les lieux trop peuplés, s'isolant au maximum ou privilégiant les petits groupes aux grosses cohues. Ca justifie également sa préférence pour la compagnie animale. C'est aussi pour mieux s'en protéger que Jasper le cache autant, qu'il fait tant de mystères. A tel point qu'à l'instar de l'eau, les énigmes sont sa deuxième passion. Qu'il s'agisse d'en résoudre ou d'en proposer, le garçon les adore, sautant sur la première occasion pour s’y adonner. En soi, c'est un très bon divertissement qui lui permet de s'évader un peu et de se sentir légèrement moins triste. Puis finalement, ça colle aussi très bien à son caractère si secret et mystérieux.


Description physique

Malgré son naturel triste, Jasper est un garçon relativement souriant en général, sans que cela soit hypocrite pour autant. Après tout, il est tout à fait possible d'être résigné tout en profitant de l'instant présent, tant qu'on ne se projette pas trop dans l'avenir. Puis, n'aimant pas se plaindre ni attirer la pitié, il préfère qu'on le voit sous son meilleur jour, gardant les petits moments de solitude pour se relâcher et se laisser aller. Ainsi, quand il est seul, ou plus rarement lorsqu'il n'y prête plus suffisamment attention alors qu'il est submergé par les émotions, son regard trahit sa profonde tristesse, se perdant souvent dans le vide, tandis que son sourire quitte ses lèvres, le jeune homme s'égarant dans ses pensées. Hormis ces instants de faiblesse, sa morosité n'apparaît pas davantage dans son physique ni dans sa façon d'être. Ses propos comme ses réactions le conduisent plutôt à être qualifié de blasé, ou encore de nonchalant, mais pas de meurtri. Un genre négligé accentué par son accoutrement très simple, une coiffure en bataille, des mouvements calmes et des postures légères.
Originellement blond aux yeux gris, Jasper a pourtant de beaux mais fragiles yeux bleus et une chevelure parfaitement blanche, le reste de sa faible pilosité attestant toutefois du vestige de sa couleur initiale. La raison est simple : Jasper est atteint d'un léger albinisme oculo-cutané, justifiant la claire pigmentation de sa chevelure. Le côté cutané de sa maladie reste anodin et ne concerne que cet aspect de son physique, le reste de ses poils ou de sa peau n'étant pas particulièrement touché. Concernant la partie oculo, ses yeux se sont également éclaircis et, surtout, souffrent d'une mauvaise acuité visuelle, de l'ordre de quatre ou cinq dixième. Autrement dit, Jassilen-Perley est myope et, comme la plupart des albinos, aucun dispositif de correction de la vue n'y peut rien. Toujours dans un souci de ne pas se plaindre, et parce que les problèmes de vision ne sont pas le symptôme le plus connu de cette maladie, bien qu'ils soient le principal, beaucoup de gens ne se rendent pas immédiatement compte de cet handicap chez lui. En revanche, il ne cache pas cet albinisme à autrui : il lui permet de dissimuler son ethnie, être un Elfe du Soleil pouvant s'avérer dangereux. Ainsi, s'il leur ressemble, c'est parce qu'il est albinos, tout simplement. Une excellente couverture, lorsque l'on n'imagine pas un Elfe du Soleil craindre ce dernier.

Jasper s'habille de façon très simple, presque pauvre pourraient dire certains. Le garçon est du genre à favoriser l'utile et le confortable à l'esthétique. Il portera souvent un vieux pantalon usé mais solide qui ne le lâchera pas de si tôt, avec un pardessus ample à capuche et à poche ventrale. Ces deux rajouts ne rendent pas l'ensemble des plus beaux, mais ils y ajoutent un effet terriblement pratique en contrepartie. La poche permettra ainsi d'y mettre ses mains, s'il a froid, ou d'y ranger n'importe quoi d'un peu trop volumineux si nécessaire. Quant à la capuche, elle le protégera aussi bien du beau temps que du regard des autres, quand il veut dissimuler sa tristesse lorsqu'elle est apparente. Effectivement, il ne se couvrira pas en cas de mauvais temps, adorant au contraire le contact de la pluie sur son visage, mais plutôt pour se soustraire aux rayons du soleil, qui ne sont pas des plus bienveillants pour la peau et les yeux fragiles d'un albinos. Finalement, la seule touche artistique que l'on peut relever dans ce haut réside dans deux détails. Le premier est la couleur de l'habit, qui s'avère être sa favorite, à savoir le bleu. Le second concerne les symboles qui le recouvrent, qui font penser à de la glace. Un élément proche du sien, l'eau, qui se marie idéalement à la couleur de ses cheveux et qui, enfin, représente bien ce qu'il ressent au plus profond de lui : un froid envahissant qui s'étend peu à peu jusqu'à tout figer dans la glace.
Jassilen-Perley possède également un accessoire dont il ne se sépare jamais : un étrange bâton d'une forme particulière, pouvant faire penser à un point d'interrogation. Une allure qu'il apprécie car elle représente bien son côté mystérieux, ou encore les énigmes qu'il affectionne tant. Au-delà de ça, il est aussi son plus grand soutien lorsque sa jambe décide de l'abandonner. En effet, Jasper est atteint de parésie au niveau de son membre inférieur droit, qui se caractérise par une perte partielle et temporaire de sa mobilité, plus ou moins sévère selon les circonstances ou la chance, parfois accompagnée de douleurs plus ou moins vives et étendues. Généralement, ce sera grâce à son bâton qu'il pourra continuer de marcher, avec une efficace moindre évidemment, ou même s'asseoir ou se lever. Dans les autres cas, lorsque tout va bien, il portera nonchalamment son objet sur l'épaule, accentuant une dernière fois ce style négligé qu'il peut dégager.


