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Iris Morgenstern - Une fleur aux pétales d'or ~
Invité
Anonymous
pic-profil

Invité
Ven 9 Déc - 16:27
Iris Morgenstern
Membre de la Congrégation / Section étudiante - Division 6




Informations générales

Morgenstern
Iris
18 ans
Kalerya
Féminin
49 kilos
1 mètre 65
Héterosexuelle
Ange
Phénix





Informations psychologiques

Hobbys & phobies
Qualités & Défauts


Hobbys : •La cuisine •Le chant •La lecture •Le grand air •Parler •Manger des surcreries.

Phobies: •Les chiens •Les fantômes •Les films d'horreur •Les poupées •Être enfermée dans le noir •Être en haute altitude.  
•Loyale •Souriante •Joviale •Joyeuse •Réconfortante •Sociable •Attirante •Mignonne •Naïve •Bavarde •Insistante •Curieuse.





Magie et arme

Magie
Arme


Mélodie Angélique :
Iris possède un don très puissant transmis par la famille Morgenstern. Celui du chant.
Il ne s'agit pas là que d'une magie offensive, loin de là ! Elle ne sait pas encore s'en servir correctement, mais elle peut soigner n'importe quelle blessure en chantant. Elle est capable de contrôler les particules magiques autour d'elle, de les plier à sa volonté pour maîtriser les choses qui l'entourent. En chantant, elle peut par exemple contrôler les lianes des arbres ou les flammes de son Phénix. Elle a la possibilité de se servir de son chant pour endormir ses adversaires. Lors d'un combat, elle peut également redonner du courage à ses coéquipiers et les pousser à aller de l'avant. Elle possède encore des autres techniques qu'elle découvrira peu à peu.
Les cheveux d'Iris s'illuminent lorsqu'elle chante, et c'est parce que sa chevelure est directement liée à son pouvoir magique. En revanche, sa respiration se coupe durant tout le temps où elle chante, comme si elle était dans l'eau. Si elle interrompt sa mélodie, celle-ci n'aura absolument aucun effet sur son adversaire. Et plus son chant dure longtemps et plus sa gorge lui brûle intensément, ce qui peut lui faire perdre connaissance.
Lorsqu'elle utilise ce pouvoir, elle perd l'usage de la parole durant plusieurs semaines. Mais si elle en use avec démesure, Iris peut perdre sa voix définitivement.
Iris ne possède aucune arme.





Description mentale


• Joviale et souriante : Iris est de nature à sourire tout le temps. Toujours de bonne humeur, la jeune fille aime s'amuser et faire rire les autres dans n'importe quelle circonstance. Optimiste même quand tout va mal, elle essaye de garder le sourire lorsqu'elle se sent triste. Elle tente toujours de remonter le moral à ses proches lorsqu'ils se sentent mal, souvent en leur communiquant son optimisme.

• Naïve : Iris peut très souvent faire preuve d'une naïveté assez incroyable, et ses amis ainsi que ses proches le lui ont fait remarquer plusieurs fois. Elle ne se rend pas compte du charme qu'elle dégage et de l'effet qu'elle peut produire sur certaines personnes. De plus, elle ne parvient pas à distinguer les bonnes personnes des mauvaises. Selon elle, tout le monde à un bon fond, même les personnes les plus méchantes.

• Maladroite : Iris a dix-sept ans, mais elle est aussi maladroite qu'une enfant de cinq ans. Elle tombe très souvent par-terre, soit en se cognant ou alors en s'emmêlant les pieds dans ses cheveux. C'est pour cette raison que sa mère ne la laisse pas poser ou débarasser la table, par peur qu'elle renverse tout à cause de sa maladresse.

• Tête en l'air : Iris est très souvent dans la lune, détachée du monde extérieur, surtout lorsqu'elle est à l'école. Elle aime se projeter dans un univers différent, sortant entièrement de son imagination. Mais à cause de cela, elle n'écoute pas toujours ce qu'on lui dit, surtout lorsque c'est un ordre qu'on lui donne, ce qui lui vaut des reproches et des réprimandes la plupart du temps.

• Loyale : Mais Iris n'en demeure pas moins une jeune fille toujours prête à aider ses amis dans le besoin. Si un de ses proches a un problème, elle sera toujours là pour lui porter secours si elle en a la possibilité. Elle ne recule devant rien et ne reste jamais les bras croisés à ne rien faire, même si elle peut paraître chétive et faible.

Iris Morgenstern - Une fleur aux pétales d'or ~  Giphy




Description physique

Cette fleur aux pétales d'or est encore plus rayonnante qu'un rayon de soleil. Son visage  inspire la joie de vivre et la bonne humeur, et lui donne un air de fille sociable et joviale en toute circonstances. Elle attire les gens grâce à son sourire innocent qui ne quitte jamais ses lèvres. Mais pour certaines personnes, ce sourire lui donne un air trop naïf et vulnérable. Elle a un corps assez fragile, qui donne l'impression qu'il s'agit d'une femme faible. Mais il n'en n'est rien.
Sur son visage aussi doux que celui d'un bébé, Iris a de grands yeux verts comme l'émeraude, la pierre précieuse, et de belles lèvres rosées. Mais la première chose que l'on remarque sur cet ange, c'est sa très longue chevelure blonde de plusieurs mètres. Elle refuse catégoriquement de les couper, mais ils peuvent s'avérer être très utiles dans certaines situations désespérées.




Racontez-nous votre histoire


L'arrivée d'une fleur à Kalerya...


Iris Morgenstern - Une fleur aux pétales d'or ~  Tumblr_static_2ad5wtctx89wk4sw0w0owwcsw

Le jour où Iris Morgenstern naquit, la nuit du 14 Décembre.

Les mains de Gabrielle étaient agrippées aux barreaux qui entouraient le lit sur lequel elle était allongée. Ses cheveux trempés de sueur lui collaient à la peau. L'impression que son corps entier était contracté et cette sensation de brûlure qui s'intensifiait au fur et à mesure qu'Iris sortait, c'était insupportable. Plus le travail avançait et plus la douleur devenait intense et difficile à supporter.

Inspirer, pousser, relâcher et vider complètement les poumons. 

Elle ne savait pas combien de temps elle était restée ici à pousser telle une forcenée, mais elle avait l'impression que ça ne se terminerait jamais. Et si elle échouait ? Et si elle ne parvenait pas à la faire sortir ?
Même si ces questions lui venaient en tête durant l'accouchement, la main de son mari qui tenait fermement la sienne l'aidait à atténuer ses doutes sur ses capacités et à surmonter la douleur. 

Lorsque les médecins lui annoncèrent que la tête était sortie, tout se passa extrêmement vite. Elle puisa dans ses toutes dernières ressources et utilisa toute la force qui lui restait, impatiente que tout cela se termine et qu'elle puisse enfin voir sa petite Iris en face d'elle.


