Vous ne verrez probablement jamais Elyos en colère, il a un contrôle de soi-même totalement hors norme. En plus d’avoir fait énormément de travail sur soi-même avec quelques méditations que ce soit, c’est la vie qui le veut ; il est né comme ça. Bon bien entendu, il reste un humain, si vous tuez toute sa famille et ses amis devant lui, bien sûr qu’il sera en colère ! Nonobstant le fait qu’il n’aime que très peu, trop peu, les gens doté d’une exceptionnelle incapabilité, il ne s’énervera jamais contre eux. Il leur dira seulement avec une extrême fermeté, voire froideur.

Lui qui a pris l’habitude d’être énormément minutieux, voire un peu trop, il ne tolère pas que des gens laissent passer des détails et a souvent tendance à extrapoler les situations. Cependant, au vu de sa magie, il est obligé d’être prévoyant et tout savoir pour pouvoir dessiné en conséquence. Il ne partira jamais en mission avant qu’on lui dise : Quoi, Comment, Pourquoi, Avec qui, Où. C’est important pour lui de devoir dessiner de potentiels objets qu’il pourrait utiliser lors de la mission, c’est du temps de gagner sur place. D’ailleurs, cela fait de lui un excellent stratège, capable de trouver des solutions un peu loufoques à toutes sortes de situations, tant que les résultats sont là, c’est tout ce qui compte !

Cette manie de vouloir tout prévoir lui fait parfois défaut, son perfectionnisme n’est pas forcement toujours utile et parfois assez handicapant dans certains cas. Être perfectionniste, c’est bien, l’être trop comme lui, c’est un vilain défaut… Tout autant que sa curiosité qui le pousse à s’exposer à certains dangers que ce soit physique par une exploration superflue ou sociale par des questions mal placée ou en trop. Cependant, il le vit plutôt bien et son pouvoir lui sert à se sortir de pas mal de situation.

Après tout cela, on pourrait penser qu’Elyos est un robot, mais non ! C’est un grand amateur de blague et rigolera quasi systématiquement à toutes ! En effet, en plus de lui-même faire souvent des blagues ou jeu de mots pourri, c’est un très bon public qui a le rire facile. Quoi que cette facette là a un peu changé depuis un certain décès.
Et pour plus de repos, il a appris à jouer du piano très jeune grâce à sa mère et lui en remercie énormément, car il trouve que c’est surement le plus bel instrument qui existe sur les quatre mondes confondu. D'ailleurs la mort de sa génitrice l'a énormément attristé et il lui arrive d'y penser quelques fois et de verser une petite larme. Cependant ce n'est jamais bien méchant et il repart plus investi que jamais dans la Congregation à chaque fois !

Malgré tout cela, une seule chose l'a énormément affecté et l'a quelques peu changé. La mort de son familier corneille Héämy. C’était lors d'une mission, celle ou l'ancien chef de la Division 6, le Féroce, fut gravement blessé, une sorte de flèche faite de magie transperça l'animal lui arrachant son dernier battement de cœur alors que ce dernier voulait aider son maître qui venait de se faire attaque par une arme tranchante. Il fut totalement détruit mentalement, perdre son familier est une chose terrible pour un mage, pendant plusieurs semaines personne ne le vit, il restait enfermé et tous ses camarades comprenait ce choix. Depuis cela, il n'est plus autant amateur de blague mais n'est pas pour autant dépourvu de rire, si une blague est vraiment bonne, il rigolera ça c'est sûr ! Plus le temps passe plus il arrive à s'en remettre mais ça ne sera jamais comme avant.

Que se passe-t-il quand on réunit pendant plusieurs années un homme et une femme qui s’aiment à en crever ? Eh bien, une naissance ! Quoi de plus beau que de laisser une trace de l’amour qui unit deux personne hein ?  Oh bien entendu le petit bonhomme n’est pas vraiment arrivé au moment qui était prévu, mais il était loin d’être non désiré, les amoureux l’auraient seulement voulu un peu plus tard ! Nonobstant cela, les parents l’acceptèrent et décidèrent de le chérir comme si la fin du monde était le lendemain de chaque jour.
Karl Lunaë et Elynda Huléz était deux humains aux capacités magiques exceptionnelles, l’un pouvait donner partiellement vie à diverses armes tandis que l’autre pouvait ramollir ou durcir la matière. Ils se sont rencontrés à la Congrégation, faisant parti de la même division de missionnaires, ils ont partagé plusieurs missions ensemble. Forcement ça noue des liens. Enfin bref ! Ces deux tourtereaux ont donc engendré un petit garçon avec la certitude mais surtout l’espérance  qu’il ait de la magie puissante en lui. Et heureusement, ce fut le cas.

