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némésis + turn around, watch me die.
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Anonymous
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Invité
Mer 26 Avr - 0:49
—Némésis—
Bariath.




Informations générales

Nom ignoré.
Némésis.
27 ans.
Ultarime.
Masculin.
72 kilos.
1m92.
Homosexuel.
Demi-dieu de l'Esprit.





Informations psychologiques

Hobbys & phobies
Qualités & Défauts


Le brouillon évanoui de son faciès se diffuse sur la vitre tremblante que la pluie acide agresse, dans l'espoir brillant d'effacer les traits immuables du Sage. L'ennui permanent se noie dans les gouttes alcalescentes qui lui font face. Némésis tue le temps à méditer les horizons, le cerveau vidé. Seule l'animation de son compagnon -Erald- parvient à le distraire de quelques secondes avant que son esprit ne se rendorme. Au fin fond de lui-même, il sait pertinemment qu'il est accroché à la vie ; dépendant de son Erald adoré et de son vin.

Une autre facette montre qu'il a une certaine attirance pour la calligraphie et les dessins. Rien ne perturbe les faibles palpitions de son cœur alourdi par la sagesse mixée d'une forte folie voilée. Némésis a une certaine connaissance de mises-en-oeuvre stratégiques, passant le reste de son temps à les troquer aux marchés noirs. Outre cela, le Sage aliéné partage quotidiennement, avec Erald, son essence de vie ; le vin. Il est convaincu que cette substance amplifie sa sagesse et calme ses facettes sombres depuis qu'un croyant du Dieu Spirithath lui a conseillé d'en boire.

Au-delà de ses occupations principales se trouve une phobie singulière et destructrice ; voir mourir Erald. Il verra alors toute sa vie se consumer en une seule brise légère, laissant les tambours de son crâne imposaient un rythme lent à ses veines.

Compendium: L'ennuie l'embrasse souvent ♦ Méditer ♦ Dépendant de son vin et d'Erald ♦ Une très grande attirance pour la calligraphie, les dessins et les livres ♦ Passe du temps à écrire des mises-en-oeuvre stratégiques (de combat, d'assaut ect...) ♦ Les troquer ou les vendre aux marchés noirs ♦ Cherche à amplifier sa sagesse de religieux ♦ S'occuper de son familier, le seul à avoir la possibilité d'avoir les sentiments intimes de Némésis ♦ Amoureux de la poésie ♦ Dormir, peu importe où ♦ Prouver par A+B que sa magie est sans doute la meilleure dans l'Entre-Monde ♦ Se cultiver un maximum pour être l'un des mages les plus intelligents ♦ Sa seule phobie fondamentale est de voir mourir Erald ♦ Être accompagné par une personne étrangère ♦ Voir ses stratagèmes échoués ♦ De ne pas réussir à se venger ♦ S'apercevoir que sa magie ne marche pas sur un être.
Il est devenu froid et maîtrisé, prudent et a adopté une certaine confiance depuis que les foutues répercussions de la guerre entre Mulfass et Guniazath lui ont obligé à y prendre part. Lorsqu'une goutte de vin traverse son échine, le pincement dans son cœur disparaît, remplacé par la latence qui calme les tambours de son cœur. Il a la détermination et la sagesse d'un religieux qui croit aux choses dites non-hasardeuses. Némésis a scellé ses émotions. Un peu trop intensément. Mais parfois, l'égarement l'étreint.

Némésis ne cimente aucun apitoiement à l'amitié, fouettant du regard toute relation amoureuse. Jalousie ? Sûrement, lui qui n'a jamais goûté l'extrait d'un plaisir ne se sent pas prêt à offrir les limbes de son intimité. Un rire machinalement vexant le poussera à la dérive, il n'apprécie grandement pas être rabaissé. Il a une certaine confiance en ses capacités et seul Erald peut s'offrir le luxe de lui faire une remarque.

Il grogne au communautarisme, se laisse traîner jusqu'à nulle part, la tête placée entre ses bulbes de doigts. Les émotions - aussi traites sont-elles, de véritables attaques dues à la furie, à sa bipolarité, à son comportement lunatique et fâcheux. La frustration. La mélancolie. La dépendance. Son autre est amer, l'amertume se reposant sur son lit de précarité. L'autre l'attaque, le chamboule, Némésis n'a finalement pas assez de contrôle pour maîtriser ses démons. N'y a-t-il pas à l'intérieur de ce corps, une sorte de puissance ? La Déesse Spirithath a sûrement donné la constance d'un espoir cabossé à cet être, mais il savait pertinemment que cette folie en balance deviendra un jour son atout fondamental. Lui qui a été utilisé comme un pantin pendant quasiment toute sa jeunesse, statut de souffre-douleur, Némésis n'a pas réellement conscience lorsqu'on lui dit que les Dieux utilisent leur "descendant" comme des poupées. Il refuse d'y croire car selon lui, c'est une médaille offerte envers sa jeunesse écrasée.

Compendium: Froid ♦ Prudent ♦ Confiant ♦ Dépendant de son vin ♦ Possède une grande détermination à accomplir une tâche précise ♦ Aussi sage qu'un religieux ♦ Ne possède aucune émotion distinctive ♦ Bipolaire ♦ Aliéné ♦ Est jaloux des relations amoureuses (homosexuelles, hétérosexuelles, bisexuelles) ♦ Facile à vexer ♦ A une très grande aisance avec sa magie ♦ Seul son familier peut lui faire une remarque négative ♦ Anti-communautarisme ♦ Lunatique et fâcheux ♦ Frustré de son propre comportement ♦ Possède des symptômes de la mélancolie ♦ N'a aucune maîtrise sur ses démons ♦ Très doux dans ses gestes et ses paroles ♦ Pragmatique ♦ En contact permanent avec la nature ♦ Peu de chance qu'il soit manipulé ♦ Stratégique.




Magie et arme

Magie
Arme


Sanity's Control: "Te mettre à genoux et esquisser un sourire forcé sur ton faciès soumis. Enfreindre les règles de la magie positive."
Dompté par la quintessence céleste de la Déesse de l'Esprit, Némésis se consacre à son application ; quelle soit offensive ou défensive. Dévêtu de sa forme de demi-dieu, il incarne sa magie pour prendre possession partiellement du corps physique -ou mental- de son antagoniste ou d'un être-vivant possédant un esprit/âme. Ainsi, son univers tourne autour de la possession d'esprit, il a la capacité de matérialiser une illusion à partir d'un souvenir ou encore même d'introduire certaines émotions à ses conjoints.

