AzuRe sait profiter. C’est une femme pleine d’entrain et qui garde le sourire autant qu’elle le peut. Il est très rare qu’elle se mette réellement en colère, ce qui ne l’empêche pas de taquiner de temps en temps.

Toujours présente quand il s’agit de travailler ou simplement de s’amuser, AzuRe veut montrer qu’elle se donne à fond. Flâner c’est perdre l’énergie accumulée, alors elle se décharge dès que c’est possible ! Dans les situations de crise, la jeunette préfère agir plutôt que de réfléchir.

Très avenante, ce même envers des étrangers, AzuRe se forge facilement de nouvelles relations malgré la barrière du langage qui l’accueille dans cette nouvelle époque. Elle sait exprimer ses émotions et se faire comprendre. Elle se montre très ouverte d’esprit et préfère passer un bon moment en compagnie de ses amis plutôt que de chercher les ennuis.

S’amuser, s’exprimer. Deux maîtres mots qui représentent bien le côté agité et extraverti d’AzuRe. Faire la fête n’est pas une option pour elle. Ce côté euphorique lui donne des airs d’immaturité et de grande enfant, malgré une application particulière à toujours mettre l’ambiance.

Cependant, il ne faut pas dire que notre petite tête auburn est déjà une adulte. Elle peine souvent à se concentrer sur ce qui est vraiment important au profit du plaisir et de l’amusement, ce qui lui coute souvent quelques coups sur la tête, ce depuis qu’elle est toute petite.

De plus, AzuRe a beaucoup de mal à surmonter les épreuves émotionnelles. Elle accorde beaucoup d’importance à l’amour, l’amitié et la confiance. Briser l’un de ces trois liens fait énormément de mal à son esprit, tant le partage est important à ses yeux.
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*Kemtrar : Mélange entre un pull et une chemise, maintenu par des bandes de cuir verticales et un ceinturon au niveau des hanches.

AzuRe est une femme à l’apparence d’une jeune fille âgée entre seize et vingt ans. Elle n’est pas sûr de son âge réel depuis son saut de six cents ans, étant donné qu’elle a voyagé dans une distorsion de l’espace et du temps. Elle a noté qu’elle était exactement la même qu’avant, mais ne saurait donner une explication scientifique.

Elle mesure un bon mètre soixante-deux, taille moyenne pour l’époque actuelle mais dans les plus grandes pour celle de son peuple. Ses jambes allongées et sa modeste poitrine jouent en sa faveur, lui donnant un air un peu plus allongé. Sa taille fine et son agilité naturelle font d’elle une personne qu’on trouve facilement mignonne. Elle le sait mais n’en joue pas.

Elle adore ses cheveux bruns-rouges qu’elle garde volontairement longs, nouant ceux qui dépassent sa nuque en une tresse qu’elle laisse tomber devant son torse ou se balader au vent dans son dos. Ses grands yeux marrons laissent apparaitre des reflets rougeoyants, marque significative des anciens habitants de Mu.

Pour ce qui ai du style vestimentaire, AzuRe porte la tenue traditionnelle des gens aisées de son époque : un haut de corps noir transparent, plaqué mat au niveau de la poitrine, recouvert par un Kemtrar* blanc cerclé rouge et un châle opaque en cuir rouge paraphé d’une boucle en métal pour maintenir le tout.

En bas, elle préfère un short gris-noir raccourci pour plus de mobilité et un fin collant transparent terminé par des bottines de cuir ocre à la semelle renforcée.

Elle ne se maquille jamais et ne porte pas de robe. Dans la culture de Mu, le maquillage était une marque de perversion et de manque de confiance en soi, ce qui répugne au plus haut point la jeune femme. Les robes en revanche, c’est simplement qu’il faut que l’occasion se porte : elles ne sont autorisées que lors des cérémonies importantes pour les personnes haut placées, cercle privé dont elle n’a jamais fait partie.

