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Lokka Cherès - Heureuse Dragonne de sable
❖ Dragon du Sable ❖▼
❖ Dragon du Sable ❖
Lokka Cherès
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122
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Age :
35
Date de naissance :
07/06/1988
Date d'inscription :
29/01/2017

Informations
Caractéristiques:
Magies & Armes:
Relations:
http://www.kalerya-entre-monde.com/t930-lokka-cheres-heureuse-dragonne-de-sable http://www.kalerya-entre-monde.com/t984-fiche-technique-de-lokka-cheres http://www.kalerya-entre-monde.com/t1004-les-liens-ensables-de-la-dragonne http://www.kalerya-entre-monde.com/t1030-tresorerie-de-lokka-cheres http://www.kalerya-entre-monde.com/t1000-dossier-lokka-cheres http://www.kalerya-entre-monde.com/t1026-mise-a-jour-rp-lokka-cheres

Lokka Cherès
Lun 30 Jan - 5:38
Lokka Cherès
La congrégation de l'entre-monde - Membre - Division 6




Informations générales

Cherès
Lokka
28 ans
Eclypteth
Femme
62 kilos
1m71
Bisexuelle
Humaine - Dragon de sable
Furet





Informations psychologiques

Hobbys & phobies
Qualités & Défauts


    Ses hobbies à la demoiselle. Et bien, elle aime l'action déjà, c'est pas pour rien qu'elle s'active tout partout où elle va. Elle aime bouger, elle aime l'effort. Et ça va autant dans les efforts amusants, comme la danse, la course, et compagnie. Que dans les efforts un peu plus dangereux.. Parce qu'elle aime se battre. C'est malheureux, mais l'excitation d'un bon combat, ça l'amuse toujours, à tel point qu'elle a du mal à prendre les choses au sérieux en général.
 En dehors de ça, elle a aussi la bougeotte au niveau de ses directions. Elle aime voyager, elle ne se fixe que rarement quelque part. Et encore, 'fixer' est un bien grand mot. Disons qu'il lui arrive de séjourner sur place pendant le temps nécessaire à une mission, ou un quelconque temps de convalescence. Et après, au revoir, elle reprend la route, et reprend ses pas.
 Et aussi ironique que ça puisse paraître. Lors de ses moments de pauses, quand le bouton 'OFF' est enclenché, et bien, elle adore flâner, ou simplement s'allonger dans la nature, et... Ne rien faire. Ça ne dure pas très longtemps, ne vous en fait pas, mais ça lui arrive. Surtout quand elle a besoin de réfléchir à quoi que ce soit. Et bon... Il faut avouer que parfois, elle a besoin de sacrément réfléchir pour comprendre quelque chose.
 Pour ce qui est de la promenade simple, elle apprécie la compagnie également. La solitude, elle aime bien. Mais pouvoir marcher à deux, et raconter des blagues ou des vannes, elle aime bien plus encore. En même temps que visiter un marché, ou bien une ville nouvelle. Le pied.

 Ses phobies en revanche... Peut-être pas une phobie, mais elle déteste les gens prétentieux. En fait, tout ce qui est haut placé, qui dit 'vous' au lieu de 'tu', et qui a tendance à écraser les gens hiérarchiquement plus bas qu'eux. Oui. Elle déteste tout ce qui a trait aux supérieurs. Bien sûr, si ils sont cool, qu'ils vouvoient pas, et sont pas chiant, ça passe à travers hein !
 Elle est claustrophobe également. Bien plus sévère comme phobie, mais tout ce qui est endroit exiguë, qui bride sa liberté.. Et bien ça a tendance à doucement la refroidir, parce que c'est possible de la refroidir, en effet ! Et accessoirement, ça s'applique aussi si on l'enferme dans une bibliothèque.
 Une dernière ? Ha ! Les fruits de mer ! Non. Elle n'a pas peur en voyant une huître, mais... N'essayez pas de lui en faire manger. Surtout pas.
Téméraire - Fonceuse - Impulsive - Débrouillarde - Têtue - Enjouée - Pas maline - Drôle (normalement) - Curieuse - Maladroite - Solide - Distraite - Directe - Bon fond





Magie et arme

Magie
Arme


Nom de votre magie : Magie oubliée du Grand Roi du Désert.
  Il s'agit d'une magie manipulant le sable avec grande précision, mimant deux équipements possibles, un seul à la fois. Soit une posture offensive, soit une posture défensive.
La posture agressive permet de créer des lames de sables, plus ou moins solides, et plus ou moins imposantes, chacune ayant sa portée de contrôle, et son temps de création. Elle peut aisément créer de petites aiguilles rapides et facilement manipulables, ainsi qu'une grande épée, lente et prévisible, mais capable de créer de grands arcs de cercle pour déstabiliser l'adversaire.
En posture défensive, c'est l'armure du seigneur qui prend place, du sable entourant le lanceur de sort, et le protégeant au maximum des attaques contre lui.Il s'agit d'une magie manipulant le sable avec grande précision, mimant deux équipements possibles, un seul à la fois. Le sable se condensant automatiquement là où les attaques sont portées, il faut faire un choix quant à la stratégie à adopter.