C'est une magie avec des possibilités diverses et variées. Faire en sorte que le familier adverse attaque son propriétaire dans un laps de temps ou inversement, donner l'impression que la fatigue s'installe doucement -l'incapacité de réfléchir correctement, les illusions aussi larges qu'elles soient sont ses techniques les plus quotidiennes. Utile pour entendre une vérité recherchée ou empêcher une action de se faire. Toutefois, face à un mage possédant une intelligence avec un écart considérable, la magie toute entière ne fonctionnera pas ou peu (dépendant de la différence). Ne fonctionne pas sur les non-êtres-vivants. Il est impossible pour Némésis de contrôler + de quatre personnes à la fois (si + de quatre, Némésis risque grandement de perdre à la fois son essence divine mais aussi sa propre vie). Sa grâce divine lui a permit de détecter la proximité du monde grâce à leur esprit qui l'entoure (à 75%). Ainsi, le Demi-Dieu est capable de s'introduire quotidiennement dans les prunelles de son familier pour pouvoir se relire, lire, écrire et toutes les utilités primaires de la vue.

Tout est un Art de tromper l’œil, ou de donner des ordres, de faire ressentir une pulsation amplifiée, un ruisseau de furie aiguillé. Tel est le don de Némésis.
Fairness: "Briser les navires, du point de vue de la terre ferme, en ayant conscience d'être seul sur l'échiquier. Voilà ma véritable force."
Derrière ce rideau en tissu asiatique qui lui sert de tunique, Némésis abrite son éventail de 30 centimètres de large (et 25 centimètres de hauteur pour la parabole) dans l'une de ses manches disproportionnées. Il maîtrise cette arme avec une dextérité remplie d'agilité, l'utilisant même comme un ressort sentencieux capable d'être propulsé dans un angle mort. Encadrant dans ses extrémités de fines lames d'acier aiguisées, l'éventail est un poids-plume formé d'un bois de frêne.





Description mentale

"Je suis l'incarnation parfaite, la représentation parfaite d'un ange déchu. D'un diable encerclé d'une auréole."

Impitoyable est bien le premier trait qu'on pourrait lui confier car il est inaccessible à la pitié, qu'aucune considération d'humanité ne réussit à le stopper dans sa folle lancée. Son rattachement avec les émotions a été brisées. Aucune once de culpabilité ne peut traverser son esprit, et ça, c'est un avantage considérable. Autrefois, il considérait les personnes faibles comme des ordures à mettre dans un sac plastique, indigne de son propre intérêt. Forcé par son aliénation d'embrasser cette dictature pour faire de lui une âme détestable et cruelle qui, maintenant, essaye de retrouver de la lumière bien que les tourments ne cessent de répondre à l'appelle. Être sophistiqué pourrait le délier de sa facette sombre. Il sait se tenir lors d'une éventuelle provocation, jouant alors avec les mots employés. Froide et d'une nature calme, le déstabiliser est devenu rare mais il reste tout de même sensible aux critiques négatives.

La stratégie qu'il dote n'est pas qu'une rumeur chez les Bariaths. Il a passé les premières années de sa vie à s'intéresser aux stratagèmes et tout ce qui entoure le monde du combat. Il croit même aux règlements de compte par la force des choses. Sûrement une obsession maladive me diriez-vous. Malin et allié de la manipulation, il a su autrefois enfreindre les lois de la bonté devenant alors un souffle maudit par les ténèbres. Il sait jongler avec les mots, manœuvrer et justifier ses arguments. Au final, il n'a que ses convictions qui puissent le cheminer vers une voie ferme. Le sarcasme qu'il éprouve envers les personnes détestables est une chorégraphie malaxée pour faire évoluer la haine d'autrui. Cela marche très bien sur certaines personnes et, si jamais ils restent instables face à ses moqueries venimeuses, les vérités qu'il peut lever en toute discrétion ont le don de réveiller leur pensé. Il n'aime pas les faiblesses d'autrui car, selon Némésis, ils ne se bougent pas assez le cerveau pour mouvementer les choses. Ils n'aiment que se poser sur un bout de trottoir et à attendre que les secondes se tuent. Sa méfiance est indestructible. Il a puisé cette faculté afin qu'aucun homme -ou femme-ou autre race de l'Entre Monde- ne réussisse à pénétrer facilement dans son esprit et n'y puisse déceler ses faiblesses.

Entre dégoût pour certains et fierté pour d'autres, Némésis reste néanmoins un espoir cabossé. L'espoir d'éradiquer la gangrène propagée par le mal. Il sait qu'au fond de ce coffre claustré, il y a des trésors à parcourir, des horizons à découvrir. Un pion devenu soldat, qui a troqué son avenir pour celui des autres. La peur de décevoir l'écorche. Il ne veut pas se remémorer toutes ces années de culpabilité cachée. Son lancinant passé est lié à ces douloureuses séquelles. C'est cette douleur, cette souffrance qui commettent d'inexorables répercussions sur sa personnalité mais aussi sur ses relations mais par-dessus tout, son cœur. Le désir de vengeance, mais aussi la frustration d'avoir éperdument trouvé un courage vide, le rend farouche et méconnaissable. Son principal objectif est d'assouvir, d'apaiser cette soif et de ressentir à nouveau cette satisfaction d'avoir accompli des buts pour lesquels on se serait ardemment battu. Outre cela, existe une âme scellée, une délectable et lumineuse source de chaleur, cachée dans les profondeurs de son être. Combien de fois a-t-il abandonné ses buts... Il est de son devoir de se corriger, de rectifier ses erreurs du passé, de les contourner mais surtout... de les défier à nouveau. Ou peut-être finalement pas. Némésis a perdu foi en toute chose ; sauf bien sûr à la croyance de son Dieu. Il est désormais la fusion de l'insolence et de l'orgueil, amorcé d'un souffle d'air, qui tient en un unique vers. Une véritable marque de l'aigre pureté et de la discorde à la fois ; Némésis a perdu l'aiguille de la positivité.

L'absence de couleur sur son physique justifie son troc avec le Diable : de sa peau diaphane à ses yeux blancs, il semble fantomatique. Les peines. Les éraflures. Les émotions devenues négatives. L'espoir d'éradiquer la gangrène propagée par son peuple en guerre. Une perpétuelle et infinie loi du talion qui ne peut s'éclipser sans sa folie. Elle est là, ancrée dans les racines de ses poumons, à jamais. Son seul baume... Erald. Une fatale genèse qui -d'une parabole parfaite- tranche le cumulus pour laisser pénétrer la vivacité d'un monde en couleurs. Temporairement. Mais seule la Déesse qui lui a donné son essence divine peut se permettre de garder les interrogations à son sujet ; pourquoi lui et sa folie furieuse? Elle sait avec conviction que son choix n'a pas été anodin.