Elyos a été élevé dans le bonheur et la suffisance, en tout cas, ses parents ont toujours veillé à ce que se le soit. Il a des souvenirs de lui s’endormant sur le piano de sa mère alors qu’elle essayait de lui apprendre, ou encore lui se baladant dans la forêt la plus proche sur les épaules de son père. Une enfance heureuse en somme ! Cependant, malgré la vie joyeuse et sympathique, ses parents étaient quand même assez stricts, lui apprenant les principes de vie, le non-droit à l’erreur et le sérieux. Le couple était de très bons missionnaires et ils voulaient tous deux transmettre cela à leur fils.

D’ailleurs, ils furent contents lorsqu’ils virent pour la première fois le pouvoir de leur enfant, au milieu du salon se trouvait une pomme parfaitement rouge et semblant tellement délicieuse que même Blanche-Neige hésiterait à la manger. C’était complètement invraisemblable étant donné que les fruits sont habituellement rangés dans un panier en hauteur dans la cuisine. Mais c’est quand ils aperçurent le dessin de la pomme disparaître du livre de dessin juste à côté de cette dernière qu’ils comprirent. Leur fils était capable de matérialiser des dessins. Ils avaient déjà vu qu’Elyos était très doué en dessin, car il passait son temps à gribouiller par-ci par-là, mais il ne l’avait jamais fait dans ce recueil. Dès ce jour, le garçon ne se sépara plus jamais de ce livre et s’entraîna tous les jours pour connaitre les limites de cette magie. Il fit tout un tas de test accompagné de sa mère, des objets de différentes tailles, différentes formes, différentes masses, etc.

Au cours de tous ces essais plus loufoques les uns que les autres, il vint finalement à essayer de matérialiser une souris. Ce fut une terrible expérience. En effet, la souris fut belle et bien matérialisée mais… morte et immobile, comme empaillée, cependant quelques secondes après, elle se « dégonfla » tel un ballon de baudruche puis brûla et disparue en cendres. Bon… les êtres vivants ne peuvent pas être matérialisés. Quelques semaines plus tard il essaya de matérialiser un mur de briques mais ce fut encore un cuisant échec. Après une bonne trentaine de minutes pour réussir à le matérialiser, Elyos tomba dans les pommes et après qu’un de ses professeur l’ait enfin réveillé, le mur n’était que poussière. Dommage. En sachant que la majorité des expériences qu’il faisait était à l’académie, il ne risquait pas grand-chose à se foirer.
Bien entendu en parallèle de tous ces entraînements magiques et ses journées à l’académie de la Congrégation, son père veillait bien à ce que son fils ne mette pas les doigts pied en éventail à attendre que le temps passe ! Karl Lunaë lui réservait le plus souvent possible un entrainement sportif de plus en plus intensif au fur à mesure que les années passèrent.

Lorsque Elyos atteignit sa majorité, une marque apparut sur la première de couverture de son livre, comme si ce dernier avait « évolué ». Mais ce qui fut le plus étrange, c’est que cette même marque apparut aussi sur son front. Après des années d’entraînement à maîtriser cette magie, le jeune homme et le livre avaient comme convenu un pacte et la marque qu’ils portaient tous les deux était le symbole de celui-ci. C’est assez bizarre à expliquer étant donné que le livre n’est pas doté d’une conscience et encore moins d’une quelconque vie, seulement de magie.
D'ailleurs en parlant de conscience, quelques mois avant sa majorité, ses parents firent tout pour que leur fils fasse le rituel d'invocation de son familier.
Il se plaça au centre du cercle magique qu'on lui avait indiqué puis suivait les instructions. Il fallait qu'il pense à son plus beau souvenir. Ça ne lui a pris que quelques secondes pour le trouver, en effet, le souvenir auquel il tiens le plus est le jour où sa mère jouant du piano et lui regardant par la fenêtre le beau et immense ciel bleu, un vol groupé de corneille passa dans ce dernier, c’était tellement en symbiose avec l'air et le rythme de la musique qui était entrain d'être produite par la pianiste qu'Elyos garda en lui ce souvenir. Il avait un sourire totalement niais, presque débile, pendant que le deuxième cercle brillait à en faire jalouser le soleil et alors que la lumière s'estompa, une corneille se tenait au centre de celui ci. Le nom de Héämy lui fit attribuer et c’était le début d'une relation inébranlable.