Une soudaine sensation de vide l'envahit alors, et un cri aigüe se fit entendre dans la pièce. Des pleurs. C'était leur fille.
Avant, elle ne comprenait pas pourquoi on lui disait que le premier cri de bébé était d'une intensité profonde pour la maman, désormais elle comprenait.

Soulagée était le mot parfait pour définir son état à ce moment là. Elle leva son regard fatigué vers son mari qui l'observait avec attendrissement, les larmes aux yeux. 

« Merci, Gabrielle...»

Quelques minutes plus tard, une sage-femme revint dans la chambre et déposa délicatement le nouveau-né qu'elle venait de laver juste à côté de la mère.
Et voilà. Il était enfin là, ce bébé qu'ils avaient attendu depuis neuf mois. Aux yeux de sa mère, Iris lui paraissait belle comme un rayon de soleil. Elle avait de grands yeux d'un vert aussi clair que l'émeraude et de doux cheveux blonds, presque dorés, qui lui arrivaient déjà au niveau de son cou.
Une vraie fleur aux pétales d'or.
Gabrielle ne pouvait s'empêcher de l'admirer ; ce petit ange découvrait naïvement ce nouveau monde auquel il serait maintenant confronté. Pour les parents, il s'agissait d'un des plus beaux jours de leur vie, un moment inoubliable. 
Une larme coula le long de sa tempe tandis qu'elle collait son front contre celui de sa fille. Une vague de chaleur se répandit en elle, ce premier contact resterait à jamais gravé dans sa mémoire. 

« Iris, mon petit ange...»

C'était une page qui se tournait et une nouvelle vie qui commençait...

***


« Maman...tu peux me chanter une chanson avant de dormir ? »

Iris adorait chanter, mais elle préférait lorsque c'était sa mère qui la berçait. Assise sur le bord du lit de sa fille, Gabrielle caressait tendrement la douce chevelure blonde d'Iris, tout en l'observant d'un regard empli d'amour et de bienveillance. Le temps passait si vite...la petite avait déjà cinq ans. Il sera bientôt temps qu'elle apprenne à utiliser son pouvoir qui se transmet de génération en génération dans la famille Morgenstern.
Une magie perdue et très puissante...

« Ferme les yeux, ma chérie. »

Elle se mit alors à chanter une mélodie qu'elle lui chantait depuis qu'elle était toute petite. Celle-ci lui permettait de passer une nuit agréable et sans faire de cauchemars.  
Le moment n'était pas encore venu. L'utilisation de la magie perdue de cette famille impliquait des sacrifices énormes si on en usait avec démesure. Bien qu'Iris paraissait différente des autres de part sa chevelure qui poussait à une vitesse incroyable et qui s'illuminait légèrement lorsque sa mère chantait, il valait mieux ne pas prendre de risques pour l'instant.
Gabrielle lui apprendra en temps voulu, lorsque le moment viendra.

« Préserve ta voix, mon petit ange. Elle est très importante. »

Iris entendit les douces paroles de sa mère comme s'il s'agissait d'un songe. Ses paupières se fermèrent, et la petite sombra dans les bras de Morphée.


***


Cinq années passèrent, et la petite fleur devenait de plus en plus belle chaque jour. Iris refusait de couper ne serait-ce qu'un seul cheveu de sa longue chevelure dorée  qui poussait à une vitesse considérable. Elle avait l'étrange sensation que si elle faisait cela, elle romprait un lien très important.
La petite Morgenstern n'en n'avait pas encore conscience, mais elle était dotée d'un pouvoir magique assez spécial qui faisait d'elle un ange particulier.

L'immense azur avait laissé place à un ciel sombre parsemé de petites étoiles. De sa chambre, Iris pouvait apercevoir la lune. Elle adorait ouvrir la fenêtre le soir, car c'était le seul moment de la journée où elle pouvait se concentrer pleinement sur les murmures des feuillages et les sifflements des oiseaux nocturnes. Elle aimait sentir cet air frais hivernal qui s'introduisait dans la pièce.
Cette ambiance calme et agréable l'apaisait.

Assise sur son lit, la blondinette lisait tranquillement, en attendant que sa maman finisse de préparer le dîner. Elle n'avait que dix ans, et elle s'intéressait déjà aux différents rituels d'invocation qui servaient à faire apparaître des familiers. Ces créatures lui paraissaient si mystérieuses mais en même temps si fascinantes ! Bien qu'elle les trouvait toutes aussi passionnantes les unes que les autres, il y en avait un qui avait particulièrement attiré son attention.
Le Phénix. Cet oiseau légendaire au plumage éclatant, doté d'une capacité à renaître de ses cendres après avoir été consumé par les flammes. Plus Iris parcourait les lignes de son livre, et plus cette incroyable créature prenait forme dans son esprit. Une forme imposante et majestueuse.

Soudain, des bruits au rez-de chaussée sortirent la petite ange de sa rêverie. Il semblait que ses parents étaient en train de se disputer, ce qui n'était pas très fréquent. Il devait se passer quelque chose de grave pour qu'ils se mettent à hausser le ton de cette manière. Toutefois, Iris n'était pas assez proche pour entendre leurs paroles, et curieuse comme elle était, elle se sentait incapable de rester assise à attendre que ça s'arrête. Alors elle descendit de son lit et, en prenant garde à ne pas faire de bruit, elle ouvrit doucement la porte de sa chambre pour se cacher dans le couloir à l'étage, juste à côté des escaliers et observer la scène qui se passait devant la porte d'entrée.

« Que voulais-tu que je fasse ?! Je n'allais tout de même pas le laisser au beau milieu de la route tout seul, sous la pluie ! » cria son père.

« Est-ce que tu te rends compte de ce que tu as fait ? C'est un démon, bon Dieu ! Ce sont nos pires ennemis ! »

« Ce n'est qu'un enfant, Gabrielle ! Il a l'air à peine plus âgé qu'Iris ! »

Le cœur de la blondinette fit un bond, surprise par ce qu'elle venait d'entendre. Un démon chez eux ? Ses parents lui avaient répété des milliers de fois qu'elle ne devait jamais s'en approcher, car ils étaient très dangereux. Alors pourquoi un démon était là, avec des créatures que leur race ne pouvait pas supporter ? La fillette tenta de se mettre sur la pointe des pieds pour essayer de voir le visage du maudit à sa porte, mais c'était en vain, elle était beaucoup trop petite ! Mais en entendant ses parents qui ne parvenaient pas à trouver un terrain d'entente et qui, par conséquent, criaient de plus en plus fort, la petite décida de sortir de sa cachette pour les interrompre.

« Maman, papa, arrêtez de vous disputer ! Vous allez lui faire peur ! » dit-elle, de sa petite voix enfantine.