Description physique

"Qui aurait cru, un jour, voir un homme dans l'Entre-Monde habillé d'une manière aussi traditionnelle, cachant sous sa tunique un horizon apocalyptique ?"

C'est à peine perceptible. Ce ne sont que des cendres qui se laissent soumettre sur un lac clair, aussi cristallin que la beauté d'un diamant. Lorsqu'il entre en action, c'est accompagné par son inhumanité qui dédaigne ainsi chaque parcelle des horizons ; plante, arbre et même soleil. Une promptitude qui se meut paisiblement, effleurant de peu le tapis végétal, aucun bruit n'ose briser le silence aux oreilles des plus attentifs. Mobilité d'un fauve qui défie la fauve de ses pas silencieux, en tandem avec énergie à en faire basculer ses adversaires d'un regard envoûtant. Le Demi-Dieu de l'Esprit est l'essence même d'une ombre blanche, similaire à la souplesse et la discrétion d'une geïsha, un souffle à peine expiré. La démarche de Némésis est une lueur qui danse au travers des domaines, un être semblant immatériel de part sa gratitude, une âme calme qui voile sa façade la plus saturnienne.

L'agonie de la possession percute son instinct, le vent mordant glisse sur son visage concentré et arrache quelques frissons incontrôlés ainsi qu'une chevelure courbée -soumise à chaque divergence de cette énergie invisible. Un tambour accéléré lorsqu'il aperçoit ta position, la dernière goutte de sueur qui profile ta peau, il sait à quel moment elle tombera au sol. Un désireux du carnage, Némésis sait animer un combat par ses contrastes brusques, mesurés. Et même si ses prunelles délavées ont gardé l'obscurité de son âme en le rendant aveugle, il est parvenu à amplifier chaque son et à ressentir, par le biais de son essence de nymphe, la proximité du mobilier qui l'entoure. Une vie finalement de fugitif, il plonge sa tête dans un feutré pour oublier qu'on lui a volé une grande partie de ses sens, Némésis doit s'armer d'une façade austère pour pouvoir survivre dans l'Entre-Monde.

Le faciès crayeux du Demi-Dieu de l'Esprit ne dévoile uniquement que ses yeux couleur cauchemar, d'un blanc neige où de nombreux brouillards se confondent dans les montagnes. L'ovale parfait de son visage qui s'amuse avec les rayons célestes, est-ce le don de sa Déesse qui lui a permis d'arracher sa constitution physique diabolique ? Peut-être bien. La structuration de ses cuisses carénées et de sa fosse poplitée est le secret d'une faculté à se propulser physiquement avec agilité et souplesse. En remontant la pente, un fessier assuré de muscles vient se culminer délicatement d'une courbe parfaite sans oublier ses muscles dorsaux qui ne sont véritablement pas le point fort de sa prestance. Les mystères de sa ceinture abdominale formant une vallée parfaitement tracée dévoilent quelques plaquettes apparentes. Son teint à peine bistré, préservé des rayons du soleil d'Ultarime, confirme l'uniforme de ses pellicules alpestres. Rien n'a véritablement rayé l'épiderme du Demi-Dieu, seul son inénarrable entaille plaquée contre son torse a échappé à l'exception.

Rangé sous le rideau de sa chevelure, Némésis cache en réalité un visage inanimé ; sauf quand il s'agit de se ranger dans une bataille. Sa moelle divine lui permet d'éclairer ses perles de sa ratine en une douce fumée souveraine enveloppant l’entièreté de ses prunelles bridées. Cette voûte presque irréelle dégage un sentiment de domination. Son regard équivoque et insondable est sans aucun doute une provocation pour ceux qui arborent une certaine timidité au Demi-Dieu. Mais quelques échardes persistent pour provoquer Némésis, des échardes qui piquent et laissent sur leur passage des batailles douloureuses dans le paradoxe de la survie. C'est ainsi que Némésis peut aussi facilement s'attirer les foudres d'un guerrier bien trop énigmatique sans se soucier qu'il peut être noyé dans son regard indifférent. Et c'est sans parler de l'affront avec celui-ci ; sa force physique -depuis son acquisition dans la magie divine- est sans doute l'un de ses blizzards préférés. Enliser ses antagonistes dans une survie où l'espoir s'étiole, dans une petite mort qui les harponne férocement, sous sa prestance féline braquant ses iris de rage sur le paysage qu'il dissèque. Au-delà de la constitution de son corps, il se vêtit d'un incroyable tissu étendu traditionnel.




Racontez-nous votre histoire

Le 27 Ujana 589, près du Temple d'Yvanlesia.

La nuit, le trouble se diffuse, la quiétude l'étreint ; des couleurs magiques se propagent et s'agrémentent dans les recoins reculés de cette mosaïque inachevée. Les contours à peine esquissés, le tableau reste fixe dans un présent aux tambours creux et forts. Il est un clair-obscur, il est une rage juvénile. Un énième souffle s'en sort, l'enfant se retourne dans l'espace étroit qui lui sert de chambre. Il n'avait ni hérité de la couleur bleu-électrique de sa mère, ni du vert jade de son père mais un mélange des deux. Némésis aurait préféré perdre son souffle et ne pas subir son adolescence ; en retour, il n'a jamais connu les parcelles délicates d'une mère. Celle-ci donnera à son Dieu un fils en échange de sa propre vie.

Le 02 Opaluth 599, aux alentours du Temple d'Yvanlesia.

Jusqu'à ses dix ans, les événements n'étaient pas si torrides que ça. Jusqu'au jour où, la terre ferme ressentait la chaleur du soleil, tellement chaude qu'une lame siffla à moins de dix centimètres du visage d'un paysan avant de revenir vers sa gorge en un arc de cercle scintillant. Il n'évita le coup mortel qu'en plongeant à terre. Il se releva d'un bon et lança un regard éperdu autour de lui. Némésis se tenait adossé à un mur, observant la scène avec intérêt, les habitants quant à eux, se précipitèrent pour défendre le territoire du Temple. Une attaque était égale à une provocation. Une provocation était égale à un conflit. Un conflit était égal à la guerre. Némésis haussa un sourcil, perdu dans toute cette foule agitée. Il était qu'un fils qui voulait simplement jouer avec la nature, au beau milieu de la place centrale. Son père l'avait laissé s'amuser sans aucun doute, c'était un peu sa petite heure de préoccupation. Un antagoniste se jeta sur un villageois, un escogriffe hirsute, bras tendu, lame pointée à la hauteur de son estomac. Guerre. Alors que tout l'être de cet homme hurlait de prendre la fuite, le jeune homme se contraignit à rester immobile, ne sachant pas exactement ce qui se passait. Mâchoires crispées, l'homme attendit une dernière seconde avant d'abattre le villageois du Temple, abattit le tranchant de sa main sur le poignet de l'homme qui poussa un grognement de douleur et rompit d'un pas. Une avalanche de soldats avança dans les demeures, fondant les maisons par le biais des flammes et des magies. D'un côté, un homme qui revenait à l'attaque, porta une série de coups d'estoc pour se défendre mais que l'opposant n'évita qu'à grand-peine puis sabra l'air à plusieurs reprises, obligeant son adversaire à reculer jusqu'à ce qu'il se trouve dos au mur. Malgré la chaleur de la journée, un filet de sueur emperlait les combattants. La ruelle était étroite, tortueuse, mal éclairée, un véritable coupe-gorge dans lequel le petit Némésis s'était précipité quelques minutes plus tard. Mulfass contre Guniazath.