Racontez-nous votre histoire


"Ils vont sortir de cet endroit maintenant qu'il est majeur ? Les arbres ne sont pas faits pour vivre sous l'eau. Ses feuilles n'ont jamais vraiment vu le soleil... Même l'Elfe le voit rarement, alors que c'est son élément."

"Tu sais bien que mon ethnie ne veut rien dire. Le soleil ne fait pas vraiment partie de mes amis, et il me le rend bien. Puis tu n'as pas de feuilles en fait."

"Il renforce tout de même sa magie. Il préfère la nuit, mais elle l'affaiblit. Ce n'est pas logique."

"Nous avons déjà eu cette discussion des centaines de fois... Déjà, je préfère un temps couvert en plein jour, pour être plus exact. Puis ça ne fait pas tout, je te rappelle que je suis albinos, le soleil est nocif pour moi si je ne me protège pas correctement. D'ailleurs, tu n'as qu'à me faire de l'ombre une fois dehors. T'es un arbre, non ? C'est en partie ton rôle du coup. Voila, nous avons un accord : si nous sortons en plein jour, tu verras le soleil, mais tu devras en contrepartie m'en cacher. Ca te convient ?"

"De toute façon, il était prévu qu'ils sortent aujourd'hui. Mais c'est d'accord, il le protégera au mieux. Maintenant, il est temps pour eux d'y aller. Sa mère ne vient pas ?"

"Si, la voila ! Vous êtes prêts les garçons ? Et arrête de parler comme ça Sylver, nous avons du mal à comprendre de qui tu parles."

Il était vrai que sa façon de toujours parler de lui à la troisième personne, tout en gardant un style très impersonnel et indirect en parlant des autres, avait de quoi déstabiliser dans une conversation. Sylver, c'était en fait Sylvanoshei. Tout comme moi, il avait droit à un petit surnom pour raccourcir son prénom ô combien trop long et compliqué. Il s'agissait d'un Ent, mon familier. Comme quoi, ça prouvait qu'un jour, j'avais certainement vécu quelque chose d'heureux.

"Ne fais pas cette tête, Jassilen-Perley. Tu devrais être content de sortir enfin de cette prison, après plus de cinq ans enfermé ici, non ? C'est toi-même qui utilisait ce terme, une prison."

Il était amusant de voir que ma mère m'appelait par mon prénom, là où elle appelait Sylver par son surnom.

"Oui maman... C'est juste que je suis un peu anxieux, c'est tout. Je ne me souviens de rien du monde extérieur. T'es sûre que je n'ai pas toujours vécu ici ? Rien ne m'est revenu malgré ce que vous pensiez, je n'ai toujours pas le moindre souvenir..."

Nous nous trouvions à Atlantide, la cité engloutie des Exotechs. J'avais atteint mes dix-huit ans il y avait quelques jours de cela. En conséquence, j'avais également eu droit au rituel de transmutation, qui m'avait offert un membre bionique et une capacité magique associée. Un atout qui me serait sûrement profitable pour compenser mon handicap physique. En bonus, j'avais aussi la chance de pouvoir remettre les pieds dehors. Quoi que les remettre n'était pas le mot le plus adapté : au sens propre, ce n'étaient plus vraiment les mêmes, ils étaient maintenant bioniques ; au sens figuré, je n'avais pas le sentiment d'avoir grandi à l'extérieur. Avant mon arrivée ici, lorsque j'avais treize ans, j'avais été frappé d'amnésie, oubliant ainsi l'essentiel de mon passé.