Les trois focalisèrent alors leur attention sur la blondinette qui descendait les escaliers, sa longue chevelure dorée la suivant derrière elle.

« Crois-moi Iris, il en faut beaucoup plus pour effrayer un démon. » répondit sa mère, impassible.

La petite s'arrêta alors en face du garçon qui était un peu plus grand qu'elle et qui la considérait d'un regard désintéressé. Le contraste qu'il y avait entre les deux enfants était assez impressionnant. Contrairement à elle qui ressemblait à un rayon de soleil avec son visage rayonnant et toujours souriant, lui avait un regard si...vide et si sombre. Absolument dénué d'émotions.

« Gabrielle, gardons-le juste un moment, reprit le père d'une voix calme afin de détendre l'atmosphère.Le temps de trouver quelqu'un qui pourrait le rendre à sa famille. »

« Je n'ai pas de famille. » trancha l'intéressé d'une voix glaciale.

Un silence perturbant enveloppa soudainement la pièce. La mère observa le garçon durant plusieurs secondes, ne sachant que répondre face à cette révélation. Il n'avait pas l'air de vouloir expliquer les raisons pour lesquelles il avait perdu sa famille, et sa présence ici semblait l'indifférer totalement.
Gabrielle laissa échapper un long soupir, se faisant la réflexion que son mari avait sans doute raison. Si cela se savait, ils risqueraient d'énormes ennuis, mais ce n'était qu'un enfant, après tout.
Oui, qu'un enfant...

« Deux jours, pas plus. » conclût-elle.

Sur ces mots, elle leur tourna le dos pour retourner à la cuisine. Alors ce garçon allait rester ici, avec eux ? La fillette ne parvenait pas à en croire ses oreilles ! Elle devrait avoir peur, mais en réalité, elle était surexcitée à l'idée qu'elle allait pouvoir côtoyer un démon durant plusieurs jours.

« Montre-lui où est la chambre d'amis ma chérie. Et indique lui l'emplacement de la salle de bain, il a besoin de se débarbouiller un peu. Moi...il faut que j'aille parler à ta mère. » lui chuchota son père.

La petite acquiesca tout en affichant un grand sourire. D'un geste de la main, elle invita le garçon à la suivre, commençant à monter les marches de l'escalier.

« Hé, tu t'appelles comment au fait ? »

« Nevra. » répondit-il, sèchement, sans lui accorder un seul regard.

« Et moi c'est Iris ! Mais je pense que tu le sais déjà, hihi ! »

Le démon ne semblait pas partager son enthousiasme. Il resta silencieux, se contentant de regarder droit devant lui, sans prêter attention à la jolie fleur qui essayait d'entamer une discussion avec lui.
Le sourire de la petite s'évanouit, consciente qu'elle était probablement en train de l'ennuyer.
Une fois à l'étage, Iris lui présenta la chambre collée à la sienne dans laquelle il dormira. Elle était très simple, mais composée de l'essentiel, un lit, une armoire et une grande fenêtre.
Puis, dans la salle de bain, elle indiqua à Nevra tous les produits qu'il pouvait utiliser tant qu'il resterait chez eux, allant jusqu'aux shampooings et parfums en tous genres. Il ne resterait que deux jours, mais c'était plus fort qu'elle, elle voulait qu'il se sente à l'aise.

« Voilà ! Et ça, c'est du savon, si tu v-... »
« Ça va. Je sais ce que c'est. » la coupa-t-il, visiblement agacé par cette hospitalité exagérée.

Les joues de la petite s'empourprèrent. Elle passa une main derrière sa nuque, signe qui prouvait qu'elle était gênée.

« Oh d-désolée...Quand tu auras terminé, rejoins-nous dans la cuisine, on va bientôt passer à table ! »

« Tu préviendras tes parents que je n'ai pas faim. »

« H-hein ? Mais ça va pas ! Tu vas pas aller dormir sans manger !  »

C'était invraisemblable. Il avait la peau aussi pâle qu'un vampire, et les cernes qui se dessinaient sous ses yeux prouvaient qu'il était dans un état de faiblesse important.

« Ça ira. J'ai besoin d'être seul un moment. » dit-il d'une voix faible.

En entendant le ton qu'il avait employé, Iris comprit qu'elle ne devait pas insister. À sa grande déception, l'ange sortit de la pièce lentement, espérant le voir changer d'avis. Mais rien.
Avant qu'elle ne descende les escaliers, elle jeta un dernier coup d'œil derrière elle et son regard attristé croisa le sien, froid et indifférent.
Un poids si lourd semblait peser sur ses épaules si frêles...

***


Dans la pénombre, la petite ange essayait de se faire discrète en avançant à pas mesurés. Le parquet grinçait sous ses pieds, mais pas assez fort pour réveiller ses parents qui s'étaient probablement déjà endormis.
Lorsqu'ils étaient à table deux heures plus tôt, Gabrielle avait été claire : interdiction pour Iris de s'approcher du démon durant les deux jours où il logerait chez eux. Mais la fillette savait qu'elle ne parviendrait pas à rester tranquille tant que Nevra demeurerait dans un état aussi faible.
Elle frappa trois coups sur la porte, aussi légèrement qu'elle le put.
Elle n'eut que le silence comme réponse.
Ne voulant pas perdre son temps à toquer une seconde fois, Iris tourna doucement la poignée et entrouvrit la porte.

« Nevra ? »

Elle entra dans la chambre et aperçut le démon qui dormait sur le lit, sans avoir défait la couverture. L'ange déposa l'assiette de légumes sur la table, près de la petite veilleuse qui était encore allumée. Iris s'approcha lentement vers lui, et alors qu'elle s'apprêtait à le réveiller, elle remarqua qu'il tenait une photo sur laquelle on distinguait plusieurs personnes.

« Il a dû s'endormir en la regardant...» chuchota-t-elle, tout en saisissant délicatement l'image entre ses mains.

Un homme tenait sur ses épaules un petit garçon qui devait probablement être Nevra à l'âge de six ou sept ans. À leurs côtés, une femme resplendissante qui semblait être enceinte tenait le petit démon par la main.
Mais ce qui avait frappé Iris, c'était l'expression qui émanait du visage de l'orphelin. Ses yeux étincelaient de bonheur, la joie et la bonne humeur pouvaient se lire dans son regard scintillant. Son sourire était sincère, trop rayonnant pour un démon !
Ce n'était absolument pas le garçon qu'elle avait vu quelques heures plus tôt.

« Rends-moi ça. »

Iris eut à peine le temps de répliquer que le démon avait déjà récupéré d'un geste brusque mais habile, la photo qui lui appartenait. Surprise, son visage devint alors aussi rouge qu'une tomate. Elle commençait à balbutier des phrases complètement incompréhensibles, sous le regard sceptique de Nevra, essayant de trouver une excuse plausible pour expliquer sa présence ici.

