Il était une fois dans l'un des divers mondes, une fée rencontra un ange. Les deux êtres, bien qu'étant de races différentes, ont pris le temps de se connaitre, de s'aimer et finalement de donner la vie. C'est ainsi que je suis né, je crois. C'était il y a déjà 24 ans à Arcadia dans le monde Ultarime au sein d'une petite maison perdue au milieu de nulle part que ma légende est née.



Pour tout dire, je n’ai pas eu une vie des plus impressionnantes et mes souvenirs les plus anciens doivent remonter à… J’en ai aucune idée. Je suis une personne normale, ayant eu une vie normale. Ceci-dit, il s’est passé deux-trois, peut-être quatre trucs quand même. Après tout, c’est le commencement d’une légende. Je viens d’une petite famille paysanne vivant au jour le jour; alors dans un système monarchique que se voit octroyé Ultarime, nous n’étions pas vraiment les plus riches des citoyens. Toutefois, nous étions heureux, c’est ce qui comptait. Mes journées se résumaient à faire vire la ferme et m’amuser dans la nature. D’ailleurs, la nature a toujours été un élément que l’on m’a dit de respecter. La faune et la flore, le vivant et le non vivant, l’ensemble forme un tout, un tout que je devais respecter. Cette nature était bien étrange et complexe, mais c’est parce qu’elle est ainsi que j’ai appris à l’aimer. D’ailleurs cette nature complexe avait fait en sorte que tous au sein de la famille avions des ailes. Et dans une ferme, c’est bien utile de pouvoir voler. C’est très tôt que j’ai appris à me déplacer dans les airs, je devais avoir cinq ans. Et combien de murs je me suis pris… Mais à la longue j’ai fini par maitriser une de mes natures d’être croisé, le fait de pouvoir voler. A cause de mon jeune âge, j’avais demandé à mes parents si tout le monde pouvait voler, parce que oui, je n’avais toujours pas quitté ma ferme à cet âge-là. La seule réponse à laquelle j’avais eu le droit était que ce monde était bien plus vaste et riche que je ne pouvais l’imaginer. A ce moment, mon premier rêve d’enfant m’était parvenu. Voyager dans ce monde et apprendre tous ses secrets.

Un jour j’avais alors décidé de commencer mon expédition et… Je me suis perdu dans ma propre ferme. J’avais été retrouvé par mon père qui s’était bien moqué de moi. Il m’a dit qu’un jour je pourrai partir, mais pas pour le moment. Il m’annonça que ce qui pourrait m’être utile lors de mes voyages était l'art d'utiliser la magie. C’est alors vers mes huit ans que je commençais à étudier la magie avec mes parents. Mon père usait des sorts liés à la lumière, ma mère avait un magie que je trouvais assez étrange. Elle avait des pouvoirs liés à la nécromancie, c’était une sorte de chaman, enfin un truc assez bizarre. Et elle avait pour habitude d’aller méditer sous la cascade de l’éternité… avec moi. Ce truc est horrible ! Comment des gens pouvaient survivre à ça ? La première fois que j’ai dû y aller, j’ai bien cru que j’allais y passer. Je suis resté malade une bonne semaine après ça et la seule chose que ma mère se contentait de dire, c’est que c’était bon pour la santé et que cela forgeait l’esprit. Au fil de plusieurs séances de méditation mes parents me jugèrent apte à contrôler la magie. Toutefois, je devais savoir quel type de magie je voulais contrôler. Mes parents m’ont alors demandé quel type de magie  je voulais maitriser et je leur avais répondu que je voulais quelque chose qui me permette une aussi grande liberté qu’une étoile se déplaçant dans le ciel. Sur le ton de la blague, mon père me suggéra alors de maitriser les étoiles. Cependant, je l’avais pris aux mots. S’il m’était possible de contrôler les étoiles, alors je le ferais. Mes parents s’étaient mis à rire en me disant qu’une telle chose n'était pas vraiment possible. Mais justement, la magie était pour moi de créer l’impossible. J’étais convaincu que j’y arriverai. 