Des sentences limpides quand il les entendait, ces combattants s'écroulant au sol, facile à répéter, ces cris sauvages, en prenant de préférence un air bravache et totalement impossibles à mettre en oeuvre. Le plus rageant était que les combattants du Temple avaient conscience de leur capacité et du fait qu'ils auraient dû se débarrasser sans peine de ses adversaires. Mais, il s'avérait que les mages de Guniazath, proprement dit, étaient d'humeur à combattre vaillamment et férocement. Némésis avait repris sa formation, il y a quelques semaines en arrière, en mettant les bouchées doubles, non, triples. Comme s'il s'était rapproché les dangers qu'il avait couru lorsqu'il cherchait à redoubler ses efforts avec ses maniements de son arme. Son manque de préparation. Ses erreurs. Il s'était concocté un programme d'entraînement qui le laissait épuisé à la fin de chaque journée mais qui avait porté des fruits rapides et impressionnants. Son corps d'enfant s'était musclé tout en s'affinant. Il avait gagné en souplesse, en tonicité, et maîtrisait désormais des techniques de combat rapproché qu'il avait longtemps cru réservées aux héros de Lovumaxia. Et il allait se cacher au fond de cette ruelle ! Sous ses protagonistes égorgés ! À moins qu'il ne parvienne à se détendre, à retrouver un état d'esprit positif et, petit comme il était, défendre les siens et mourir en vain. Rentrer au fond d'un tonneau vide et se taire. Sa respiration s'apaisa... son souffle se calma... Sa peur augmenta. Il observa tout de même le combat d'un homme et d'un autre en levant légèrement le couvercle. Némésis reconnut son voisin... et à ses pieds... sa femme... ensanglantée. Son essoufflement. Il allait sortir un mot de sa bouche mais se tut au risque de se faire surprendre. L'homme fléchit les jambes, redressa la tête, pivota légèrement pour se placer de profil. Ses mains s'ouvrirent. Son adversaire, croyant discerner là une faiblesse, plaça un nouveau coup d'estoc. Le mouvement du poignard parut soudain lent et maladroit. Il n'éprouva aucune difficulté à se glisser le long du bras tendu, son ventre passant à un millimètre de la lame qui aurait pu tout aussi bien se trouver à dix mètres.

Son poing se ferma au moment où il percutait les côtes de l'homme qui poussa un cri étouffé. Déjà, l'adversaire offensif était dans son dos. Ses mains se posèrent délicatement sur ses épaules et l'entraîna dans un irrésistible mouvement tournant qu'il conclut en pliant les genoux. Le voisin de pallier sentit le sol se dérober sous ses pieds. Incapable de conserver son équilibre, il tomba lourdement et sa tête percuta le sol avec un bruit sourd. D'une clef au poignet qui s'acheva par un craquement sec, il le délesta de son épée avant de se redresser. Un cri... de mort... ... d'échec.

Le 06 Ujana 599, à Xeziniath.

Un souffle tiède balaya les rêves de Némésis. Il ouvrit les yeux. Sa chambre baignait dans la douce clarté diffusée par une fontaine placée juste sous sa fenêtre et dont l'eau luisait d'une couleur bleutée rassurante. Au plafond, une myriade de formes luminescentes reproduisait avec une extraordinaire fidélité les volutes de la voûte céleste tandis que, de temps à autre, une étoile filante, traversait la pièce en une harmonieuse parabole. Némésis posa ses pieds nus sur l'épais tapis qui s'étalait au sol. Avant même de savoir ce qui l'avait éveillé, il passa une main dans le désordre de mèches folles qui lui tenait lieu de chevelure alors que l'autre descendait sur son grand pectoral. Geste familier, intime, il remarqua une douleur au travers de ses habits. L'imperceptible relief d'une cicatrice qui lui barrait son pectoral. Il ne reconnaissait pas les lieux. Quelqu'un l'en avait tiré de son tonneau alors qu'il allait succomber aux abominations perpétrées par les adversaires du peuple Mulfassien. Détruit physiquement, laminé mentalement, il avait mis quelques heures pour se reconstruire. Des minutes de supplices. Il était désormais guéri et, si il était encore maigre, presque émacié, la balafre qui zigzaguait sous ses côtes demeurait le seul véritable témoignage des souffrances qu'il avait endurées précédemment. Il inspira profondément. Quels étaient ces lieux étranges aux motifs rocheux ? Cet écho quand il respirait ?

Ce n'était pas la sensation de brûlure se dégageant parfois de sa cicatrice qui l'avait éveillée. Cette douleur diffuse ne l'inquiétait pas assez. Un effleurement mental à la limite du perceptible, comme un appel étouffé par la distance, une tentative de le joindre ou d'attirer son attention. Il pouvait apercevoir, de son lit, des barreaux et plus loin, des chemins s'entrelaçant, se délectant de l'infinité des possibles qui s'ouvraient au vouloir, tous parfaits d'équilibre. Il ne découvrit nulle part d'écho de la sensation qui l'avait alertée. Il y avait pourtant eu quelque chose, beaucoup plus précis qu'un songe ou une prémonition. Peut-être serait-il plus réceptif sous la coupole ? Il caressa l'idée de dessiner une flamme pour se diriger dans cette obscurité parfaite puis renonça. Il y voyait bien peu et la pénombre qui régnait dans le lieu distillait une onde de quiétude qu'il n'avait pas envie de troubler. Il se leva et se glissa à travers les barreaux afin de savoir s'il pouvait passer entre. L'endroit était vaste, construite en roche dont le plafond formait un immense dôme translucide. Chacune des fibres de son âme se souvenait de l'intrusion de l'ennemi. Était-il capturé ? Némésis se posait la question. Il avait foncé, irrésistible, tout entier concentré sur son objectif, ne se préoccupant pas des miracles de beauté qu'il écrasait sur son passage afin de trouver pourquoi son corps s'était retrouvé ici. Mais l'aube avait éclairci le paysage, laissant place à une luminosité parfaite afin de voir ce qui se cacher réellement dans ce noir. Il s'approcha des barreaux une nouvelle fois, passant légèrement un œil sur le côté... L'emblème de Guniazath trônant sur une bannière volante.