Plus le pouvoir est maîtrisé, plus il est possible de parer aux faiblesses de chacune des postures. L'armure pourra riposter de façon faible et prévisible, mais suffisante pour menacer l'adversaire, et le pousser à l'erreur. Tandis que les armes seront de plus en plus rapides et mortelles, et surtout solides, et imprévisibles.
  Utiliser son pouvoirs la rend malade, en plus de la fatigue habituelle. Ça commence par un simple encombrement de la gorge, des quintes de toux. Mais plus elle consomme son énergie, plus le cas s’aggrave, laissant une toux de plus en plus forte, des bronches obstruées, et petit à petit de grosses difficultés respiratoires. Crachat de sang, et potentielle évanouissement ou coma pouvant finir de l'arrêter si elle se lâche trop.
  Elle est capable de 'créer' du sable en manipulant la roche ou la terre alentour. En revanche la qualité du sable influe sur la force de ses formations. Elle est incapable de créer du sable à partir de rien, ni à partir de son corps.

Lokka possède une vieille épée, assez étrange. Outre son double tranchant, elle est également dotée d'une lame sous la poignée, ce qui rend le maniement compliqué, mais qui peut parfois créer de belles surprises. C'est une arme à une main, mais qui peut être utilisée à deux mains pour plus de force, même si l'allonge ne vaudra jamais une réelle arme à deux mains. Elle l'a appelée Awiri. Parce qu'après tout, pourquoi elle aurait pas le droit d'avoir un nom ?





Description mentale

    Comment vous décrire la demoiselle sans vous donner envie de l'éviter. Et bien, commençons par le trait le plus visible. Elle est globalement hyperactive. Elle bouge tout le temps, elle parle à la vitesse de la lumière, elle s'intéresse à tout ce qui passe sous ses yeux (et s'en désintéresse au moins aussi vite), elle court, elle s'amuse, elle rit. Tout le temps, et de tout. Non vraiment, Baladez vous avec elle si vous en avez envie, mais soyez prêts au mal de crâne à la fin. Sauf si vous êtes du même genre.
 Alors bon, elle court partout, mais pourquoi ? Et bien pour tout. Dès que quelque chose l'intéresse, elle est à fond. Et avant qu'elle ne perde cette motivation... Elle se sera déjà complètement désintéressée, et aura probablement trouvé un intérêt ailleurs.
 Le meilleur exemple, c'est son attirance particulière pour les problèmes. Ho non, non pas qu'elle en crée, ça, ça va encore, même si ça lui arrive. Son vrai talent, c'est de se mêler de tous les problèmes, même ceux qui ne la concernent pas à l'origine. Une engueulade dans un bar ou une taverne ? Pas de soucis, elle viendra mettre son grain de sel dans l'altercation, sans même avoir besoin de boire sa dose d'alcool elle aussi. Du racket dans la ville ? Ho, pas de soucis, elle va s'en mêler aussi !
 Et tout ça pour quoi ? Parce qu'elle aime notamment se battre. Oui, une grande passion, la baston comme elle le dit si bien. Distribuer des poings dans des bouches, casser quelques dents dans le pire des cas. Ou dans de plus rares cas, faire usage de sa magie, ou de son arme. Même si elle évite très souvent les issues mortelles. Bha oui. Si le type est mort, comment il peut y avoir une revanche ? Une nouvelle bagarre ? Voilà l'intérêt !
 Bien sûr, l'hyperactivité n'est pas la seule cause de tout ça. Impulsive, têtue, et surtout téméraire, elle a le cocktail parfait des gens qui trouvent les ennuis un par un, et pas forcément volontairement. Parfois, elle a de bonnes intentions, elle veut juste aider quelqu'un. Simplement.. Elle n'y met pas la bonne forme pour régler le souci sans heurt, et... Voilà, ça dégénère.