« D-désolée ! J-je...je voulais pas te déranger ! Je me suis trompée de.. Enfin non ! Je t'ai vu endormi avec la photo et..ah voilà ! En fait je voulais te ramener ça ! J-je pensais que...que tu avais peut-être faim, alors...»

Le ténébreux jeta un coup d'œil à l'assiette de légumes posée sur la table.

« Je t'ai déjà dit que je voulais pas manger. » soupira-t-il.

Un léger gargouillis se fit entendre, faisant perdre au démon absolument toute crédibilité. Il jeta un regard foudroyant à la jeune Iris qui usait d'un effort considérable pour se retenir d'exploser de rire sur place.

« Allez, mange ! Ça va te donner des forces, je t'assure ! »

Après plusieurs secondes d'hésitation durant lesquelles Iris le fixait avec des grands yeux implorants, le démon fut forcé de se résigner et de suivre le conseil de l'ange.

« C'est bon, d'accord. Arrête de me regarder comme ça, je mangerai quand tu sortiras. » grogna-t-il.

Un grand sourire étira les lèvres de la fillette, illuminant son visage angélique.

« Super ! Je te fais confiance alors ! »

Sans perdre une seconde, Iris se dépêcha de se diriger vers la porte de sa chambre, impatiente qu'il puisse apaiser sa faim qui devait lui tirailler l'estomac. Mais avant qu'elle ne franchisse le seuil, elle eut un instant d'hésitation. Elle avait vu sa photo, elle ne pouvait décemment pas s'en aller en faisant comme si de rien n'était. Alors elle se retourna vers lui et lui adressa un regard empli de compassion.

« Euh...Nevra. Je suis vraiment désolée pour ta famille...»

Pour seule réponse, il lui fit un léger signe de tête sans prononcer le moindre mot.

***
Le lendemain...

Quelle journée ennuyeuse. Iris, allongée sur son lit, fixait le plafond en réfléchissant à ce qu'elle pourrait faire de sa journée. Elle n'avait pas envie de jouer, et elle n'avait pas le droit d'aller voir le démon, sous prétexte qu'il pourrait se montrer violent en présence d'un ange. Pourtant, il n'avait pas été méchant avec elle la veille, lorsqu'elle lui avait apporté son dîner.

« Les parents alors...on ne les comprendra jamais ! » soupira-t-elle.

Mais il n'était absolument pas dans ses intentions de rester assise à attendre que le temps passe. Iris sortit de sa chambre pour aller toquer à la porte de Nevra, tout doucement pour ne pas alerter son père. Ne recevant aucune réponse de sa part, elle l'ouvrit sans son autorisation.  

« Tu viens jouer avec moi dans le jardin ? » chuchota-t-elle.

« Non. »

Bon sang...combien de temps resterait-il aussi passif ? La petite fleur fronça ses sourcils, gonfla ses grosses joues et posa ses mains sur ses hanches. Voilà tous les signes qui prouvaient qu'elle était contrariée.

« Et pourquoi ? »

« Parce que j'ai pas envie, tout simplement. Je m'en vais demain, de toute façon. » répondit-il avec un calme déconcertant.

« Et alors ? Qu'est-ce que ça change ? Oh et puis laisse tomber, t'es vraiment pas drôle, Nevra ! »

Elle claqua violemment sa porte, sans prendre en compte la présence de son papa à la maison. Avant de se rendre dans le jardin, elle jeta un coup d'œil dans le salon où elle put l'apercevoir : il s'était assoupi sur son fauteuil devant la télévision. Et lui qui était supposé chercher un orphelinat pour Nevra ! Si Gabrielle le voyait, il serait dans de beaux draps. Mais la mère d'Iris était médecin, et par conséquent, travaillait toute la journée à l'hôpital et ne rentrait que le soir.
La petite avait enfin l'occasion de pouvoir jouer avec Nevra sans que personne ne soit au courant, et voilà que ce stupide démon gâchait tout en voulant jouer au garçon indifférent et froid !

Dehors, à Kalerya, des nuages grisâtres parsemaient l'immense azur et menaçaient une pluie qui ne tarderait pas à s'abattre sur la ville d'ici une ou deux heures. Iris longeait le jardin, ne sachant que faire pour se distraire.

« Espèce de gros nul ! » cria-t-elle au démon, en tirant la langue en direction de la fenêtre de sa chambre.

Un long miaulement se fit alors entendre. L'ange se retourna brusquement et vit alors un petit chat qui se trouvait face à elle. Depuis quand cette petite boule de poils était-elle ici ? S'était-il perdu ?

« Tu as un collier...tu cherches ta famille, hein ? Viens, on va la retrouver ! »

Elle prit alors délicatement le chat entre ses bras et passa le portail de chez elle, sans se soucier de l'avis de ses parents. Iris avait la caractéristique d'agir la plupart du temps sur un coup de tête, sans réfléchir aux conséquences qui pourraient en résulter.
Elle s'aventurait donc dans la ville, sans connaître la direction qu'elle devait prendre.

Deux heures plus tard...


Le vent était frais. Beaucoup trop pour une enfant habillée d'une simple robe en laine et d'un collant. Iris frissonnait sous ses vêtements trop légers, et elle espérait que la maison du chat ne se trouvait plus très loin maintenant. D'ailleurs...où était-elle, actuellement ? Elle n'eut pas le temps de chercher une réponse puisque, sans aucune raison apparente, l'animal s'était échappé soudainement des bras de l'ange.

« Hé ! Mais qu'est-ce que tu fais ? Reviens ! »

Elle se mit à le poursuivre le long de la rue, mais une fois qu'il eut tourné à une intersection, elle le perdit de vue.
Le chat s'était totalement volatilisé, et malgré les maigres protestations de la fillette, celui-ci ne revint pas.
Iris regarda alors autour d'elle. Elle se trouvait dans une rue déserte, pavannée de pavillons qui se ressemblaient tous autant que les autres. Elle n'était jamais venue ici.
Sa gorge se noua et une boule d'anxiété se forma dans son ventre.

« P-pa..papa...m-maman... »

« Tu es perdue petite ? »

La petite se retourna brusquement et vit alors un homme qui se tenait à quelques mètres d'elle et qui l'observait.
Ne parle jamais aux inconnus dans la rue, lui disait sa mère.
Sans lui donner de réponse, Iris se mit à courir le plus vite possible tournant à chaque coin de rue qui se présentait à elle. Elle s'introduisit ensuite dans une petite ruelle jonchée de cartons de déménagements et s'enfonça à l'intérieur pour s'y cacher.