Le 14 Mairiam 603, dans la prison de Guniazath.

Il a toujours été solitaire. Quatre ans se sont passés, et il n'a toujours pas percé le mystère. Il avait rencontré quelques hommes, lui donnant de quoi se nourrir. Cette fois-ci, Némésis avait eu l'opportunité de sortir de sa cellule afin de voir un individu dans son bureau. Ce dernier effleura du bout des doigts un dossier, et, les yeux levés vers les étoiles, s'immergea à nouveau. Quelques minutes à arpenter le regard de Némésis puis la sensation revint, fugace. Il s'agissait de toute évidence d'un message mais lorsqu'il tendit sa volonté pour s'en emparer, il se délita. Les mots qu'il transportait se dissipèrent au contact des yeux du garçon âgé seulement de quatorze ans comme se serait désagrégé un délicat parchemin sous l'assaut d'une tempête. Seule une phrase résista assez longtemps pour qu'il la déchiffre : « Tu es si charmant... Viens avec moi ! ». Malgré tous ses efforts, il ne put en découvrir davantage mise à part la perversité de cet homme. Les autres humains demeuraient vides et ne conservaient aucune trace d'une tentative de communication, encore moins du contenu d'un message dont il se demanda tout à coup s'il ne s'agissait pas d'un rêve. Le petit était comme un pion sur échiquier, comme une marionnette. Il n'afficha aucune émotion, aucun signe expressif en quittant la pièce pour retourner dans sa cellule. Rêve ou pas, l'avertissement qu'il venait de recevoir n'était pas inquiétant. Se pouvait-il que son auteur soit un pervers désirant plaisanter et s'amuser ? Certains d'entre eux étaient très doués pour cacher le jeu. Ses journées étaient similaires, se ressembler toutes. Némésis se remémora le regard de son père combattant sans relâche, accompagné de sa dague aiguisée à la perfection. Un regard insistant, presque équivoque. Il espéra soudain le revoir. Le jeune homme passa la main dans ses cheveux et étouffa un bâillement. Il se fatiguait encore très vite, avait besoin de beaucoup de sommeil afin de s'éterniser dans ces lieux. Ses yeux se fermaient, il bâilla à nouveau, pourtant il ne se glissa pas sous sa couette. Il contempla en silence la lune qui l'éclairait espérant un jour, revoir la nature et ses environs, se voir sortir de ce cachot et se venger des assassins de son Temple.

Le porteur du nom de la Déesse Grecque se réveilla au son des oiseaux dans son cachot, car il s'agissait bien d'un cachot, à peine plus grand qu'un placard, était divisé en deux par des barreaux épais comme le poignet. Une dalle de granit sans joints tenait lieu de sol et, la couchette de Némésis mise à part, il n'y avait pas le moindre meuble. Il s'étira, passa les mains dans sa chevelure raides -typique de la population de son Temple, tenta de caresser d'un geste machinal la cicatrice sur son pectoral, puis soudain, un fracas de bruit réveilla tous les autres adolescents. Un fracas assez similaire que celui qu'il avait vécu il y a quelques années. Des hommes étranges ouvraient les cellules des prisonniers tout en combattant les gardes des lieux. Le combat était rude et tombait en faveur des humains, vampires, sirènes, fées, car ils étaient peut-être mieux armés, mieux entraînés que ceux qui protégeaient les cellules. Il y avait plusieurs regroupements, d'un côté les mages et d'un côté que des mercenaires. On pouvait donc supposer à une expédition militaire de la part de la Congrégation. En tout cas, ce qui était certain, c'était que Némésis avait été libéré.

Le 30 Xaziro 1727, à Kalerya.

Le portail fonctionnel depuis l'an 586/1710 reliant le monde de Kalerya et celui d'Ultarime avait permis à Némésis de découvrir un monde complètement opposé. Des cultures différentes, diverses et variées, une délivrance de vie. La division du recrutement avait reçu la permission d'importer les anciens prisonniers afin de leur offrir une sécurité sereine. Libéré de toutes ces souffrances, de cet emprisonnement, il reprit une vie. Une fausse vie. Une vie orpheline. Une vie complexe. Il se disait que l'ultime but serait d'atteindre dans l'humanitaire ce qu'il avait atteint dans beaucoup de choses mais pas dans la protection ni dans la vengeance. Sa soif de sang s'agrandissait de plus en plus. Et puis, il savait déjà que son secret aurait ses limites et qu'il serait difficile de faire accepter sa nouvelle vie à tout le monde. Sa nouvelle vie qui est celle d'un orphelin solitaire, froid aux premiers abords. Ne plus mentir, être pudique, ne plus être témoin du mensonge, ne plus être vulgaire, ne plus se mettre en colère, ne plus perdre de temps, ne plus gaspiller, ne plus être envieux et ne plus le supporter des autres. Avoir une vie saine, loin de la médisance, des commérages, des excès, de la superficialité. Il sentait que la tâche serait grande et qu'il se vaudrait beaucoup de railleries : lui qui avait parfois été chef de file dans la bêtise, il savait que l'on lui reprocherait d'être devenue un peu trop « sérieux ». Mais, il s'était forgé désormais un caractère fort, et son cœur s'était clôturé à tout jamais. Grâce à tous ces gens qu'il croisait à Kalerya, Némésis s'abreuvait de leçons de vie. Leur patience, leur sagesse, leur gentillesse, leur générosité mais aussi leur foi étaient exemplaires.

Rentrer dans l'académie de la Congrégation. Il pensait que son destin était d'emprunter ce chemin, le seul d'ailleurs à sa disponibilité -selon lui. Il allait tenter de persuader que sa présence au sein de l'académie  était impérieuse. Connaissant l'inflexibilité de la Congrégation sur les dons, il avait préparé une série d'arguments qu'il jugeait imparable. Némésis était une personne qui pouvait sidérer par son agilité et ses réflexes plus proches de ceux d'un félin. Il lutta pourtant à chaque pas de ses dires, lutta pour reconquérir une nouvelle voie, lutta pour sa vie, pour son futur imaginant fiévreusement un plan pour se venger. Némésis était jeune, certes, mais il avait un talent captivant qui intéressa l'académie : l'une des magies de l'Esprit. Au début de son entretien avec le recruteur de l'académie, Némésis ignorait encore l'existence de sa spécialité magique, n'ayant jamais eu l'occasion d'exploiter les limbes de son âme. Il l'ignorait, jusqu'à ce que le recruteur ne le pousse au-delà de ses limites mentaux découvrant alors son penchant spécifique. Il rejoignit alors l'institution à l'âge de trente-ans.