"Ne t'en fais pas mon chéri, tout va bien aller. Tu verras, tu te sentiras moins seul qu'ici, tu as de la famille qui t'attend dehors. Je suis sûre qu'un brillant avenir t'y attend. Puis, rien ne t'empêchera de revenir ici de temps en temps, tu y seras toujours le bienvenu."

"Il préférerait éviter. Un arbre sous l'eau..."

Ma mère avait le don de voir le bien partout, quitte à écarter les petites ombres qui rôdaient pourtant aux alentours. Comme c'était l'une des rares personnes avec qui je pouvais me montrer naturel, je ne m'en privais pas.

"Bien sûr... On m'attend tellement qu'ils ne sont jamais venus me voir ici. On parle de qui ? Mes grands-parents peut-être ? Ca m'étonnerait que je les vois. Qui sait ? Peut-être même que vous prendrez bientôt leur place avec papa ! Puis un jour, moi aussi je finirais comme ça. Tu parles d'un avenir qui m'attend."

Ce fut sur cette ambiance tendue et une atmosphère lourde que ma nouvelle vie commença, alors que je fuyais les murs d'Atlantide.



♠ La naissance de Jassilen-Perley ♠

Jassilen-Perley est né sur Eclypteth, en Olmahoura. Plus précisément, il vécut aux environs du Bassin des Ames, avec lequel sa famille possédait un lien spécial. Effectivement, les Azaryuki ont toujours été désignés pour rejoindre les rangs des sages qui veillaient sur le grand arbre sacré de ce lieu, aucune génération n'y ayant échappé jusqu'à présent. Un honneur autant qu'une malédiction, puisque chaque nouvel élu devait abandonner son ancienne vie pour se consacrer pleinement à sa nouvelle, allant jusqu'à oublier sa propre identité. Si les adultes considéraient cela comme un devoir sacré glorifiant, cette perspective pouvait être effrayante pour un enfant. Aussi, les parents attendaient toujours le début de l'adolescence, vers douze ans, pour l'annoncer à leur descendance et tenter de leur expliquer l'importance de cette tâche. Ainsi, si Jassilen-Perley parvint à vivre une enfance heureuse sans avoir à se soucier de ce fait, il ne sut pas non plus la raison pour laquelle il ne voyait jamais ses grands-parents, derniers membres de la famille à avoir été élus sages.

Jasper s'appelait Azaryuki à l'origine, le nom d'une famille d'Elfes du Soleil. Né albinos, le garçon partait avec un handicap certain, surtout pour sa race. Il n'en fut pas malheureux pour autant, ayant des proches aimants qui le soutenaient, lui faisant oublier les difficultés de sa maladie. Outre ses parents, Jassilen-Perley était particulièrement proche de son aîné, Aleksey, malgré les sept années qui les séparaient. Celui-ci l'avait rapidement surnommé Jasper, un diminutif qui était autant utile, car plus facile à prononcer, qu'affectif. Pour sa part, le garçon avait renommé son frère Alex. La raison prêtait déjà davantage à sourire : encore trop jeune pour s'exprimer parfaitement, l'enfant ne parvenait pas à prononcer correctement son prénom, écorchant entre autres la fin. Très complices, leur jeu favoris était de se poser mutuellement des énigmes. Evidemment, en vue de son âge plus avancé, Aleksey en proposait des plus complexes, tandis qu'il résolvait avec aisance celles de son frère. Ce fut certainement et essentiellement pour cette raison que Jassilen-Perley admirait son aîné, le prenant pour modèle et souhaitant devenir pareil.
Lorsqu'il n'était pas avec lui, il passait généralement le plus clair de son temps dans l'eau, à rafraîchir son corps qui supportait mal les grosses chaleurs. Sa famille pensait que c'était lié à son albinisme, avant de réaliser que la cause principale de cette intolérance aux températures élevées venait d'ailleurs : le garçon avait hérité de l'hybridité du côté maternel, il était en partie Exotech. De sa maladie et de ses origines découla un début de vocation chez l'enfant, alors âgé d'une dizaine d'années, qui tentait, avec de bonnes intentions mais de faibles moyens, de soulager les maux d'autrui comme sa famille le faisait avec lui.