« Je suis trop bête...je n'aurais jamais dû sortir ! »

La pauvre enfant était terrifiée à l'idée qu'elle ne puisse plus retourner chez elle. Ce fut à cet instant qu'elle se rendit compte à quel point l'air était glacial. Ses membres étaient frigorifiés, et de la buée s'échappait de ses narines et de sa bouche lorsqu'elle respirait. Son cœur battait à une telle vitesse qu'elle avait l'impression qu'il ne tarderait pas à sortir de sa poitrine, tant elle avait peur. Des larmes se mirent à couler le long de ses petites pommettes rougies par le froid. Elle sanglotait silencieusement, priant pour qu'on la retrouve.

« ...ris ! »

À l'instant...quelqu'un venait de l'appeler ? Ce n'était pas assez audible pour qu'elle puisse savoir de qui il s'agissait, alors elle décida de rester dans sa cachette. Mais plus la voix se rapprochait, et plus elle devenait distincte. Ce n'était pas...?

« Iris ! Mais où est passée cette idiote, bon sang ? »

Cette fois c'était sûr, c'était bel et bien le démon. Elle n'essaya pas de réfléchir davatange et se précipita en dehors de la ruelle.

« Tu es là ! Mais à quoi est-ce que tu pens-...hé ! »

La petite l'interrompit en se jetant dans ses bras avant qu'il ne puisse terminer sa phrase.

« Ne-...Nevra ! » sanglota-t-elle.

Le voir ici lui procura un soulagement immense et toutes les inquiétudes qu'elle avait éprouvé jusqu'à maintenant  disparurent totalement.

« Comment tu as su que...que j'étais partie ? » demanda-t-elle.

« Je t'ai vu sortir avec le chat, juste après que tu m'aies traité de "gros nul". » répondit-il, en retirant son gilet pour le poser sur les épaules de la fillette.

« Je retire complètement ce que je t'ai dit !  Désolée ! »

« C'est bon. On ferait mieux de partir, tes parents doivent être morts d'inquiétude. »

Ses parents...elle n'y avait pas pensé ! Elle allait se faire gronder à coup sûr ! Un frisson lui parcourut l'échine. Le soleil s'était déjà couché et sa mère devrait être rentrée maintenant.

Les deux enfants retrouvèrent la maison sans grande difficulté, où une ambiance dangeuresement calme se faisait ressentir.
Arrivée devant la porte, la fillette hésita de longues secondes avant de frapper trois coups discrets sur la porte.
Ce fut son père qui ouvrit la porte, avant même qu'elle ne puisse cligner les paupières. Elle lui adressa un sourire désolé, et lui, lui désigna sa mère paniquée qui accourait vers le seuil.

« IRIS ! Oh mon Dieu mais où étais-tu passée ? Je me suis fait un sang d'encre bon sang ! »

Une fois à l'intérieur, Gabrielle prit sa fille dans ses bras, soulagée qu'il ne lui soit rien arrivé. Nevra, lui, se contentait d'observer la scène sans rien dire.

« Je t'avais dit de ne pas parler au démon ! Voilà dans quelles bêtises il t'a entraîné...»

« Non ! Ce n'est pas sa faute ! » cria-t-elle en se dégageant de son étreinte.

C'étair sorti tout seul, mais elle ne pouvait pas accepter qu'on l'accuse sans raison. Ce n'était pas parce qu'il faisait partie de la race ennemie, qu'il en était forcément un lui aussi. Iris comptait bien le prouver à sa mère, même si elle serait punie ensuite.
Elle jeta un regard à Nevra qui la fixait, les sourcils froncés, se demandant sûrement ce qu'elle avait derrière la tête à cet instant.

« C'est moi qui suis sortie...j'avais trouvé un chat et je voulais le ramener chez lui, mais je me suis perdue. Et c'est Nevra qui m'a retrouvé. S'il n'avait pas été là, je serais encore dehors à cette heure-ci. »

« C-...comment ? C'est vrai ? » demanda-t-elle en regardant le garçon, totalement abasourdie par ce que sa fille venait de lui révéler.

Le père d'Iris s'approcha du démon sans hésitation et posa une main amicale sur son épaule.

« Merci pour ce que tu as fait, petit. »

Gabrielle devait se rendre à l'évidence, Nevra n'était peut-être pas comme les autres démons. Elle avait eu affaire quelques fois à des membres de leur espèce, et l'image qu'elle s'en était faite était trop mauvaise pour qu'elle puisse laisser sa fille en fréquenter un. Mais après cet évènement, elle ne pouvait que lui être reconnaissante car il avait porté secours à son enfant alors que personne ne l'y obligeait.
Elle lui adressa alors un regard empli de gratitude et un sourire sincère.

« Merci, Nevra. »

Celui-ci, déstabilisé par la gentillesse dont elle faisait preuve à son égard désormais, rougit légèrement et s'empressa de détourner les yeux pour ne pas laisser la gêne s'emparer de lui.

« Quant à toi jeune fille, je passe l'éponge pour cette fois-ci. Mais je ne veux pas que ce genre d'incident se reproduise ! » dit-elle à sa fille, sévèrement.

« Oh ! Oui maman ! »

Il fallait avouer que la petite avait eu beaucoup de chance sur ce coup..
Ce soir là, les quatre dînèrent ensemble, dans la joie et la bonne humeur, comme si le démon faisait partie de la famille. Nevra ne voulait pas l'admettre, mais il se sentait bien en leur présence.
Mais toute bonne chose avait une fin. Iris ne voulait pas se faire à l'idée qu'il devrait les quitter le lendemain. Avant de s'endormir, elle se rendit compte qu'elle ne voulait pas qu'il s'en aille.


***




« Écoute ma chérie...hum...je crois que Nevra devra rester quelques jours de plus parmi nous... »

Iris, cachée derrière un fauteuil cette fois-ci, épiait une fois de plus une conversation entre son père et sa mère.

« Ah oui ? » répondit Gabrielle, l'air préoccupé.

Étrangement, cette idée ne semblait pas la déranger.

« Oui, je suis allé à l'orphelinat. Mais ils n'ont plus aucune place pour le moment. Ils m'ont demandé d'attendre et ils me rappelleront. »

« YOUPIIIIIIIII ! TROP GÉNIAL ! »

La fillette ne parvenait plus à rester en place, elle était si excitée qu'elle se mit à clamer sa joie haut et fort.
Elle qui était censée être cachée...

« Iris, je t'ai déjà dit de ne pas espionner les grands lorsqu'ils parlent ! Monte immédiatement dans ta chambre ! » lui cria sa mère.

La petite se précipita en dehors du salon pour grimper les escaliers à une vitesse fulgurante. Elle ne savait pas si elle était en train de fuir où si elle se hâtait pour annoncer la bonne nouvelle à l'orphelin. Elle entra dans la chambre de Nevra sans ménagement, presque en défonçant la porte.