Un peu plus tard, lorsque je cherchais le moyen de contrôler les étoiles, mon père parti un matin. Il avait ce ton grave sur le visage et ma mère cet air triste. Je ne compris pas ce qu'il se passait, mais je savais que quelque chose de grave se tramait. Sans se retourner mon père marcha vers une destination qui m’était sur le moment inconnu. Tout en s’éloignant, il annonça que tout irait bien et se mit à rire. Une fois mon père parti, ma mère me serra dans ses bras en me disant que tout irait bien. Cependant, comparée à mon père, ma mère pleurait. Les jours passèrent, mais mon père ne revenait pas. J’avais finalement osé demander à ma mère où était parti mon père. Elle me répondit qu’une guerre avait éclaté quelque part dans ce monde entre deux civilisations; une qui prônait l’art de la guerre et l’autre qui se faisait défenseurs de la nature. Mon père serait né au sein de ces derniers. Il était donc parti pour la guerre et défendre les idéaux des siens. Il m’avait dit que tout irait bien, alors je me suis rattaché à cette promesse. De mon côté, je m’étais promis qu’à son retour, je maitriserai la magie et que je redoublerai d’efforts pour faire vivre la ferme aidant ainsi ma mère. Pas loin de chez moi, il y avait une bibliothèque remplie de livre en tous genre. J’y étais donc allé pour en apprendre plus sur la magie des étoiles. J’étais parti voir les grimoires, j’ai cherché, bien longtemps pour en arriver aux magies de catégorie céleste. Toutefois rien que je convoitais. J’avais donc demandé au responsable de la bibliothèque s’il existait une magie permettant de contrôler les étoiles. Il me répondit en riant que j’étais bien présomptueux et qu’une magie de ce niveau, si elle existe, serait impossible à apprendre pour un enfant. Bredouille je rentai ensuite chez moi.

Il fallait que je trouve un moyen de maitriser la magie que je voulais, mais j’étais pour ainsi dire perdu dans mon apprentissage. Mes journées se résumaient à ma vie de fermier et de rats de bibliothèque. J’y allais pour en apprendre plus sur le monde, c’est comme ça que j’ai découvert qu’au-delà de mes terres existait un nombre de races toute plus différente des une des autres. Je m’étais dit qu’un jour je les verrais toutes. J’appris aussi qu’il existait des mondes différents du mien et qu’il était possible de voyager entre eux depuis peu. Je n’en revenais pas, je compris que je ne connais rien de cet univers qui était le mien. J’étais plus qu’enjoué de le parcourir. Le vieux responsable de la bibliothèque avait remarqué mon engouement et m’annonça qu’il avait eu l’occasion au sein de sa longue vie de parcourir les divers mondes. Je voulais tellement en apprendre plus. Du coup, j’allais tous les jours à la bibliothèque pour écouter ses histoires et elle étaient bien plus que passionnantes. Un soir, j’annonçai à ma mère que je partirai voyager dans le monde, dans celui-ci et dans les autres. Toutefois, ma mère ne partageait pas tellement ma joie. Elle m’avait carrément dit que je ne devais pas partir. Je ne comprenais pas pourquoi elle me disait cela et elle me répondit que c’était pour ma nature. En effet j’étais ange par mon père et fée par ma mère. Les deux races que composaient mes parents étaient des races convoitées par d’autres et ce pas pour des bonnes raisons. Elle m’avoue par-dessus que c’était une des raisons pour laquelle elle ne voulait pas que mon père parte pour la guerre. Elle ne savait pas s’il reviendrait et ne voulait pas que je parte non plus. J’en étais donc amené à choisir entre mon rêve et le souhait de ma mère. Ce soir même, elle me déclara qu’il était temps d’en apprendre plus sur moi-même.

Nous nous étions rendu au sein d’une cité en ruine. Ma mère m’avait conduit face à une stèle sur laquelle il était écrit certaines choses. C’était un langage que je ne connaissais pas, mais ma mère m’a dit de me concentrer sur les écritures. Soudain, je ne sais pas comment, ce qui me semblait incompréhensible, me semblait familier, comme si je connaissais ce langage par coeur. Je demandai à ma mère comment cela était possible. Elle me répondit que c’était une faculté liée aux fées qui étaient capables de traduire et comprendre toutes les langues existantes. Et pour cette raison, les fées étaient recherchés par des personnes mal intentionnés. Toutefois, mon père n’était pas une fée, mais un ange, alors pourquoi s’inquiétait-elle de son sort ? C’est ainsi que j’appris que les anges avaient aussi quelques dont particuliers. Ils leur était possible d’ôter certains types de malédictions et leurs ailes avaient le don de soigner autrui, mais ce recours était extrêmement  douloureux pour un ange. Et ma mère savait que mon père n’irait pas se battre, mais qu’il se contenterait de faire don des capacités de ses ailes et ce à n’importe quel camp. Il était parti pour cette guerre non pas pour se battre, mais pour l’arrêter. Car pour lui, chacun forme un tout et ce tout se doit d’être préservé. L’objectif de mon père dans la vie était l’harmonie. Lors de son départ, il avait dit que tout irait bien. Pour ma part, j’avais décidé de faire confiance à ses paroles et à croire en lui. Ensuite, je me dressai face à ma mère et lui annonça avec un sourire qu’elle n’avait pas à s’en faire et que tout irait bien.