♠ La renaissance de Jassilen-Perley ♠

Aujourd'hui, ma jambe avait décidé de me faire faux bond. Je n'étais pas encore habitué à ce nouvel handicap. Après tout, j'avais pu marcher et courir comme bon me semblait durant près de dix-sept ans, si on omettait les premières années de ma vie où je me déplaçais à quatre pattes. Me retrouver du jour au lendemain avec cette paralysie temporaire, qui frappait quand bon lui semblait, avait bouleversé mon quotidien. Régulièrement, j'étais obligé de m'aider d'un bâton si je voulais atteindre ma destination sans encombre. C'était donc le cas ce jour-là. Je m'appuyais lourdement, de tout mon poids, sur le malheureux bout de bois. J'aimais bien sa forme, je soupçonnais ma mère d'avoir cherché aux quatre coins des mondes pour me trouver cet appui ayant ce style si particulier, faisant penser à un point d'interrogation. Depuis mon accident, elle était sans cesse à mon chevet, à chercher à me faire plaisir par tous les moyens possibles et imaginables. Elle avait probablement peur que je sombre dans une profonde dépression, qui pourrait avoir des conséquences dramatiques pour quelqu’un de ma condition.
J'espérais que mon nouvel accessoire était aussi solide qu'il me plaisait, car même si je n'étais pas bien lourd, je craignais de le casser à tant forcer dessus. Je n'avais pas encore développé la force nécessaire dans les bras pour rendre ce moyen de locomotion plus confortable. A vrai dire, je ne faisais rien pour : je ne sortais pas beaucoup de ma chambre. Je préférais m'isoler et éviter les habitants d'Altantide, j'avais bien trop honte pour leur faire face après ce que je leur avais fait subir... Je ne supportais pas leurs regards pleins de pitié. A la place, je préférais rester seul, à prier Zaheïya, la déesse de l'eau et de la guérison. Deux domaines qui me concernaient pleinement. A ce qu’il paraît, déjà petit, je me sentais proche de cet élément, et j'aimais aider les autres. Depuis l'incident, j'avais fait un pas de plus dans cette voix en décidant de devenir guérisseur. Que ce soit pour moi-même, dans le vain espoir de soigner ma parésie un jour, ou pour les autres, afin de me faire pardonner entre autres. Je regrettais tellement ce qui avait pu arriver... Si je pouvais apaiser des gens que j'avais blessés par le passé, ce serait un juste retour des choses. Puis, finalement, c'était peut-être la seule chose pour laquelle j'étais doué. D'autant plus en tant qu'Elfe du Soleil, avec mes facultés raciales.
Cependant, ce n'était pas pour soigner quelqu'un que j'étais sorti de ma chambre aujourd'hui. Non, en ce jour se tenait mon rituel d'invocation, qui me permettrait de me lier à un familier. Je n'ai jamais réussi à penser à un souvenir cher à mes yeux, je ne suis même pas certain d'avoir déjà été heureux un jour. Or, c'était pire depuis que j'étais devenu handicapé. Pourquoi ma mère croyait-elle que cette cérémonie fonctionnerait ? Elle avait sûrement besoin de s'accrocher à l'idée de me voir proche de quelqu'un, d'être en compagnie d'un ami qui saurait me soutenir, aussi bien physiquement que moralement. Elle m'avait aussi glissé quelques morts à l'oreille, me demandant d'y penser lors du rituel, mais je ne les comprenais pas. C'était un vrai mystère.


Aussi incroyable que ça pouvait paraître, cela avait fonctionné. J'avais eu droit à mon familier moi aussi, ce qui m'avait véritablement remis du baume au coeur sur le moment. A vrai dire, je ne me souvenais plus trop du rituel, tout était un peu flou. Sur les conseils de ma mère, j'avais pensé à ses mots. Après, j'étais comme entré en transe, si bien que je n'en gardais aucun souvenir. Décidément, ce devait être une habitude chez moi que d'être amnésique. Depuis, Sylver ne me quittait pas d'une semelle. Il remplissait son rôle à merveille, me soutenant quand j'en avais besoin et me divertissant le reste du temps.

"Qu'est-ce qui marche à quatre pattes le matin, à deux pattes le midi et à trois pattes le soir ?"

"Hm... Moi ? D'abord à quatre pattes, quand je me réveille et que je dois chercher mon bâton qui a encore glissé sous le lit. Puis à deux pattes le reste de la journée, tandis que je vaque à mes occupations. Et enfin à trois pattes le soir, quand je commence à fatiguer et que ma jambe ne suis plus, m’obligeant à prendre appui sur mon bâton."

Je souriais tristement à cette blague qui ne le faisait pas rire. En fait, Sylvanoshei ne rigolait jamais.. La plupart du temps, il ne comprenait pas les plaisanteries et il y réagissait sérieusement. Parfois, il lui arrivait de faire de l'humour, mais c'était là aussi avec un sérieux déconcertant. Si je ne le connaissais pas bien, je douterais même qu'il rigolait.

"Il croyait qu'il aimait les énigmes. Il ne veut plus y jouer ?"

"Si si, je connais la réponse, c'est un Elfe. C'est juste que je la trouvais plus drôle en l'adaptant à moi. Maman m'a dit que je devrais faire de l'humour, comme avant. Soi-disant."