« Nevra !! Tu ne vas jam- aaaaaaaahh !... »

Un cri suraiguë s'échappa de sa bouche.
La maladroite s'était étalée de tout son long sur le sol en se prenant les pieds dans sa longue chevelure blonde, à cause de son excitation démesurée.
Le démon poussa un profond soupir, observant d'un regard impassible la fillette qui essayait de se relever.

« Pourquoi tu les coupes pas ? »

« Non, jamais ! Si je les coupe, c'est comme si j'enlevais une partie de m-...mais oh ce n'est pas le sujet ! Tu vas rester encore un peu ici ! »

Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du garçon. Il ne le montrerait pas mais en réalité, intérieurement il était tout aussi content qu'elle.

« Et c'est ça qui te rend heureuse ? »

« Oui !! Tu veux venir jouer avec moi maintenant ? On a encore un peu de temps, autant en profiter ! »

Nevra fit mine de s'allonger sur son lit, en croisant ses mains derrière la tête.

« Non. Après tout, je ne suis qu'un "gros nul", n'est-ce pas ? » ironisa-t-il.

Un rire s'échappa de la bouche d'Iris. Finalement, ils avaient passé tout le restant de la journée dans le jardin. Parfois en discutant, ou en jouant. Ils en apprenaient plus l'un sur l'autre, et ils essayaient de ne pas penser au fait qu'ils seraient séparés dans quelques jours.
Ce fut son père qui dut les appeler pour rentrer, lorsque le soleil commençait à se coucher.

« Aaaaah, je n'ai jamais passé une aussi belle journée ! » lança-t-elle en montant les escaliers aux côtés du démon.

« Si tu l'dis. »

« "Si tu l'dis". » répéta-t-elle en imitant de façon exagérée le ton et l'expression qu'il avait employé.

Il allait répliquer, mais la fillette l'interrompit en lui posant une question qui ne cessait de lui tarauder l'esprit depuis qu'il était chez eux.

« Hé Nevra...qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu te retrouves tout seul ? »

Ils étaient maintenant dans la chambre d'amis qu'il utilisait. Ses lèvres se plissèrent, il poussa un profond soupir et leva alors les yeux vers le plafond.

« D-désolée...j'aurais pas dû te demander ça... »

Sa question était déplacée, et cela ne l'étonnerait absolument pas s'il ne lui répondait pas. Mais sa réaction fut toute autre, à sa grande surprise.

« Ils sont morts dans un accident de voiture. On m'a envoyé de force à l'orphelinat, mais j'ai détesté cet endroit et je me suis enfui quelques jours plus tard. Ton père m'a trouvé à ce moment là. »

Iris le regardait sans prononcer le moindre mot. Il avait l'air de vouloir rajouter quelque chose mais une raison quelconque semblait l'en empêcher.

« Ma mère était enceinte d'une fille. Je n'ai jamais pu voir le visage de ma petite sœur. »

Ces paroles furent prononcées dans un ton grave. L'ange se souvenait de la belle femme qui avait un ventre rond sur la photo.
L'image où Nevra avait l'air si heureux et insouciant.

***

Les jours passaient et la famille ne reçut aucun appel de l'orphelinat. Ce n'était pas plus mal, à vrai dire, car plus le temps passait, et plus ils commençaient tous à s'attacher à ce petit démon, surtout Iris qui ne se parvenait plus à se passer de lui.
Quinze jours plus tard, lors du dîner, l'ambiance était chaleureuse à la maison. Le père d'Iris posait des devinettes et Nevra y répondait avec une facilité incroyable. Iris avait beaucoup plus de mal, ce qui lui valait quelques taquineries de la part de son papa.  Gabrielle riait tout en posant le dessert, lorsqu'une sonnerie de téléphone se fit entendre, interrompant ce moment agréable.
Silence.
Ce fut le père qui décrocha.

« Oui...? Oui c'est bien moi. Une seule place ? Ce soir obligatoirement ? Oh. Oui je vois. Un instant. »

Le cœur d'Iris tambourinait violemment contre sa poitrine. Alors...il allait les quitter aujourd'hui ? Son paternel jeta un coup d'œil à sa mère, il semblait vouloir lui demander son avis. Mais celle-ci paraissait hésitante, préoccupée. Elle regarda sa fille dont les yeux se remplissaient de larmes, puis Nevra qui gardait son regard irréversiblement rivé vers le sol.
Elle s'empara du combiné.

« Bonsoir. Non, finalement ça ira. Vous pouvez garder votre place pour une autre personne. Oui, sûre et certaine. Bonne soirée à vous aussi. »

Elle raccrocha. Iris n'avait pas tout à fait compris ce qu'il s'était passé, mais quelle idée sa mère avait-elle derrière la tête ?
Gabrielle s'approcha du garçon qui la fixait avec incomprehénsion. Elle posa ses mains sur ses épaules et avec un sourire désolé, elle lui dit :

« Excuse-moi, je ne t'ai pas vraiment laissé le choix. Mais Iris m'a dit que tu n'aimais pas l'orphelinat, et honnêtement...je crois que personne ici ne veut te voir partir. »

Elle prit délicatement son menton entre ses doigts et posa une main sur le haut de sa tête.

« Tu veux rester ici ? »

Un profond sentiment de joie envahit l'entière conscience de la fillette, totalement éberluée par la proposition que sa mère venait de faire au démon. Allaient-ils l'adopter ? Cependant, celui-ci semblait réticent à cette idée.

« J-je...je ne voudrais pas vous attirer d'ennuis. Je fais partie de la race ennemie, ça pourrait être dangereux pour vous. »

« Mais ça ne veut pas dire que tu en es un ! Ce qui compte, c'est qui tu es au fond de toi ! Pas ce que ta race représente ! » lui cria la petite.

Il ne savait plus quoi dire. Au plus profond de lui, il voulait rester ici parmi eux, car il avait l'impression d'avoir une famille, contrairement à l'orphelinat dont il avait gardé d'horribles souvenirs. Il ne voulait pas se retrouver seul à nouveau.
Il acquiesca légèrement, et Gabrielle lui ébouriffa gentiment les cheveux avant de l'enlaçer comme une mère enlace son enfant.

« Bienvenue dans la famille Morgenstern, Nevra ! » lui dit son père.

Iris se jeta dans les bras du démon, heureuse comme elle ne l'avait jamais été dans sa vie.

« Tu as une petite sœur, maintenant. » lui chuchota-t-elle.

***

« Bon tu te dépêches maintenant ? »

« Oh mais attends un peu ! Je vais bien finir par trouver quelque chose ! »

Quelques années avaient passé et Iris avait maintenant dix-sept ans. Elle était devenue encore plus belle que lorsqu'elle était enfant, et ses cheveux avaient grandis de plusieurs mètres.
Nevra et elle étaient aussi proches que n'importe quel frère et sœur, bien qu'ils se chamaillaient de temps à autre pour des futilités. Mais même s'il était un démon, il n'avait jamais cherché à faire du mal à la jeune fille.