Au retour, de la fumée se faisait ressentir et au loin il y avait une vive lumière qui perçait l’obscurité de la nuit. Un feu s’était déclaré. En quelques battements d’ailes nous nous étions rendu au lieu de l’incendie. Le choc fut inimaginable quand je réalisai que c’était la bibliothèque qui avait pris feu. Tous ces moments passés là-bas allaient disparaitre sous mes yeux sans que je ne puisse rien faire. Les habitants du coin essayaient de calmer les flammes du mieux qu’ils pouvaient tout en essayant de sauver les livres qui étaient encore accessibles. En regardant les personnes aux alentours, je ne voyais pas le vieux responsable de la bibliothèque. J’avais demandé où il pouvait être mais, personne ne savait. Apparemment des personnes étaient prisonnières des flammes. C’est alors que j’avais pensé au fait qu’il y soit. J’avais alors demandé pourquoi personne ne partait sauver les gens à l’intérieur. On me répondit que personne n'était apte à affronter les flammes et que les secours arriveraient sous peu. Sans réfléchir, j’avais décidé de m’aventurer dans la bibliothèque en flammes afin de tenter de sauver ceux qui étaient dedans. Ma mère avait tenté de me retenir, mais sur le coup et peut-être par chance, j’avais eu plus de force que ma mère qui était restée impuissante face à la situation. De mon côté, je ne pensais qu’à une seule chose; qu’elle n’avait pas à s’en faire et que tout irait bien. A l’intérieur du bâtiment, c’était une véritable fournaise. Je ne voyais que flammes dorées et fumées noires. Tout à coup, j’aperçus une des bibliothécaires coincée sous une barre de bois. J’étais parti ôter la  poutre tant bien que mal; elle avait finit par bouger après plusieurs minutes, j’avais réussi à la sortir de là. Mais je commençai à éprouver du mal à respirer et d’autres personnes étaient apparemment encore à l’intérieur. Je continuai mon chemin et entrevis une brèche dans un des murs. Cette partie de la bibliothèque n’étant pas en flamme, j’avais décidé de m’y aventurer afin de reprendre mon souffle. Toutefois, au-delà de cette brèche, il y avait un escalier souterrain. Cet endroit renfermait donc une pièce dont je n’avais pas connaissance. Cette pièce souterraine, contenait également des livres, c’était une bibliothèque souterraine dans laquelle je trouvai le vieux directeur de la bibliothèque. Il était brûlé sur une majeure partie du corps. Je lui demandai ce qu’il faisait ici et pourquoi la bibliothèque avait pris feu. Mais il me répondit que je devrais partir d’ici avant que cette partie de la bibliothèque finisse ensevelie par la bibliothèque supérieure. A mon tour, je lui répondis que je ne m’en irai pas sans lui. Soudain, le vieux responsable perdit l’équilibre et tomba. Je m’empressais d’aller lui porter secours et de le porter sur mon dos. Toutefois, il me demanda de sauver les livres de cette pièce qu’il avait pu récupérer, plutôt que lui.