"Il ne se souvient toujours de rien ?"

"Non. Le peu que je sais, c'est ma mère qui me l'a dit. Notre famille par exemple, liée à ce fichu Bassin des Ames. Ou encore le fait que j'adorais les énigmes. C'était elle aussi, juste avant ton rituel. Je ne sais même pas pourquoi je les aime tant, elle ne m'a rien dit de plus..."

"Sa famille ne lui manque pas ? Il ne veut pas la revoir ?"

"Bah ! Ma mère est tout le temps ici, et mon père passe de temps en temps. Mes grands-parents... je ne les ai jamais vus, ils sont dans ce fichu Bassin. Je ne sais pas s'il est plein d'eau, mais même moi je ne veux pas y passer ma vie alors que j'adore me baigner. Autant dire que ça fiche les projets de mes parents à l'eau ! Du coup on a fait le tour, il n'y a personne d'autre."

"Il n'a pas de frère ou de soeur ?"

"Négatif. Je suis fils unique, pour ça que maman me colle autant."



♠ La mort de Jassilen-Perley ♠

Comme il était de coutume chez les Azaryuki, Jasper apprit l'existence du Bassin des Ames, et le rôle qu'y avait sa famille, lors de ses douze ans. Ce fut un sacré choc pour l'enfant, qui avait tant d'envies et de projets à cette époque. En réalité, la plupart n'étaient pas réalisables, il ne s'agissait que de rêves de gamins. Mais les voir réduits à néant à cause d'une chose qu'il ne pouvait pas maîtriser, et qui semblait inéluctable, l'avait rendu profondément morose les jours qui avaient suivi. Jassilen-Perley était un garçon particulièrement sensible, attaché à ses habitudes de vie. Savoir qu'elles étaient amenées à être totalement chamboulées un jour ou l'autre attisait bien des choses en lui : tristesse à l'idée de tout perdre tôt ou tard, colère envers ses parents qui ne faisaient rien pour l'en empêcher et qui lui avait caché cette vérité tout ce temps, jalousie envers les autres qui ne se verraient pas inquiétés par cette fatalité, frustration de ne pas se sentir libre et maître de son destin... C'était beaucoup pour un enfant de son âge, ce qui le fit entrer ce que l'on pourrait appeler une crise d'adolescence.
Quelques mois plus tard, un nouvel évènement vint perturber sa vie tranquille, bien plus violent et immédiat celui-ci : Aleksey, son aîné, était devenu un Elfe de la Nuit. L'homme qui était son modèle la veille venait de passer à l’état de paria. Sa famille le renia, son départ fut inévitable, et Jasper perdit son seul frère, son plus grand soutien. Privé de celui-ci et déjà affaibli par l'histoire du Bassin des Ames, l'adolescent ne put s'empêcher de tomber à son tour quelques semaines après. Finalement, comme s'il ne pouvait s'empêcher d'imiter celui qu'il admirait, le garçon sombra lui aussi dans la folie des Elfes de la Nuit. Jassilen-Perley, tel qu'il existait jusqu'ici, mourut à ce moment là.

Contrairement à Aleksey, le changement de race du cadet se fit plus discret. Effectivement, grâce à son albinisme, la couleur de ses cheveux ne changea pas, tout comme celle de ses yeux. Physiquement, il pouvait encore passer pour un Elfe du Soleil. Evidemment, sa nouvelle personnalité et ses envies d'orbes blancs n'y trompaient pas, ses parents surent immédiatement ce qu'il était devenu. Mais ils avaient déjà perdu leur premier fils, il ne leur restait plus que celui-ci. Leur lignée ne pouvait pas s'éteindre ainsi, alors qu'ils devaient honorer le Bassin des Ames grâce à leur descendance. Ils seraient la risée de la famille, rejetés et bannis à leur tour. Jassilen-Perley était jeune, il pouvait encore être remis dans le droit chemin, quitte à prendre le risque qu'il devienne un Elfe du Chaos. De plus, aux yeux de ses géniteurs, tout était de la faute d'Aleksey. C'était lui qui avait conduit son petit frère à devenir un Elfe de la Nuit. Contrairement à lui, le cadet méritait d'être sauvé. Heureusement, si l'on pouvait dire, le garçon avait particulièrement souffert lors de sa transformation, jusqu'à en perdre la mémoire. L'occasion était trop belle pour rayer définitivement le nom d'Aleksey Azaryuki de sa vie. A compter de ce jour, profitant de son amnésie, Jasper devint fils unique. Pour être sûr d'effacer toute trace d'Alex, il prit le nom de jeune fille de sa mère : Yliassvel. Enfin, aussi bien pour le cacher aux yeux des autres Elfes du Soleil le temps de sa rémission que pour le protéger de lui-même, il fut exilé là où personne n'irait le chercher : Atlantide. Sa mère était en partie Exotech, les portes de la cité engloutie lui étaient donc ouvertes, ainsi qu'aux siens. Là-bas, son fils serait à l'abri, sans Elfe du Soleil pour le tenter ou le dénoncer. En fait, personne ne saurait qu'il était devenu un Elfe de la Nuit.