Le 02 Zaluro 1728, à la Congrégation de l'Entre-Monde.

À chaque fois que s'engageait dans une mission d'apprentissage, il était sûr qu'il revenait vivant et avec la mission terminée. Il s'engageait loin dans les territoires, il n'avait qu'une conscience floue de ce qui se passait autour de lui. Il percevait en revanche avec acuité l'univers des possibles qui s'ouvraient à lui bien que, pour une fois, il n'en tirât aucune joie. Il s'arrêta à distance respectueuse, contemplant avec effroi les tentacules sombres qui fouillaient la localisation où il s'était rendu. Il ne découvrit aucune trace de créature. Refusant de céder à la panique qui pulsait chacune de ses cellules, il s'approcha d'une chose en ne conservant qu'une infime marge de sécurité. L'extrémité d'une tentacule siffla à moins d'un mètre de son visage, exhalant des miasmes qui le firent frémir. Personne ne lui prêta attention lorsqu'il reprit contact avec la réalité. Réalité, oui. Un simple rêve qu'il s'était autorisé en s'endormant sur la table du déjeuner. Un an~ qu'il était dans l'académie. Un an et son envie de vengeance était omniprésente. Sa priorité était le diplôme qu'offrait la Congrégation en fin d'apprentissage. Un an, et il était prêt. Il avait raison, puisqu'il le décrocha le 04 Xaziro. Promu ensuite en tant que mercenaire de la Congrégation de l'Entre-Monde.

Némésis réfléchissait encore à son avenir, s'il était bon ou mauvais. Il longea un parterre d'enjôleuses qui ondoyaient doucement dans la brise en libérant des notes aiguës à la limite de l'audible. Ces fleurs, hautes de plus d'un mètre et brillamment colorées, sifflaient pour attirer les insectes et les dévorer. De ce fait, la plupart des réserves possédaient une enjôleuse en pot qui garantissait à leurs habitants des nuits paisibles et silencieuses. Plus loin, ce fut une pièce d'eau à la surface parsemée de nénuphars pareils à des taches de peinture éclatante. Des poissons indolents glissaient entre des algues multicolores et, de temps à autre, un batracien rouge vif jaillissait de l'onde en une parabole aussi flamboyante que fugace. Tout n'était que calme et harmonie.

Il parcourut un long couloir pavé de marbre jaune, salua un mercenaire de la Congrégation qui ne lui répondit pas et se glissa en silence dans l'appartement. Entraînement. Vêtus d'armure en vargelite, ce métal souple plus résistant que l'acier que seuls les meilleurs magiciens d'armes de Kalerya savaient travailler et qui valait mille fois son poids en kinah. Des visages durs, effrayants d'impassibilité, armés d'épées et de lances de combat aux lames redoutables, qui chevauchaient des montures puissantes et disciplinées, dressées à assister leurs maîtres lors des affrontements. La seule émotion discernable dans leur attitude consistait en un imperceptible raidissement de leurs épaules et une lueur de fierté dans leur regard lorsqu'il passait devant eux. Lui, avait endossé les vêtements de cuir sombres de l'académie et sa seule arme visible était un éventail fixé de deux lames sur ses extrémités. Adoration renforcée, au fil de cette année, par les exploits qu'il avait accomplis à leurs côtés, souvent pour sauver la vie de l'un d'eux. Le soleil n'était encore qu'une promesse sur leur droite tandis que derrière eux, flamboyait dans l'air frais du petit matin, le jeune Ultarien, Némésis.

Le 29 Cazilo 1732, aux montagnes Xanarya.

Au moment où le ciel se teintait à l'ouest d'une surprenante couleur violine, Némésis atteignit les montagnes Xanarya. Il trouva facilement une auberge avenante face au lac. Il y avait peu de clients et la matrone qui servait derrière son comptoir vint rapidement s'enquérir de ce qu'il voulait consommer. Némésis, qui avait recouvré sa bonne humeur durant son chemin, commanda du vin. "Lorsque tu entres dans un lieu inconnu, tu es la cible de tous les regards. Ceux-ci se détournent ensuite quelques secondes avant de revenir sur toi pour ne plus te lâcher. Ces secondes durant lesquelles tu es invisible sont les secondes de l'instinct. Elles sont ton temps, ton mode, ta liberté". Un sage posa ses pulpes de doigt sur l'épaule ferme du magicien. "Le vin est pur, te rapproche de tes envies, de tes croyances, de tes espoirs. Garde-le en mémoire, mon garçon". Influencé par l'interaction, Némésis ne comprendra que plus tard que ces dires allaient faire du vin, sa nouvelle dépendance.

Un peu trop...

Un hurlement s'élevait effroyablement inhumain. Il alla crescendo, atteignant des aigus insupportables, puis décrut et s'éteignit dans un gargouillis révoltant.

Némésis jeta un coup d’œil affolé sur sa droite.

La lisière d'un bois se dressait à une dizaine de mètres de la piste puis, très vite, le relief s'accentuait, une barre rocheuse blanche jaillissait de la cime des arbres, prête à achever le mage de l'Esprit.

Un frison d'inquiétude prémonitoire parcourut le jeune homme. Il n'avait pas le pouvoir de résister à cela. Il percevait de manière presque douloureuse la malignité de la créature qui approchait. La bulle d'attente angoissée qui s'était formée éclata soudain. Les arbres qui se dressaient à la lisière de la forêt s'écartèrent avec violence.

Illusion.

Le vin.

La cause. Mais cela lui permettait d'oublier d'où il venait. Un court instant. Un sentiment de délivrance temporaire. Désormais dépendant de cette substance.

Le 13 Zaluro 1732, à la Congrégation de l'Entre-Monde.

Némésis soupira de soulagement en sentant la poignée céder sous sa main et l'huis s'entrebâiller. Sur la pointe des pieds, il se glissa dans sa demeure de mercenaire. L'obscurité était tenue en respect par la lueur blafarde de globes lumineux en veilleuses placées au plafond et il se répara aisément. Une immense pièce à vivre dont un pan de mur entier était une baie vitrée à moitié occultée par de lourds rideaux de soie, une complexe sculpture mathématique en acier qui scintillait dans la pénombre, des fauteuils de cuir organisés autour d'une cheminée en acier elle aussi, des livres partout, sur la table, sur les rayonnages des bibliothèques, sur le sol, en piles instables ou étalées et ouvertes. La lumière diffusée par les globes s'accrut brusquement, rendant futile l'espoir de se dissimuler dans l'ombre. Il se tenait sur le seuil, enveloppé dans un peignoir chamarré, les yeux ensommeillés, contemplant avec stupeur l'aube. Il était si frêle et semblait si offensif. Son éventail n'était plus qu'une improbable courbure porteuse d'une tension dépassant de loin celle du bois malmené, une ligne de force puisant sa réalité dans un cœur déchiré. Chacun des mercenaires avaient consciences de la longue hampe noire fichée dans la conscience de Némésis : retrouver son père.