J’étais face à l’incompréhension la plus totale. Il était prêt à sauver des livres plutôt que sa propre vie. Il m’avoua que ces livres étaient très importants et que pour les sauver il était prêt à mourir. Du coup, je décidai de porter le vieux responsable et quelques-uns des livres qu’il avait pu mettre dans un gros sac. C’est à la suite de gros efforts que je finis par sortir de la bibliothèque en vie et brûlé sur certaines parties du corps. Ma mère s’était empressé de me rejoindre, mais j’avais fini par perdre connaissance avant qu’elle ne m’attrape . A mon réveil, j’étais chez moi allongé dans mon lit. D’après ma mère j’avais dormi plusieurs jours et un colis m’attendait de la part du vieux bibliothécaire. Je me hâtai vers le colis, impatient de découvrir ce qui m’était destiné. J’avais reçu une lettre et un livre. Je lus la lettre et découvris ce qu’elle contenait. Le message disait que le vieux bibliothécaire me remerciait et que sans moi, il aurait surement péri dans l’incendie. Bien qu’il n’ait pu sauver tous les livres de sa pièce secrète, il me remercia. De plus le livre qui était accompagné de la lettre était un livre de cette sale secrète. J’appris que cette salle était en fait, l’enfer de la bibliothèque, une salle contenant les livres les plus précieux de la bibliothèque. Certains de ces livres étaient considérés comme rares, d’autres dangereux voire interdits au public. Il m’avait confié un de ces livres important pour me remercier et d’après la lettre, ce livre me plairait plus que tout. A la fin de la lettre, il était écrit qu’il était parti en voyage et que je pourrai le revoir, une fois que j’aurai lu l’intégralité du livre en question. J’étais devenu totalement submergé par le livre. Il semblait assez poussiéreux et ancien. Lorsque je l’ouvris, je vis qu’il était écrit en une langue qui m’était inconnue. Cependant grâce à ma faculté de traduction je peux décoder ce que renfermait ce livre. C’était un grimoire me permettant de maitriser une magie, et pas n’importe laquelle. Une magie me permettant d'utiliser la force des étoiles, l’Appel Stellaire. A défaut de contrôler les étoiles des cieux, le livre qui m’était destiné allait me permettre de créer mes propres phénomènes spatiaux. J’étais plus qu’heureux, j’avais enfin trouvé la magie que je recherchai. Je m’étais précipité sur les terrains vagues de ma ferme pour lire le livre. Je m’étais dit que dès le retour de mon père, je maitriserai cette magie. Mon entrainement commença sous l’oeil avisé de ma mère. Ce fut long, très long, j’ai bien failli détruire ma ferme plusieurs fois, mais au bout de quatre ans d’entrainement, j’avais fini par maitriser ma magie à l’âge de 17 ans.



La même année, une après-midi, un cortège vint à notre ferme. Avec ma mère nous nous étions rendu face à ce groupe de personnes. Au sein de ce groupe, un homme se dégageait du lot pour s’approcher de nous. Il n’avait qu’une seule aile et qu’un seul bras. Il était recouvert de cicatrices et se déplaçait à l’aide d’une canne. Ma mère se mit à pleurer, quant à moi, j’étais resté bouche bée. Cet homme, c’était mon père. Mon père était revenu de la guerre. Nous avions couru en sa direction pour l’enlacer, mais nous avions été plus que marqué par les dégâts qu’il avait subis à la guerre. Nous étions choqués de son état, mais tellement heureux qu’il soit revenu. La première chose qu’il nous annonça était qu’il nous avait prévenu que tout irait bien. Je crois que sur le moment j’ai dû le traiter d’idiot. Ainsi, le cortège qui avait accompagné notre père se dissipa pour nous laisser en famille. Nous avions pu nous retrouver après toutes ces années. Mon père était souriant comme toujours, moi et ma mère étions heureux, mais on avait du mal à croire qu’il puisse sourire après avoir eu autant de séquelles dues à la guerre. Dès le lendemain, mon père avait repris sa vie de fermier comme si rien ne s’était passé, comme si cette guerre n’avait jamais eu lieu. J’avais voulu l’en empêcher, lui conseiller de se reposer, mais il me disait encore et toujours que ça irait. Il changea totalement de sujet en me demandant si j’avais fini par maitriser la magie. C’est tout fier que je lui répondis par la positive. Nous nous étions rendus dans les champs, afin que je puisse lui faire ma démonstration. Une fois fait, il m’avoua qu’il était fier de moi et qu’il était sûr que je l’impressionnerai.