♠ La survie de Jassilen-Perley ♠

Ces gens me répugnaient, à se cacher dans leur cité sous-marine sans se soucier du monde extérieur. Les individus qui fuyaient toute leur vie ne méritaient pas de vivre, ou du moins pas dans le bonheur. Or, globalement, ils étaient heureux ici. Et ça m'agaçait encore plus. Heureusement, j'avais de quoi rendre leur existence plus terne et triste. Il n'y avait pas de raison que je sois seul à souffrir en silence. D'autant plus que ma mère m'interdisait de révéler ce que j'étais, de faire croire que j'étais toujours un Elfe du Soleil, m'isolant encore davantage. Quoi que dans le fond, ça m'arrangeait en fait. Comment pourraient-il se douter que c'était moi qui amplifiait leurs souffrances quand l'occasion se présentait ? Seul un Elfe de la Nuit avait ce pouvoir, or je n'en étais pas un à leurs yeux, avec mes cheveux blancs et mes yeux bleus d'un côté, ma mère qui confirmait l’inverse de l'autre. Au début, ça m'amusait de les faire tourner en bourrique et de leur pourrir la vie. Ca m'apaisait en quelque sorte : d'abord, ça atténuait ma frustration et ma colère que de passer mes nerfs sur eux ; ensuite, ça me rendait moins envieux de leur existence, annihilant ma jalousie à leur égard. Au moins, à défaut qu'ils m'aident d'eux-mêmes, ils contribuaient tout de même à mon rétablissement ! Puis quel rétablissement déjà ? Je n'étais pas malade, j'avais juste changé. Etait-ce vraiment pour le pire d'ailleurs ? Quelque part, ça ne me gênait pas d'être ainsi, ça me permettait de rendre la monnaie de sa pièce à autrui. Je serais encore un Elfe du Soleil, ma seule faculté serait de les soutenir... Mais je n'en avais clairement pas envie ! C'était une idée de mon idiote de mère en fait, qui voulait que je redevienne comme avant. Une raciste en somme, rien de plus, prête à renier son fils s'il n'était pas comme elle le souhaitait. De toute façon, je n'avais aucun souvenir de ce que j'étais avant, comment pourrais-je redevenir cette personne ? Comment pourrais-je le regretter ? Ma vie actuelle me plaisait, c'était tout ce que je savais. Si ma mère n'était pas foutue de comprendre ça, alors elle n'avait qu'à me renier. Elle devait m'accepter tel que j'étais, point. En réalité, elle avait surtout peur que je lui vole son orbe doré un jour. C'était vrai qu'il me tentait beaucoup celui-là, c'était le seul à portée de main. Je ne sais pas trop ce qui me retenait en fait... Peut-être mon jeune âge, je n'avais même pas encore treize ans. Je n'étais pas assez fort pour l'attaquer de face, et elle s'enfermait dans sa chambre quand elle dormait. Et après, elle prétendait me faire confiance... Du coup, j'avais bien essayé d'apprendre le crochetage, mais je n'étais définitivement pas doué pour ça. Ne parlons même pas d'enfoncer la porte, je n'avais pas la force nécessaire pour y parvenir. Tant pis, un jour ou l'autre, j'y arriverais sûrement.