À la fin de son éducation à l’académie de la Congrégation, le jeune mage suivit les traces de ses parents dans la section des missionnaires et intégra la Division 6. Il savait qu’il ferait un bon missionnaire grâce à son pouvoir qui pouvait être utile dans de nombreuses situations. Après s’être fait prendre au dépourvu lors d’une mission, il prit l’habitude de toujours dessiner un maximum d’objet pouvant être utile, pour ne plus se retrouver dans le cas où pas le temps de dessiner ET de matérialiser.
Le nouveau missionaire se lia très vite d’amitié avec toute sa division, et mêmes quelques membres d’autre division. Son caractère naturellement calme et sa tendance à être prévoyant intéressa grandement ses supérieur. Le fait qu'il use de son intelligence pour utiliser de nombreuses fois son pouvoir dans des situations inhabitue, inspira un certain respect de son chef de division et du bras droit. Bien entendu, ses parents étaient fiers de leur fils !

Alors que le Crépuscule venait de se fonder et commençait à semer la zizanie un peu partout dans les quatre mondes, Karl et Elynda prirent leur retraite laissant leur fils et la « nouvelle génération » aider la Congrégation.

Un an plus tard, la Division 6 fut appelée pour aller aider un village qui était assaillit par le Crépuscule. Apparemment, un objet magique se trouvant là était grandement convoité, ce qui valu à ces gentils habitants de lourdes pertes. Le Féroce, chef de la dite troupe d'intervention, emmena alors ses hommes au combat. Pour parler un peu de ce commandant, c’était un mage avec une magie de rééquipement et il s'en servait pour invoquer une tranchante hache qui agissait par elle même. C'était un homme très agile mais surtout fort, il combattait avec deux petites haches en plus de celle qu'il invoquait.
Le chef prit quelques hommes avec lui pour attaquer l'ennemi de front pendant que son Bras-Droit resta avec Elyos et d'autres hommes à l'arrière. Le fils Lunaë avait prit soin de dessiner plusieurs armes en tout genre, quelques vivres, mais aussi d'autre choses pouvant servir ! Par exemple, des planches de bois, des chaines, des briques (toujours utile des briques !),etc.

Il devait y avoir une bonne quinzaine d'hommes du Crépuscule contre eux, c’étaient de puissants combattants utilisant habilement leur magie. Cependant malgré que le fameux second du chef était entrain de combattre un attaquant avec sa magie de manipulation du métal, une aiguille fine, comme celle qu'on se sert pour coudre, sortit d'un bâtiment en direction du Bras-Droit. Elyos aperçut le projectile mais le temps qu'il réagisse et matérialise une planche de bois pour protéger son supérieur, mais surtout... son camarade, c’était trop tard. Trop lent. L'aiguille se planta profondément dans la tempe de sa cible. Cette dernière tomba directement au sol, raide morte. Le missionnaire qui avait tout vu et qui n'avait pas eu le temps d'agir, tituba quelques secondes en direction du corps de son ami avant de reprendre ses esprit. C’était tant mieux car l'homme à l'aiguille se dirigeait vers lui avec ses armes entre ses doigts, comme prêt à tuer. Elyos ouvrit son livre et tourna quelques pages. " Tu aurais dû en rester à la couture" lui lança-t-il méchamment. Il prit ses dagues en main en refermant son livre et couru vers son ennemi alors que celui-ci se préparait à lancer ses projectiles. Le temps semblait les regarder mais tout autour d'eux c’était un bazar monstre. Le jeune homme glissa sur le sol pour esquiver la première vague d'aiguilles et alors que son adversaire reculait, il lui planta une dague dans le pied droit. Sortit de nul part Héämy, bec en avant, fonça vers la nuque de son ennemi. Elle ne faisait qu'observer le village d'en haut car son maître le lui en avait donner l'ordre. Rester loin de la bataille tant qu'il n'avait pas personnellement besoin d'aide. C'est là que le drame se produisit.