Le soir même, lors du repas de famille, mon père m’a demandé ce que je voulais faire de ma vie. J’avais répondu que j’avais toujours ce rêve de voyager dans le monde et d’en découvrir le plus possible à son sujet. Tout à coup, il me dit que si je le voulais je pouvais commencer mon exploration du monde. Je venais de recevoir mon autorisation d’un coup. Mes parents m’avaient jugé apte à partir de la maison. A la suite de cela, ils m’avouèrent que dans un des autres mondes, il existait un groupe cherchant  à combattre les méfaits commis par certains, la Congrégation de l’Entre-Monde. Apparemment, ils recrutent les personnes dès leur plus jeune âge à travers les différents mondes, mais mes parents avaient refusé que je rejoigne la Congrégation à un jeune âge. Sur le coup, je leur avouais que vouloir faire le bien à travers le monde ne m’intéressait pas plus que ça, car je ne me prétendais pas être en mesure de juger du bien ou du mal. Ma mère ria en me disant que j’avais hérité de mon père et continuai en me disant qu’au sein de la Congrégation des personnes de toutes les races y vivaient. Dès l’instant où j’avais entendu ça, j’étais pour rejoindre ce groupe. Ils seraient mon premier point de contact avec le monde extérieur. J’avais pris ma décision, je rejoindrai la Congrégation. Quelques jours plus tard, le jour du départ arriva. Avant de partir, mes parents voulaient me laisser un dernier cadeau. Nous étions dans mon jardin et ma mère dessina un cercle avec des motifs étranges à l’intérieur. Elle me demanda de me placer à l’intérieur de celui-ci et de penser à un souvenir qui m’est cher, le plus précieux que j’avais. Sauf que j’en avais pas un en particulier, je chérissais chaque instant de ma vie de la même façon. Soudain, le cercle dans lequel j’étais se mis à briller. En face de moi un cercle contenant les mêmes motifs se dessina. Et de ce cercle une créature apparu face à moi. Mes parents m’annoncèrent qu’il était comme une partie de moi-même, qu’il sera mon compagnon. Il lui fallait un nom, j’avais choisi Avalokita. Il paraît que bon nombre de personne était capable d’invoquer une créature J’étais impatient de découvrir les différents familiers existants. Une fois ce dernier cadeau fait, nous nous étions rendu vers le passeur me permettant de me faire voyager dans un autre monde. Après un ultime au revoir, j’empruntai le passage. Mon père voulait que je fasse de mon mieux, ma mère voulait que je change mes vêtements tous les jours et que je revienne de temps en temps, de mon côté je leur annonçai que tout irait bien pour moi.



J’avais fini par arriver dans un nouveau monde. Au sein de celui-ci, il y avait de l’eau partout et les îles flottaient dans les cieux, c’était pour le moins étonnant, mais fascinant. J’avais une carte me permettant de trouver la Congrégation, mais pour cela je devais me déplacer en volant. Je n’avais pas tellement envie d’utiliser mes ailes alors, j’avais décidé de faire route avec mon nouveau partenaire afin de me déplacer. Au cours de ce voyage, nous avons fini par nous connaitre et à nous apprécier. Arrivé devant la Congrégation, je criais dans les alentours, afin de savoir si quelqu’un pouvait m’aider. Un vieil homme dans le coin faisait des bulles de savon; et étant la seule personne à proximité, j’avais décidé de me renseigner auprès de lui. Il me demanda ce que je voulais et évidemment, j’avais répondu que je voulais rejoindre la Congrégation. Il se mit à rire en me disant qu’il était rare que les gens viennent d’eux-même. Je lui annonçai que j’avais été invité à les rejoindre plus tôt, mais que j’avais décidé de venir que maintenant. Avec ces mots, le vieil homme me souhaita la bienvenue. Il m’indiqua les démarches à suivre et ainsi, j’avais pu faire mon inscription administrative et rejoindre la section étudiante de la Congrégation. Lors de mon premier jour à l’académie, j’avais été assigné une classe comprenant des enfants tous plus jeunes que moi. Notre professeur déclara à la classe qu’il nous apprendrait à maitriser nos pouvoirs pour ensuite faire des missions. J’avais ensuite levé la main pour dire que je savais déjà maitriser mes pouvoirs. En fait, la raison du jeune âge des étudiants était qu’on les recrutait le plus tôt possible afin de les entrainer à maitriser leur pouvoir. Pour ma part j’avais déjà fait cette partie, mais chez moi. Le professeur peu certains de mes propos me demanda une démonstration. C’était sans soucis que j’avais montré le résultat de mes années d’entrainement. On décida alors de me tester sur le terrain en m’envoyant en mission.