Avec le temps, les choses changèrent. Il n'était plus aussi amusant de ruiner la vie des autres. Déjà, ils savaient presque tous que c'était moi, il était donc plus difficile de continuer. Après pas loin de deux ans à subir mes mauvais tours, ils avaient fini par comprendre. Ils pensaient que j'étais un sale gosse pourri gâté, sans se douter que je n'étais pas ce que ma mère prétendait. Cette dernière continuait toujours de me protéger et de me défendre avec une persévérance et une force que je ne lui soupçonnais pas, ce qui semblait confirmer que j'étais un fils à maman à leurs yeux. Je ne la comprenais pas... Pourquoi insister autant, pourquoi tant y croire quitte à sacrifier sa vie pour y arriver ? Ce concept m'échappait totalement.
Bref, du coup, je m'ennuyais. Je n'avais plus grand chose à faire dans cette prison. De plus, alors que ma colère, ma frustration et ma jalousie s'étaient grandement amoindries, il ne me restait plus que ma tristesse. Elle se faisait de plus en plus profonde avec le temps, comme si Atlantide elle-même sombrait davantage dans les profondeurs. Je m'isolais un peu plus chaque jour. Non pas que j'avais eu un quelconque ami ici, mais je sortais un peu pour aller leur pourrir la vie. Maintenant que ça ne me divertissait plus, je m'enfermais seulement dans ma chambre et ne la quittais plus. Je ne voulais plus les voir, ça me rendait encore plus triste, ça m'étouffait. Je sentais tous leurs regards emplis de pitié, leurs messes basses. Seule ma mère continuait de me rendre visite, toujours souriante. Je ne sentais aucune pitié en elle, c'était autre chose. Peut-être de la... compassion ? Elle qui avait pourtant honte de moi au point de mentir sur ce que j'étais ? J'en doutais, ça ne pouvait pas être sincère.

Un peu moins de deux autres années passèrent ainsi, où je m'enfonçais de plus en plus dans la solitude et la dépression. Alors c'était ça être un Elfe de la Nuit ? Se sentir continuellement triste quand tout le reste avait disparu ? Etre une simple coquille vide qui n'attendait plus qu'une seule chose. Mais c'était trop long à venir, aussi j'avais décidé de précipiter les choses. La nuit de mes seize ans, je sortis de ma chambre. En face, celle de ma mère était grande ouverte. Etait-elle sortie ? Me surveillait-elle pour m'empêcher d'agir à ma guise ? Je m'approchai furtivement, afin de jeter un oeil à l'intérieur. Ma génitrice était là, étendue sur son lit, dormant à poings fermés. Elle était si vulnérable vue ainsi. Je rentrai à pas de loups, m'approchant doucement d'elle. Je me penchai au-dessus d'elle, l'observant dans toute sa faiblesse. Ses plis étaient marqués, attestant d’une profonde inquiétude et non d’un âge avancé qu'elle n'avait pas encore atteint. Et pourtant, elle dormait si paisiblement, un sourire aux lèvres. Qu'est-ce qui la rendait heureuse ainsi ? D'avoir oublié de fermer sa porte à clé et de m'avoir enfin laissé le champ libre ? Je tendais la main vers elle, la posant d'abord sur son front, et descendant lentement sur ses joues, son cou, sa gorge. Elle dormait profondément, elle ne se réveillerait pas. Des yeux, je descendais plus bas, au niveau de sa poitrine. Il ne fallait rien y voir d’incestueux, c'était ce qu'il y avait derrière qui m'intéressait. Ce petit orbe blanc qui la maintenait en vie, celui-là même qui me faisait cruellement défaut. Je continuais cependant ma descente, un détail ayant attiré mon attention, un reflet qui avait attisé ma curiosité. Elle tenait quelque chose dans les mains, un objet qui brillait. M'en rapprochant, je distinguais enfin ce dont il s'agissait : des lunettes de vue. Je les reconnaissais, c'étaient les miennes. Selon ma mère du moins. Vu leur taille, ça se tenait. Elle m'avait expliqué que le jour où ils avaient appris que j'avais des problèmes de vue, ils avaient tout fait pour m'en guérir. Malheureusement, c'était dû à mon albinisme, et pas même un dispositif de correction de la vue n'y pouvait quelque chose. Je voulus les récupérer, juste pour voir au travers, au cas où. Mais elle s'y tenait fermement, j'étais incapable de les lui prendre sans la réveiller. Elle semblait s'y accrocher désespérément, comme si elle avait placé tous ses espoirs dans ce petit objet, priant pour que je guérisse. Pour la première fois depuis bien longtemps, un sourire naquit sur mes lèvres. Il se voulait juste très triste, presque résigné. Puis, je quittai la pièce, avec un seul "désolé" pour tout mot.
J'étais en haut du temple dédié à Zaheïya. Je m'y étais dirigé aussitôt après être sorti de la chambre de ma mère. Du toit, la vue était impressionnante, tout semblait si petit vu d'ici. Même ce bassin plein d'eau devant l'édifice, en honneur à la déesse de cet élément. A vrai dire, il n'était pas bien grand même de près. Ni très profond, à peine quelques centimètres. Je ne doutais pas un seul instant que ça ne me sauverait pas alors que je sautais.