Un coup au coeur, une coupure de la respiration, une vie défila. La vie de la corneille. Dans la tête d'Elyos. Une sorte de flèche magique avait été tirée et celle ci transperça le familier ailé. Un flèche mortel, embrochant l'oiseau et lui arrachant un bruit terrible accompagné du dernier souffle de celui ci. L'adversaire du missionnaire profita de cette opportunité pour sortir un coutelas qu'il gardait toujours sur lui et attaqua l'épaule de l'homme qui s’était offert à lui. Un cri de douleur intense se fit entendre et comme un réflexe de survie, le jeune Lunaë planta son autre dague dans le cou de son agresseur avec son bras valide. Il tomba alors au sol avec le cadavre de son ennemi à ses cotés et celui de sa moitié, de son ami, de son familier. Le jeune homme était tiraillé entre la douleur de son bras et le déchirement de son cœur face à la perte d'Héämy, il était allongé sur le sol, face au ciel et vu un vol groupé de corneille, comme si elles étaient venus récupérer leur consœur. Oh vu son état de santé autant bien physique que mental, c’était sûrement un mirage sortit tout droit de son imagination, on ne le saura jamais. Quelques larmes coulèrent sur ses joues alors que ses camarades de division accompagnés du Féroce, gravement blessé, venaient le chercher. La bataille était finie, ils avaient vaincu. Cependant pour Elyos c’était une cuisante défaite. Le sentiment que son pouvoir n'avait pas été d'une grande utilité, le sentiment de culpabilité de ne pas avoir pu aidé son feu supérieur et surtout le malheur d'avoir perdu son autre lui.

Pendant tout le trajet de retour, le jeune homme semblait ailleurs, perdu dans un autre monde, il était clairement en état de choc. Ses camarades l'emmenèrent à la section médical pour que son épaule soit soigné mais aucun son ne sortait de la bouche du mage.
Il s'enferma dans une chambre à la Congrégation et n'en sortit presque jamais, un de ses amis et camarade de combat, Guarn lui apportait régulièrement à manger mais que très peu de choses étaient ingérer par Elyos. Il ne mangeait presque plus, ne bougeait quasiment jamais, et surtout ne dormait que très peu de temps, il avait une mine à en faire pâlir un cadavre.


Quelques semaines plus tard, alors que tout le monde s’était plus ou moins remis de ses blessures, une réunion fut organisée par le commandant. Elyos n’était pas du tout en bonne forme physique mais encore pire mentalement, décida de quand même y aller.
Le chef annonça son retrait de la division suite à sa blessure, il lui était désormais impossible de combattre. Comme toujours dans la Division 6, telle une vieille tradition, le nouveau chef était élu à la majorité à 90 % par les membres de celle-ci. Par ce biais, ces derniers étaient sûrs d’avoir un bon chef dont ils suivraient les ordres. Le futur retraité se leva difficilement et proposa comme nom, Elyos Lunaë. Tous acquiescèrent les uns après les autres, ils avaient toujours tous respecté leur camarade qui proposait toujours d’excellent plan et qui était d’un calme à en faire frémir un rocher. Il fut donc elu chef de la 6e Division et comme tout commandant de cette division, il se fit donner un surnom, le précédent étant Le Féroce, Elyos sera : Le Dessinateur. Lui qui n'avait absolument pas dit un seul mot de la réunion et qui était encore sous le traumatisme de la perte de son ami.. non.. de sa moitié, venait d'être élu chef de Division.
Peu après cet événement, sa mère, Elynda, fut touché par une maladie et quelques jours plus tard en succomba au plus grand regret de Karl et de son fils. C’était l'étoile sur la sapin. Après Héämy, sa mère. Inutile de vous dire comment le Dessinateur l'a assez mal vécu et s'est enfermé partiellement sur soi-même, se concentrant exclusivement sur les objectifs de la Congrégation, devenant encore plus ferme qu'avant. Il avait perdu énormément de son sens de l'humour et durant un long moment ne souriait plus. La vie qui lui avait été si clémente jusqu'à là l'avait détruit d'un seul souffle. Le Karma.

Cela fait désormais quatre ans que le jeune homme est le chef de sa division et après plusieurs missions aux côtés de ses camarades, aucun ne regrette son choix, ils savaient tous que cela serait un plus pour la Congrégation de l’Entre-Monde. Cependant depuis qu'il est au commande de la 6e division, Elyos a su se faire respecter encore plus qu'il ne l’était, par son intransigeance et sa fermeté qu'il a encore plus développé avec son grade. Quatre longues années à essayer de tourner la page des tristes événements qu'il a subit. Quatre longues années à se battre contre la tristesse et à essayer de sourire de nouveau. Plus le temps passe et plus il arrive à rire, cela dépend des jours.