Ma première mission se passa bien, c’était une mission d’escorte. Toutefois, à mon retour je fus pas mal réprimandé. Le temps de ma mission était estimé à quelques heures, sauf que j’avais mis une semaine. Sur le chemin du retour, j’avais vu un marchand ambulant qui vendait des artéfacts intéressants, du coup je lui avais demandé où est-ce qu’il avait trouvé tous ces objets. Il m’avait dit où il avait trouvé ses babioles et par conséquent j’étais parti à l’aventure. Au final, je n’avais rien trouvé, je m’étais perdu, mais j’étais revenu à la Congrégation. Apparemment l’espace d’un instant, ils ont pensé que j’étais mort parce que je n’avais prévenu personne. Ainsi, je continuai à remplir des missions pour la Congrégation. Vu que je ne faisais que ça et que je n’avais plus besoin d’apprendre à maitriser mes pouvoirs, ils avaient fini par me donner mon diplôme au bout d’un mois. Une fois diplômé, il m’était autorisé de rejoindre une des sections spéciales de la Congrégation. J’avais rejoint la section missionnaire. Ce qui me plaisait le plus était l’archéologie, c’était pour moi un bon moyen d’en apprendre le plus possible sur le monde. Je fus ensuite assigné à une division, la huitième. A mon grand étonnement, le vieil homme qui faisait des bulles et qui m’avait accueilli au sein de la Congrégation était le chef de la huitième division. Il m’avait dit être heureux de m’accepter au sein de sa division et pour célébrer mon intégration, il me proposa une partie de jeu de société. Apparemment chaque nouveau membre était invité à jouer contre le chef de la division devant toute la division, en guise de rituel d’intégration. Ce jeu s’appelait le Shogi et venait d’un autre monde. Après avoir lu les règles la partie commença et au final ma défaite fut écrasante. Des membres de la division vinrent me voir pour m’avouer que personne n’avait réussi à le battre, mais qu’il acceptait toutes les parties qu’on lui proposait. Mon chef était bien étrange, mais je l’aimais bien. Ainsi, ma vie de missionnaire au sein de la huitième division commença.



Pour ma part, je m’occupais principalement des missions d’archéologie. La recherche, la découverte étaient des choses que j’appréciais tout comme le second du chef. C’était une dame presque aussi vieille que le chef de la division, elle m’avait quasiment tout appris sur l’archéologie et dès que je pouvais faire des missions avec elle, je me précipitais pour le faire. Bien sûr certaines ont été dangereuses et j’ai bien failli ne jamais revenir, mais c’est surtout parce que je me perdais. En peu de temps je fus intégré à la division, il y avait des personnes de toutes les races et tout le monde s’entendait bien. Même si beaucoup de membres de la division n’appréciaient pas trop d'aller en mission avec moi, car je finissais toujours par me perdre et que par conséquent, nos missions prenaient plus de temps que prévu. En continuant ma vie de missionnaire, j’avais eu le temps de visiter l’ensemble des quatre mondes, j’avais réalisé que mon souhait de découvrir tous les secrets de tous les mondes me sera surement impossible, mais j’avais accepté de me lancer et à coeur joie dans cette quête impossible. J’avais aussi appris l’existence d’un groupe qui semblait être des ennemis de la Congrégation, le Crépuscule, mais je n’avais encore vu aucun membre de ce groupuscule. J’espérais simplement d’eux qu’ils ne soient pas trop contraignants pour mes recherches archéologiques. De temps en temps, je retournais chez moi afin de rendre visite à mes parents. Je n’avais toujours pas retrouvé le bibliothécaire qui m’avait donné le grimoire qui m’avait appris la magie, mais je continuai mes recherches. J’avais cette vie normale  avec ses hauts et ses bas. Voilà, il ne s’est pas passé grand-chose de surprenant dans ma vie au final.