J'étais un miraculé, la chute ne m'avait pas tué. Etait-ce un cadeau de la déesse à laquelle était dédié ce temple ? Une seconde chance qu'elle m'offrait ? Ma mère se plaisait à le croire. Les eaux avaient été rouges de mon sang, mes os s'étaient brisés, la douleur avait été insoutenable, puis ma conscience avait fui mon corps quelques semaines. Mais je n'étais pas mort. En revanche, j'avais été puni : je n'en ressortais pas indemne, ma jambe ne s'en remettrait jamais totalement. J'étais devenu handicapé, atteint de parésie, par ma seule et unique faute.
Quand j'avais repris conscience, je n'avais pas été surpris de voir ma mère à mon chevet. A ses côté, il y avait un étrange bâton en forme de point d'interrogation. Je ne comprendrais que plus tard à quoi il allait me servir pour le reste de ma vie. Les cernes sous ses yeux me prouvaient qu'elle n'avait pas dû dormir beaucoup depuis mon acte. Pourtant, elle souriait. Encore et toujours ce même sourire indéchiffrable. Je ne l'avais jamais vraiment regardée dans les yeux auparavant, ce que je fis ce jour-là. J'y vis tout l'espoir qu'elle continuait de placer en moi, mais aussi les remerciements à la vie pour m'avoir épargné. Alors je compris son éternel sourire, et je réalisai qu'il ne s'agissait que d'un amour maternel, profond et sincère, empli de bienveillance et d'un espoir résolu. Il ne s'agissait pas d'un quelconque espoir vain et futile, qu'on aimait prononcer pour être gentil mais sans y croire un seul instant, ou encore empli de doutes. Non, dans le fond de ses yeux humides, je compris qu'elle "savait" que ça allait s'arranger, qu'il n'y avait pas l'ombre d'un doute, qu'il ne pouvait pas en être autrement. J’y lisais aussi une certaine fierté, probablement parce qu’elle considérait mon acte comme brave. J’étais allé jusqu’à préférer mourir que de rester ainsi, alors que j’aurais pu m’en contenter et accepter ce funeste sort. Elle n’avait pas honte de moi, elle cherchait seulement à me protéger de la réaction des autres s’ils savaient ma vraie nature. Alors, je me sentis très idiot, et je regrettai déjà de m'être loupé l'espace d'une seconde, afin ne pas avoir à m'y confronter. Puis, ne sachant que dire ni comment rompre ce silence gênant, je ne prononçai que quelques mots, que j'aurais pourtant trouvés écoeurants en temps normal.

"Je... Excuse-moi maman. Je t'aime."

Cette nuit-là, la douleur fut encore plus terrible que celle que j'avais ressentie en m'écrasant dans le bassin du temple. Toutefois, elle serait bien plus bénéfique à la fin : je redevenais un Elfe du Soleil.


Informations Supplémentaires

Votre surnom
Jasper

Votre âge
Majeur !

Qui est sur ton avatar ?
Jack Frost de Les cinq légendes

La catégorie de ta magie
Magie élémentaire

Nom de ta magie
Jassilen-Perley Yliassvel > Cura Solidus

Accès à la zone H/Y/Y
Oui

Pourquoi avoir choisi Kalerya ?
Kalerya ♥

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Dernière édition par Jassilen-Perley Yliassvel le Sam 15 Juil - 15:37, édité 7 fois
Invité
Anonymous
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Invité
Lun 10 Juil - 0:14
Bonsoir, bienvenue parmi nous, si tu as des questions n'hésite pas ! :)
Bonne chance pour ta fiche.


Dernière édition par Vallah le Lun 10 Juil - 0:19, édité 1 fois
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Ryuu T. Drazleyth
Lun 10 Juil - 0:16
Bonjour et bienvenue chez nous :D
Bon courage pour ta présentation ! Si tu as besoin d'aide, n'hésites pas à venir nous voir :love:
Invité
Anonymous
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Invité
Jeu 13 Juil - 4:09
Merci à vous :love:

Ca avance bien, j'espère finir avant la fin de la semaine :)
Invité
Anonymous
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Invité
Sam 15 Juil - 15:38
Coucou ! Je vous annonce que ma présentation est terminée, merci :)
Invité
Anonymous
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Invité
Sam 15 Juil - 17:06
Coucou, je passe dans la journée !
Invité
Anonymous
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Invité
Sam 15 Juil - 18:03
Jasper
Orthographe2/2
Vocabulaire 2/2
Conjugaison2/2

Langue française2/2
Originalité2/2
Qualité4/4

Note perso2/2
Longueur du texte4/4
Niveau20/20


Validation avec...
Niveau Total22
P. Techniques24
P. caractéristiques120


Félicitation
Présentation très très agréable à lire. J'étais anxieux à l'idée de lire 7 000 mots, mais finalement, c'est aller plutôt vite. Bonne qualité d'écriture, j'ai vraiment hâte de voir tes RP. Bienvenue parmi nous, et bonne chance pour ta fiche technique.

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