« T'es toujours de bonne humeur. J'vois pas pourquoi tu mets autant de temps à trouver un souvenir heureux. »

Et oui. Iris était en plein milieu d'un cercle magique, prête à invoquer son familier qui resterait à ses côtés pour le restant de ses jours. Elle était si nerveuse qu'elle n'arrivait pas à se concentrer, et les remarques de Nevra ne l'aidaient guère.
Un souvenir heureux... Elle en avait beaucoup en tête, mais il y en avait un qui l'avait marqué plus que tous les autres et qui resterait gravé dans sa mémoire à tout jamais.
Le jour où Nevra était devenu son frère.
Un sourire se dessina sur ses lèvres, elle ferma les yeux et se focalisa sur ce souvenir. L'appel téléphonique. Le regard de sa mère. Le hochement de tête du démon. Iris qui se lançait dans ses bras, heureuse comme jamais.

Un vent balaya la pièce et entoura la jeune fille, se dispersant gracieusement entre ses longs cheveux blonds. Un second cercle magique se dessina devant elle, et une créature apparut au centre.
Le Phénix. Cet oiseau de feu qui l'avait faite rêver lorsqu'elle avait dix ans, se trouvait maintenant en face d'elle. La couleur de son plumage était d'un rouge vif, et il faisait à peu près la taille d'un signe. Il était vraiment imposant.

« Tu vois ! C'était pas bien difficile. » lui lança Nevra, tout en s'approchant de l'animal.

« J-...j'ai réussi ! Je n'arrive pas à le croire ! »

Bonjour Iris. À partir d'aujourd'hui, je serai ton familier. Appelle-moi Igneel.

L'ange sursauta en entendant cette voix grave mais posée, qui avait résonné dans son esprit. Elle avait lu dans un livre qu'elle serait capable de lui parler par la pensée, mais ça lui procurait un sensation vraiment étrange.

« E-euh...oui ! Enchantée, Igneel ! Je n'arrive pas à croire que c'est un phénix que j'ai pour familier... » répéta-t-elle.

Oh ? Tu en voulais un autre ?

« N-non ! Pas du tout ! C'est vraiment super génial ! »

Nevra fixait la demoiselle, un sourire amusé aux lèvres, sans rien dire. Elle ne se rendait pas compte que devant lui, c'était comme si elle parlait toute seule. Il devrait lui rappeler de ne pas faire ça dans la rue, elle passerait pour une folle.

Un bruit assourdissant provenant du rez-de chaussée se fit entendre soudainement, suivi d'un cri qui devait venir de Gabrielle. Iris lança un regard à son frère qu'il avait intercepté immédiatement. Accompagnés d'Igneel, ils sortirent de la chambre et du haut des escaliers, ils purent voir que la porte d'entrée avait été fracassée. Deux hommes aux grandes ailes noires se tenaient debout, l'un deux pointait une arme à feu en direction de la mère.

« Maman ! »

« Iris, ne t'approche pas ! »

Le ton de sa mère était ferme, mais sa voix était tremblante. Iris, s'apprêtait à descendre, mais la main de Nevra qui la retenait par le bras l'en empêchait.

« Le démon n'a rien à faire chez vous, les anges. Rendez-le nous. »

« Il ne vous appartient pas. C'est notre fils, vous n'avez aucun droit ! »

Le maudit s'apprêtait à appuyer sur la gachette, agacé par les paroles de Gabrielle qui lui paraissaient totalement invraisemblables, mais son frère l'interrompit dans son geste.

« Ne leur faites pas de mal. »

Il leva son regard vers Nevra qui descendait les escaliers pour venir se placer entre eux et ses parents adoptifs.

« Non Nevra ! Ne fais pas ça, je t'en supplie ! » lui cria sa mère.

« C'est donc toi ? Tu te rends compte de l'image de notre race que tu donnes à cause de ta stupide collaboration avec les anges ? »

Il ne répondit pas. C'en était trop pour la jeune fille qui ne parvenait plus à rester en place. De quel droit se permettait-il de lui dire des choses aussi horribles ?

« Laissez Nevra tranquille, il n'a rien en commun avec vous ! » cria-t-elle en s'approchant de leur ennemi.

Le démon lui lança un regard indifférent, la considérant comme s'il ne s'agissait que d'un vulgaire petit insecte. À cet instant, tout s'était passé extrêmement vite. L'arme fut pointée vers elle, le bruit du déclic métallique la figea sur place. Les cris de sa mère et de son père lui paraissaient lointains, irréels. Nevra s'interposa au moment où l'homme tira.
Il s'effondra de tout son long sur le sol.


Un cri déchirant s'échappa de la bouche d'Iris. Elle s'empressa de s'agenouiller à côté de lui et le fit doucement rouler sur le dos. Une flaque de sang s'épanouissait sur le sol. Son visage avait prit une teinte jaunâtre, pendant un instant, elle crut qu'il était mort.
Igneel s'élança alors vers les deux démons aussi vite que l'éclair et tenta de les faire fuir en leur crachant du feu à la figure.

Tu as un pouvoir immense caché en toi Iris. Sers-toi en pour le sauver avant qu'il ne soit trop tard.

Elle savait de quoi il parlait. Ce pouvoir caché en elle mais qu'elle avait trop peur d'utiliser. Un ange ne pouvait pas soigner un démon, mais si elle utilisait cette magie, cela pourrait sûrement fonctionner. Elle se redressa, les yeux larmoyants, la vue trouble, et posa ses mains sur la blessure de son frère. À ce moment, elle entendit dans sa tête la voix de Gabrielle aussi distincte que si celle-ci lui avait dite à l'instant : "Préserve ta voix, mon ange. Elle est très importante."
Ignorant la douleur qui lui vrillait le crâne, Iris retint sa respiration et se mit à chanter. Tout autour d'elle disparut : il ne restait plus qu'elle et Nevra. Elle se revit à l'âge de cinq ans, bercée par les douces chansons de sa mère, et ses longs cheveux blonds qui s'illuminaient lorsqu'elle chantait. Elle ignorait les paroles de ses parents qui lui suppliaient d'arrêter. C'était comme si elle était totalement détachée de la réalité.
Comme si elle n'était plus maître de son propre corps. Il lui sembla alors que sa gorge prenait feu, le souffle lui manquait. La décharge magique qu'elle avait dégagé était incroyable, rien ni personne ne pouvait l'approcher. Elle poussa un nouveau cri : « Ne meurs pas ! »
Toute sa tristesse et son désespoir, elle le transmettait dans son chant. Tout l'amour qu'elle portait à son frère, tout ce qu'il avait fait pour elle, tous ces moments passés avec lui...

NE MEURS PAS !