Ah… Comment je suis devenu le capitaine de la huitième division ? Cela remonte à peut-être deux ans environ. L’ancien chef de ma division était un homme avec un âge assez avancé. Il était temps pour lui de léguer sa division à ce qu’il appelait « la jeune génération », c’est-à-dire, nous, les autres membres. Celle qui lui servait de second pris sa retraite en même temps que lui, en réalité elle était plus vieille du duo. Les apparences étaient finalement bien trompeuses. Du coup, afin de choisir le nouveau chef, une compétition fut organisée. Le premier qui réussirait à le battre au shogi, deviendrait chef, les conditions étaient toutes simples, mais, tous savaient que cela allait s’avérer très difficile. Le rituel d’initiation au sein de la division était devenu celui du sacrement. Beaucoup prirent mal ce mode d’élection et pensaient que ce n’était pas la meilleure façon de choisir un chef. Le mode de désignation m’indifférait, je ne pensais pas être en mesure de juger. A mon avis, c’était un test pour savoir qui sera capable de prendre les meilleurs décisions dans une situation donnée tout en ayant donc une meilleure stratégie que l’ancien chef. Ainsi il pourrait partir l’esprit serein. J’avais beau avoir pu jouer de nombreuses fois contre lui, mais le résultat était toujours le même. Le chef était un stratège hors pair, n’ayant jamais connu la défaite. Il savait tout prévoir. Je m’étais rappelé, que le chef revenait toujours intact de ses missions, chose qui semblait impossible. C’était comme s’il était préparé à tout. Certains membres tentèrent leur chance en vain. Pour le moment, je savais que je n’étais pas en mesure de gagner. Je me contentai d’observer, mais à chaque fois il s’en sortait, c’est comme s’il voyait tout avant tout le monde. A cet instant, une grande quiétude s’éveilla en moi. J’interrompis la partie en cours pour demander une chose, à savoir quel était le pouvoir du chef. Celui-ci esquissa un sourire et annonça à tous fièrement qu’il était capable de voir l’avenir.

Cette annonce jeta un froid complet. Chacun semblait dépité et pensait qu’il était impossible de le battre. Le chef avoua qu’il n’avait jamais utilisé son pouvoir durant les précédentes parties et qu’il avait toujours gagné à la régulière. Mais il ajouta que pour cette ultime partie il userait de sa faculté et que nous aussi nous pouvions utiliser nos pouvoirs magiques et ce peu importe la manière. Il nous avait même donné l’autorisation de tricher de n’importe quelle manière et de le tuer. Une personne ne jouant pas la partie pouvait aussi abattre le chef, mais ce sera celui qui jouera contre celui-ci qui sera nommé chef. A cet instant, la partie de Shogi prit une tout autre dimension. Tous les moyens étaient valides pour gagner, mais le problème était la possibilité de créer une stratégie face à une personne qui peut voir l’avenir. De moins en moins de membres osaient jouer. Ils pensaient que c’était peine perdue. Lors d’une partie, trois personnes ont tenté d’attaquer le chef, mais il était un bon combattant malgré son âge. Il avait réussi à battre ses assaillants durant la partie. Il restait donc une solution, l’avoir de telle sorte qu’il puisse voir ce qu’il arrivera tout en faisant en sorte qu’il ne puisse rien faire pour contre-attaquer. Je devais trouver un plan. Malheureusement, même l’attaquer de façon à ce qu’il ne puisse pas parer était impossible. Après deux jours de jeu, un grand nombre de personnes voulut attaquer le chef. Ce groupe avait misé sur le nombre, mais ce n’était pas suffisant. La partenaire du chef avait utilisé sa magie pour le défendre. Elle possédait une magie de rééquipement assez paradoxale. Elle était capable de rééquiper et de transformer tout ce qui n’était pas vivant en armes. Les murs de la salle avaient été transformé en diverses armes qui neutralisèrent toutes les personnes ayant tenté attaquer le chef en un instant. Ils formaient donc une équipe quasiment parfaite, ils étaient à eux deux intouchables. Après trois jours de jeu, plus personne ne voulut essayer. Durant ces trois jours, je n’avais fait qu’une chose, regarder comment jouait le chef. Il était temps que je tente ma chance.



J’avais finalement accepté de jouer. L’attaquer ne servirait à rien car des armes étaient braquées sur moi en permanence et son dont de voyance permettait au chef d’agir avant que je ne bouge. La partie commença. Je jouais sans trop savoir ce que je faisais car j’avais l’impression d’être coincé. Je me demandai pourquoi je jouais étant donné qu’il voyait tout à l’avance. A ce moment précis, une question me traversa l’esprit. S’il voyait le futur, quand est-ce qu’il voyait le présent ? Il ne pouvait pas voir le présent et le futur en même temps. C’était durant la période où il verrait le futur que je devais tout faire pour retourner la situation à mon avantage en changeant le présent. Je commençai à entrevoir une solution pour le contrer, mais la partie était finie et j’avais perdu. Cependant, j’avais voulu recommencer une partie dans l’immédiat, chose que mon chef accepta étant donné que quasiment plus personne ne voulait jouer contre lui. Une nouvelle partie commença, je devais desceller, comment son pouvoir fonctionnait et jusqu’où il avait déjà vu le futur. J’avais donc tenté de jouer sur la défensive afin de faire durer la partie et observer comment s’activait le pouvoir du chef. S’il avait déjà vu cette situation dans le futur, il saurait surement comment passer la défense de mes pièces. On jouait, mais il ne se passait rien. Il n’arrivait pas à percer ma défense. Je trouvais ça étrange. Vu qu’il voyait le futur, je pensais qu’il aurait été en mesure d’avoir certains de mes pions. C’est alors que j'avais songé au fait qu’il avait peut-être vu le futur, mais pas jusqu’à cet instant et que par conséquent, il allait réutiliser son pouvoir afin de voir l’avenir de nouveau.