• • • 600ans dans le passé • • •

De grandes tours de grès aux sommets ornées de gemmes transparentes me surplombent encore un fois. Ma main repousse les rayons du soleil d’un mois d’Azani redoutable, transperçant les grands ormes du jardin. Alors que je continue de marcher calmement, profitant d’un peu d’air frais, les luxuriantes cascades magiques de l’Académie m’accueillent aujourd’hui encore.

Je me glisse sous l’immense arche d’entrée, ornée de ses mille fresques représentant l’histoire de notre peuple, de nos familles, de notre nation. Au milieu de la place trône une splendide fontaines aux visages de centaines d’animaux laissant jaillir de leur gosier une quantité incalculable d’eau, pour le bonheur des canards colegeon* qui soignent leur plumage doré.

Je monte l’escalier de granit clair, toujours admirant la beauté de la vénérable aubépine se dressant à l’ouest de la cour, lieu regorgeant de vie animale et offrant un coin d’ombre aux jeunes couples en quête d’amour et de jouvence éternelle, les souvenirs de nombreuses aventures gravées dans le tronc de ce géant de bois.

Les sages m’attendent depuis plus d’une heure, l’expérience est sur le point de commencer. D’après leurs calculs, je devrais acquérir une nouvelle sorte de magie. Je n’en sais pas plus, le secret reste bien gardé, mais c’est un honneur pour moi d’avoir affaire aux lumineux esprits de notre cité pour accomplir de grandes choses.

...

Tout se déroule si vite... La perte de contrôle, les explosions magiques, les cris, le sang... Je ne peux rien faire. Je vois les flammes commencer à consumer le monde que je connais dans leur insatiable appétit. Je ferme les yeux pour ne plus les voir. Je ne veux plus voir. Mais tout ça continue. Je vois tout.

Je suis dans la ruelle en train de crier au désespoir tandis que ma maison s’écroule. Je m’enfuis dans mon terrier pour protéger mes petits, mais la fumée entre. Je suis coincé sous les débris et je vois mes amis s’enfuir, m’abandonnant à mon sort. Je vois les sages allongés au sol. Je me vois attachée à cet appareil.

Un puissant halo bleu m’entoure, puis un souffle sans précédent remplace ma présence. Je ne vois plus rien.

• • • Présent - Désert de Mu • • •

La douleur. L’absence de bruit. Une chaleur incommensurable. Mes yeux me piquent, je ne peux pas les ouvrir sans qu’une douleur incroyable se fasse ressentir. Mon corps refuse de m’obéir malgré mes efforts et m’assaillit de terribles migraines. Les images dans ma tête sont floues, mélangées avec le souvenir de l’expérience. Je sens le jour se lever puis la nuit passer, le jour se relever... Trois fois d’affilé. Sans être capable de faire le moindre mouvement ou d’émettre le moindre son. La mort me frôle plusieurs fois.

Jusqu’à ce que je puisse enfin voir. J’ai pu voir le sable sur une distance immense. Mais ce n’était pas moi, ce n’étaient pas mes yeux. Je pouvais voir la vie par les yeux de quelqu’un, ou de quelque chose. De façon très précise. Après quelques heures de marche, la personne en question s’est dirigée vers un corps allongé au sol. C’est là que j’ai compris que c’était le mien.

J’ai perdu connaissance.

En revenant à moi, je sens que mon corps va mieux. Je peux me relever, marcher et ouvrir les yeux. Je cherche celui ou celle qui m’a sauvé d’une horrible fin, mais impossible de trouver qui que ce soit. Abrité par une voûte blanche de granit recouverte de sable, formant une grotte naturelle, je saisis le sac laissé à mes côtés et l’endosse.

Je dois découvrir ce qui est arrivé ce jour-là...

Et retrouver mon sauveur...
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*Un canard colegeon est une espèce de volatile se démarquant par son plumage or et ses pupilles ocres.