Il accomplissait de nombreuses missions périlleuses. Il s'était relevé de son passé. Les traits marqués par la douleur, atténués. Malgré sa tunique imbibée de sang et ses paupières souvent closes, il paraissait vivant, l'ombre d'un sourire étonné planant encore sur ses lèvres, sa chevelure cascadant autour de son visage parfait. Il dégageait une extraordinaire impression de sérénité et de puissance. Une énergie rayonnante qui écrasait l'observateur, le ravalant au rang d'insecte face à des forces telluriques titanesques.

Némésis voulait exploiter son potentiel par le biais de l'invocation d'un familier. Il ne fallut pas plus de deux secondes pour qu'il s'empare de son livre pendu sur sa table principale. Les gestes étaient parfaitement maîtrisés, assez pour qu'un beuglement riche en résonance frappe de plein fouet l'être-invocateur et l'entoure d'un cercle magique ainsi qu'un second juste en face de lui. Une véritable répugnance, mélangeant des sentiments courageux à ceux d'un lâche, d'une haine aussi pourrie que les poumons d'un fumeur. La fusion à l'état brut qui rassemblait amoncellement une sauvagerie animée par la furie. Mais il mettait ces sentiments de côté, laissant place aux minuscules souvenirs de sa jeunesse avec ses parents, cette marque de vie qui avait laissé dans son crâne une émotion profondément incomprise. Un chapitre fini, fini d'une manière bien trop rapide. De là une gangrène se forgeait dans cette invocation, figea en une fraction de seconde une avalanche de particules insipides tant qu'elles étaient massives faisant alors briller de milles feux le cercle emprisonnant l'invocateur et son jumeau. Lorsque seul un éclat repoussait ces matières faisant apparaître un être volant aux iris d'ocres ambrées luisants. Contrairement à son maître, cet être n'avait pas l'impression de refléter le désir de dévastation. Sa carcasse semblait harponner la clarté de la lumière nocturne, l'équivalence parfaite d'une drache lunaire. Erald. L'esprit d'un Orochi à la taille un peu plus grande que celle de son propriétaire lorsqu'il est dans sa forme éveillée. Il ne savait pas -à ce moment précis- que ce familier allait devenir la source de sa propre vie.

Le 06 Menetith 1733, au bassin de Malanerya.

Malgré lui, Némésis tira sur les rênes de la renaissance. Il frissonna, incapable de fixer son passé, conscient de son insignifiance. Il parcourut comme une flèche de lumière la distance qui le séparait du bord de la falaise puis, alors que le soleil sur sa gauche explosait le ciel dans une débauche de rouge et de feu, il bondit dans le vide. Courbe épurée d'une parabole parfaite. Gerbes d'eau. Jaillissement d'écume. Il tendit les bras dans la direction du sol. Il avait déjà tourné les talons. Une chape de fatigue s'abattit sur ses épaules. L'énergie phénoménale offerte par cet homme était dédiée à une tâche précise, il ne le lui servait à rien pour affronter la multitude de difficultés qui se dressaient devant lui. Il avait appris à se manier d'une arme, et entre-temps, on lui avait appris à gérer la manipulation de sa magie. Durant toutes ces années, Némésis avait rejoint l'Académie et ensuite le camp des mercenaires dans un but précis : amplifier sa puissance. Grâce à cette magie spécifique qu'il a forgée depuis ces dernières années, il avait réussi à recevoir des éloges de la part de ses professeurs. Lui-même de l'implication et le talent de l'orphelin. Durant cette chute, il laissa tomber les montagnes qui avaient tant occupé ses épaules. Un léger regard... Il se rattrapa et retomba sur la terre ferme abandonnant de tout laisser tomber. Il se laissa emporter par la gravité stoppée nette par la présence de son familier. Confiance. Avant de le reposer au sol, l'esprit d'Orochi flottant exprima sa joie en tourbillonnant autour de son Maître. De là un homme surgit au corps-à-corps en un assaut dévastateur. Némésis n'avait pas eu le temps de lui répondre que son talon se ficha dans son estomac, avec suffisamment de force pour lui couper le souffle. Et il n'avait pas vu le coup arriver. Le jeune homme récupéra toutefois très vite et, virevoltant avec une incroyable agilité, Némésis bondit sur lui. Son pied fusa en la direction de l'agresseur. Il n'atteignit pas sa cible. Un gant en forme de tigre s'était refermé sur sa cheville, si puissante qu'il crut que l'os cédait. Force contre force. Le membre de la Congrégation porta alors un coup de coude là où il pouvait l'atteindre, son adversaire poussa un gémissement sourd. D'une torsion du buste, il se libéra, se releva, recula de deux pas, tentant en vain d'oublier la douleur qui fusait de ses côtes, se contra sur le visage qui lui faisait face. Némésis se tenait immobile, l'air vaguement ennuyé par la situation, presque nonchalante. Une nonchalance que contredisaient l'acuité de son regard et sa garde qui, pour simple qu'elle paraissait, n'en était pas moins formidable d'efficacité. Son rival y décela toutefois une faille. Si son buste était très bien protégé à la perfection, ce n'était pas le cas de son dos. Il était vulnérable. L'assaillant passa alors à l'attaque avec la vivacité d'un feu follet, feintant à la gorge pour se baisser et frapper du pied. Un coup sec suffirait à briser la colonne vertébrale du magicien. Il lui resterait plus qu'à espérer à...

Un leurre. Il en prit conscience trop tard. La garde de l'orphelin était parfaite du bout des orteils à l'extrémité de ses cheveux, son dos, apparemment vulnérable, était un leurre. Non, plus qu'un leurre. Une arme. Il percutait l'individu à l'endroit exact où le coup de coude l'avait déjà atteint. Il cria sous l'impact, cria encore lorsque sa main s'écrasa sur sa pommette, cria quand le coup fut doublé d'une manchette portée à la bouche. À moitié assommé, le visage ruisselant de sang, il tituba en arrière. Un rictus tordit les lèvres éclatées de l'offenseur. D'un geste vif, ce dernier tira une dague du fourreau. Lentement. L'action repassa lentement. Cette dague... appartenait à son p-, pas le temps de réfléchir que déjà, un coup sauvage le cueillit au plexus solaire, un poing s'écrasa sur son œil gauche, un genou lui percuta la hanche avant de le plier en deux en s'enfonçant dans son estomac. Un choc violent sur la nuque... Les ténèbres l'engloutirent avant qu'il touche terre.