Afin d’être sûr qu’il n’avait pas vu le futur jusqu’à cet instant, j’avais décidé de le tester. Je pris une boulette de papier dans ma poche et lui jeta dans la figure pendant qu’il regardait le plateau de jeu. Et étrangement, il n’esquiva pas, j’avais réussi à le toucher. Perturbé par mon geste, mon chef me demanda si j’allais bien, mais à mon tour je le questionnai sur pourquoi il n’avait pas esquivé ma boule de papier étant donné qu’il voyait le futur. A cela, il se mit à rire. Il m’avoua qu’il ne voyait le futur que lorsqu’un danger le guettait. C’était un pouvoir automatique qui lui permettait de voir l’avenir des choses qu’il a ciblé. Lorsque la cible se retrouve en danger, il peut voir le danger 10 secondes avant qu’il n’arrive. La boule de papier n’étant pas dangereuse son pouvoir ne s’était pas activé. Son pouvoir n’était finalement pas absolu. Il nous avait dit que l’on pouvait l’attaquer, cette solution semblait être la plus simple pour gagner, mais c’était juste un piège. Il savait comment il se ferait attaquer et pouvait se défendre en conséquent. Accompagné de sa partenaire, ils pouvaient agir avant que l’acte ait lieu. Le but de tout ça était d’instaurer une pression sur toute la division. Mais je commençais à voir le chemin vers la victoire. Tant que je ne le mettais pas en danger, il ne verra pas le futur.  On continuait de jouer et la partie allait à son avantage. Sans ses pouvoirs, il restait un très bon joueur. A tel point qu’il ne lui restait plus aucun mouvement avant de me faire un échec et mat. J’avais commencé à désespérer, je devais juste le battre normalement étant donné que ses pouvoirs ne servaient à rien. Je me rappelai soudainement que tous les coups étaient permis lors de cette partie. Je pense que je n’avais jamais eu d’idée aussi tordue de toute ma vie. Dans une partie de shogi, la partie peut s’arrêter lorsque le joueur mis en échec s’en rend compte. S’il ne s’en rend pas compte, il peut aller jusqu’à l’échec et mat.



C’est sur cette subtilité que je voulus renverser la partie. Je continuai de jouer et me fis mettre en échec. C’était à mon tour, je pouvais admettre ma défaite ou jouer une dernière fois. J’avais choisi de jouer une dernière fois en mettant un terme à la partie. Mais juste avant de jouer, je tournai le plateau de jeu. Ses pions étaient devenus mien et mon dernier pion fut sien, ainsi c’était mon chef qui était en échec. Le plus rapidement possible, je jouai le pion qui me permit de faire un échec et mat à mon adversaire. C’est de cette façon qu’en quelque sorte, j’avais gagné la partie. Un grand silence se leva, plus personne ne parla pendant une longue minute. Brisant le silence, mon chef se mit à rire aux éclats en se tenant les cotes. Me tendant sa main, il me félicita en m’annonçant que ce que je venais de faire n’étais pas contre les règles qu’il fait annoncé. Il accepta sa défaite en annonçant que le but était de gagner peu importe la manière et que pour arriver à ce résultat, j’avais pris le meilleur choix qui s’offrait à moi. C’était l’unique chose qu’il voulait voir. Il déclara à l’ensemble de la division que j’étais le nouveau chef de la division. A cette annonce, tout le monde fut choqué et j’en faisais parti. Je réalisai ensuite que je ne voulais même pas devenir chef de division, je voulais juste gagner une partie contre le chef avant sa retraite. Dès le lendemain, je commençai à exercer mes fonctions de chef de division. Ce n’était pas simple au début, mais je m’y suis fait à la longue. Je n’étais ni pour, ni contre les agissements de la Congrégation, je me contentai juste de vivre ma vie.