Sa voix se brisa dans un dernier hurlement.
La sensation de brûlure dans sa gorge était si douloureuse qu'elle lui fit perdre connaissance.
Iris sombra dans l'inconscience, en prononçant le nom de son frère dans un dernier souffle.

***

Dehors, un vent glacial soufflait et les gouttes de pluie s'écrasaient contre la vitre.  L'ange ouvrit les yeux dans une lumière éclatante, son regard rencontra immédiatement un plafond entièrement blanc. Sa gorge lui faisait atrocement mal, et elle avait un goût étrange de cramé.
Elle était allongée sur un lit dur, doté de barreaux, et elle se rendit compte que ses mains étaient enchevêtrées dans des tubes transparents. Dans la pièce, un bip résonnait incessamment de manière agaçante. Elle était à l'hôpital.

Un médecin entra dans la pièce, accompagné de ses parents et d'Igneel également.

« Tu es enfin réveillée, Iris. » lui dit le docteur.

« Oh ma chérie, j'ai eu si peur pour toi ! » sanglota sa maman avant de la prendre dans ses bras.

Elle voulut demander combien de temps elle était restée ici, mais aucun son ne put sortir de sa bouche. C'était comme si elle était muette. Avait-elle perdu sa voix après ce qu'elle avait fait ?

« Ne t'inquiètes pas, ta voix reviendra dans un mois ou deux. Tu es restée inconsciente durant deux semaines, tu sais. Il faut que tu saches que tu as frôlé la mort, ma petite. Lorsque tu utilises ton pouvoir, tu ne respires plus. Tu ne t'en es pas rendue compte parce que tu voulais soigner ton frère, mais il faut que tu apprennes à contrôler ton don. »

Son frère. Nevra. Iris se fichait pas mal de ce que racontait le médecin à cet instant, il fallait qu'elle sache si le démon était toujours en vie, si elle avait réussi à le sauver.
Le docteur sortit de la pièce, laissant les parents seuls avec leur fille. Gabrielle était assise sur une chaise aux côtés d'Iris, lui caressant sa douce chevelure blonde comme lorsqu'elle était petite. En voyant le regard de son enfant, elle comprit immédiatement qu'elle ne songeait qu'à Nevra et à personne d'autre.

« Ce que tu as fait était incroyable, tu sais. Tu es une fille courageuse, ma chérie. Je suis sûre que ce que je vais t'annonçer maintenant ne t'abattra pas, parce que tu es forte. Non seulement dans ton corps, mais aussi dans ton cœur. »

Le cœur d'Iris tambourinait contre sa poitrine, mais ses battements lui paraissaient lointains. Qu'était-il arrivé à son frère ?

« Tiens. »

Gabrielle lui tendit une feuille. C'était une lettre écrite par Nevra. Une boule se forma dans la gorge de l'ange, qui commençait à lire le message.
Plus elle parcourait les lignes, et plus les larmes ruisselaient le long de son visage. Elle plaça son bras sur ses yeux, pour cacher son regard empli de désespoir.
Parti. Son frère était parti. Il disait qu'il ne voulait pas qu'un incident de ce genre se reproduise, et que la seule solution pour cela était qu'il quitte la famille Morgenstern définitivement.
Iris sentit un trou qui se creusait peu à peu en plein dans sa poitrine. Une sensation de vide l'avait soudainement envahie.
Elle se sentait seule.

Ne pleure pas, Iris. Je suis sûr que tu le reverras.

Elle détourna son regard larmoyant vers Igneel qui était à côté d'elle, sur le lit.

Il s'est senti coupable de ce qui était arrivé. Il allait devenir fou lorsqu'il a vu que tu ne te réveillais pas.


« Mais ce n'était pas sa faute ! » répondit-elle intérieurement à son familier.

Tu le lui feras comprendre toi-même, Iris. Lorsque tu le retrouveras.

Le regard de la jeune fille se porta sur le ciel parsemé de nuages sombres. Les larmes tombaient au même rythme que la pluie dehors.


...Espèce de gros nul.




Informations Supplémentaires

Votre surnom
Vous pouvez m'appeler Yousra ou Iris !

Votre âge
17 ans !

Qui est sur ton avatar ?
Raiponce du film...Raiponce ! **

La catégorie de ta magie
Magie perdue.

Nom de ta magie
Iris > Mélodie Angélique

Accès à la zone H/Y/Y
Non, c'pas trop mon délire, haha.

Code de validation
Lulu Walide ♥




Dernière édition par Iris Morgenstern le Mar 27 Déc - 4:28, édité 1 fois
Invité
Anonymous
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Invité
Mar 27 Déc - 4:28
Bonjouuuur ! Je fais juste un petit up pour prévenir que ma fiche est maintenant terminée ! L'histoire est assez longue, mais je voulais vraiment montrer que la personne qu'Iris a rencontré était devenue quelqu'un de très important pour elle. C'est pour ça que Nevra prend autant de place dans mon histoire !

Aussi, pour la magie de mon personnage, je ne sais pas si les contrecoups cités seront suffisants. S'il en faut plus, je les rajouterai sans souci !

Merci au modérateur qui s'occupera de ma fiche, en tout cas ! **
❖ Dragon de l'eau & Vampire de sang pur ❖
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Ryuu T. Drazleyth
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Ryuu T. Drazleyth
Mar 27 Déc - 5:48
Bonsoir, bonjour,
Nous prenons note de tout ceci, un admin ou un modérateur passera évaluer ta présentation dans la journée ( ou peut être moi, après avoir dormi o/ j'y vais de ce pas d'ailleurs ) , bonne journée :love:
Invité
Anonymous
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Invité
Mar 27 Déc - 12:37
Iris Morgenstern

➜ Orthographe :
2 / 2
➜ Vocabulaire :
2 / 2
➜ Conjugaison :
 2/2
➜ Qualité :
 4/ 4
➜ Originalité :
 2 /2
➜ Respect de la langue française :
2 /2
➜ Note perso :
1,5 /2 Alors juste je m'explique sur ce point ... Tu ne nous parles pas de ton entrée à la congrégation du coup c'est un peu frustrant, j'aurais bien aimé voir comment elle s'en est sortie. M'enfin en soit la présentation reste tout de même très agréable à lire et le personnage est tellement adorable holy molly.
➜ Bonus longueur du texte :
4 / 4 8000 mots rien que l'histoire t'es large o>
➜ Niveau
19,5 = 20
➜ Niveau bonus
2
➜ Niveau total
22

➜ Point techniques
22
➜ P.Ts bonus
3
➜ P.Ts total
25

➜ Points de caractéristiques
110
➜ P.Cs bonus
15
➜ P.Cs total
125

➜ Kinahs
10 000

➜ Iris Morgenstern
est validée en tant que membre de la congrégation avec un niveau 22 , 25 points techniques , 125 points de caractéristiques à répartir sur sa fiche technique dans les statistiques et un total de 10 000 KINAHS

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