Lorsqu'il se redressa, un sourire barrait son visage, transcendant son épuisement. Sale, les cheveux longs, le visage mangé par une barbe hirsute, il brandissait ses doigts en répétant à voix basse une incantation. Geste rodé par l'habitude, il semblait avoir la même magie que Némésis, celle qui était reliée à de la magie d'Esprit. Ce dernier aurait requis la force des deux bras d'un guerrier solide, mais il résistait comme si l'incantation n'avait rien pesé sur son émotion. L'homme frôla la pulpe de ses doigts vers les prunelles de Némésis avant de lui brouiller définitivement la vue. Il ne s'en rendit pas compte sur le moment. Il ne s'en rendit pas compte de l'impact. Mais voilà qu'Erald s'était glissé, avec la vivacité d'un serpent, sous la dague qui aurait dû décapiter son maître. Toute sa forme entoura son plexus solaire tandis que le genou de Némésis -profitant de ses derniers instants de couleur- lui emboutissait l'entrejambe. Le pillard poussa un unique grognement et s'effondra pour ne plus bouger trois secondes. Trois secondes suffisantes pour que notre mercenaire s'empare de sa propre dague et lui perce son système principal : son cœur. Le goût du sang s'expédia de sa bouche. De là, l'essence divine se consuma sous la pleine lune brillante, nimbant le paysage d'une lumière argentée presque irréelle. Les myriades d'étoiles qui parsèment la voûte céleste avec une perfection absolue portent de la clarté à la scène de crime. Au contact de cette essence, Némésis devenait automatiquement le nouvel hôte du Demi-Dieu de l'Esprit.

Une nuit limpide laissait s'épanouir sur le territoire. Peu à peu l'angoisse qui s'était emparée de lui s'estompa, la boule nouée dans sa gorge disparut, son souffle s'apaisa.

Le 08 Menetith 1733, à la Congrégation de l'Entre-Monde.

Le verdict tombe. Némésis est coupable de meurtre sur un habitant de Kalerya. Sa sanction est lourde :
renvoi définitif de son poste en tant que mercenaire à la congrégation de l'entre-monde. Renvoi à son monde d'origine, à savoir Ultarime. Le jugement ne veut entendre les explications des faits, de plus,
ils appuient un argument à la clef ; Némésis avait de la rancœur envers son père. Ils expliquent par plusieurs flopées qu'il cherchait un moyen de vengeance pour mettre fin à sa vie. Vous l'avez bien entendu, Némésis, en toute connaissance de cause selon la Congrégation de l'Entre-Monde alors qu'en réalité c'est tout le contraire, a été plaidé coupable pour le meurtre de son procréateur.  


Durant les 7années qui suivent.

- Némésis prendra conscience que l'état de ses yeux est définitivement dégradant.
- Il fera appel à un deuxième jugement, tentant en vain de faire comprendre son innocence ; le tribunal déclinera sa demande.
- Caractère changeant, ne comprenant absolument pas l'intention directe de son père, Némésis restera gravé dans une bipolarité, dans un lunatique tourbillon où ses mœurs deviendront terriblement insupportables.
- Il comprendra bien plus tard de sa quintessence divine.
- Il se tournera quelques années plus tard dans la sombre division appelée Bariath, où il y troquera ses connaissances stratégiques écrites sur parchemin au marché noir, reconnu comme étant sans doute le meilleur stratège de la contrée.
- Némésis participera en 1739 à l'attaque avec le Crépuscule en allié contre la Congrégation de l'Entre-Monde dans l'enceinte-même de l'académie.
- Aujourd'hui, il est bien évidemment recherché pour ses nouveaux assassinats par la Congrégation.




Informations Supplémentaires

Votre surnom
plùm.

Votre âge
dix-huit ans.

Qui est sur ton avatar ?
o.c.

La catégorie de ta magie
magie élémentaire, céleste issue de sa propre déesse.

Nom de ta magie
Némésis > Sanity's Control.

Accès à la zone H/Y/Y
yep.

Pourquoi avoir choisi Kalerya ?
J'ai choisi Kalerya car je voudrais tenter mon expérience au sein des forums rpg's. J'espère pouvoir apprendre tranquillement avec un système d'évolution constant et une communauté active !

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Dernière édition par Némésis le Dim 7 Mai - 18:37, édité 20 fois
Invité
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Invité
Mer 26 Avr - 9:22
Bienvenue.

Alors, quelques précisions :
- Le dragon est déjà pris en familier xS
- Dans ta race, peux tu dire quel demi dieu tu vises ? (tu as mis "demi dieu" seulement) Même si grâce à ta magie on sait que c'est de l'Esprit, c'est mieux de le signaler dès le début ^^)

SI tu as besoin d'aide, n'hésite pas
Invité
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Invité
Mer 26 Avr - 11:36
Bienvenue ♥
Ta plume à l'air très plaisante à lire et ton personnage prometteur, j'ai hâte de voir la suite.
Bon courage pour ta fiche !
Invité
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Invité
Ven 28 Avr - 16:54
Merci à vous :love: ♥️

Je viens juste prévenir que ma présentation est prête pour une première analyse. :22:
Invité
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Invité
Lun 1 Mai - 6:14
Je vais passer au plus vite ^^
Invité
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Invité
Lun 1 Mai - 17:30
:87:

Invité
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Invité
Dim 7 Mai - 17:28
Coucou, désolée du retard.

Avant de pouvoir te valider, il va falloir modifier l'invocation de familier, qui n'est pas celle convenue. Une invocation de familier se fait en traçant deux cercles sur le sol, en se positionnant dans l'un d'eux, et en pensant à un souvenir particulièrement heureux. Là, dans l'autre cercle apparaîtra le familier.

Une fois les modifications faites, tu auras ta note.
❖ Dragon de l'eau & Vampire de sang pur ❖
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Ryuu T. Drazleyth
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Ryuu T. Drazleyth
Mer 10 Mai - 0:01
Coucou Némésis, tu en es où de tes modifications ? :love:
Invité
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Invité
Mer 10 Mai - 4:53
Nemesis
Orthographe1.5 / 2
Vocabulaire 2 / 2
Conjugaison1.5 / 2

Langue française2 / 2
Originalité2 / 2
Qualité4 / 4

Note perso2 / 2
Longueur du texte4 / 4
Niveau19 / 20


Validation avec...
Niveau Total21
P. Techniques23
P. caractéristiques115


Félicitation
KINAHS = 10 000

Franchement... A part quelques fautes, c'est une très jolie fiche. J'aime ce personnage, et je trouve que tu en as fait un bon demi dieu de l'esprit. Bref, j'ai rien d'autre à dire.
Bravo.

Tu es validé.


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