   À côté de ça, vous mélangez un soupçon de curiosité, avec une bonne dose d'honnêteté. Et vous avez la raison pour laquelle ça dégénère toujours si facilement. Oui, parce que quand on parle d'honnêteté.. Disons surtout qu'elle ne retient pas ses mots, nooon, quand elle pense quelque chose, elle le dit. De but en blanc. Alors certes, ça peut donner lieu à de sacrés compliments. Autant, c'est parfois clairement insultant. Mais si c'est insultant, c'est qu'au fond, elle pense vraiment que la personne le mérite. Ou alors que la situation donne une sacrée mauvaise image de son vis-à-vis. Ou alors elle fait fausse route, mais avant de se corriger elle-même... Elle a lancé ce qu'elle pensait de base.
 Oui, parce qu'au final, toute cette impulsivité doublée d'honnêteté tirée au maximum, ça laisse place à une jolie forme de maladresse. Pas le genre à faire glisser des tasses des doigts. Des maladresses purement verbales, complimenter quelqu'un devant son compagnon, ou bien critiquer quelqu'un en pleine réunion stratégique. De faibles exemples de comment sa langue bien pendue peut se retourner contre elle, ou en tout cas donner lieu à des moments gênants pour tout le monde.
 Mais bon, à force de gaffer comme ça, et donc de prendre des retours de flamme, elle a l'habitude, et elle s'est plutôt bien protégée contre toutes formes de critiques centrées sur elle.

   C'est probablement ça qui lui permet d'encore tourner à la dérision à peu prêt tout et n'importe quoi. Elle aime se moquer, vanner, blaguer. Mettre mal à l'aise les timides. Elle joue avec tout, et avec tout le monde en réalité. Même si elle ne vire jamais, Ô grand jamais, à la cruauté. Ça, ce n'est pas inscrit dans ses gênes, certainement pas. Et même si son côté perpétuellement heureuse et rigolarde, peut donner l'impression qu'elle ignore totalement la peine des autres, ce n'est absolument pas le cas.
 Malgré tout, c'est un grand coeur qui bat dans son corps. Le genre à secrètement apprécier la justice, mais à ne jamais l'avouer parce que... C'est ridicule non ? Ouais. Elle fait partie des gens qui cachent un peu leur bonté parce qu'ils ont l'impression que c'est risible. Ce qui est parfois vrai cela dit, cette impression vient bien de quelque part. Mais ça ne l'empêche pas d'aider les autres quand elle peut, et même si elle doit en effet montrer son petit côté caché. Elle est discrète là-dessus, mais la discrétion sur ce point ne l'empêchera pas de l'appliquer.
 À la rigueur, si elle peut faire passer ça pour une action dans son intérêt, et pas de la bonté, elle le fera, tant que ça n'empêche pas le coup de main. Quand il s'agit de combines du genre, elle est assez débrouillarde, même beaucoup. Dans plein de domaines. Elle se sort toujours des situations mal parties avec une pirouette, droit en direction du destin. Non pas qu'elle y croit cela dit.




Description physique

    Lokka est un visage perpétuellement souriant. Peut-être pas le sourire bienveillant et amical, celui sur qui on peut compter au premier regard. Mais le sourire joueur et franchement amusé. C'est devenu une seconde peau ce sourire. Mais passons.
   Sa carrure déjà. Légèrement au-dessus de la moyenne féminine pour ce qui est de la taille, soit un bon 1m71. Et pour aller avec, quelque 62 kilos, ce qui lui donne un corps pas trop mince, juste ce qu'il faut. Elle était plutôt vouée à devenir une maigrelette, mais la vie l'aura bien aidé au final, lui offrant de quoi manger à sa faim, et le sport rajoutant ses quelques kilos pour atteindre une forme respectable. Bien que ses formes soient mitigées, avec un poitrine relativement faible, son postérieur rattrape au moins cette image, offrant des courbes agréables, sans être trop affichées.
 On aperçoit aussi vite sa peau bronzée, d'un ton halé. Loin d'avoir la peau des Hommes noirs, elle est néanmoins bien plus bronzée que la majorité des peaux blanches, et c'est ça, qui la différencie beaucoup. Et elle a tendance à affectionner ce teint, l'entretenant de son mieux en continuant à se déplacer de jour, un maximum dans les pays ensoleillés.

 Tout autant reconnaissable et démarquée par sa tenue vestimentaire. Elle porte généralement ce qui se rapproche d'un Haori, un haut sous forme de robe composée de plusieurs couches, refermées sur son ventre, et serrée avec une ceinture en tissu, nouée comme un nœud de ruban. Dans les teintes beige, gris et rouge. La jupe de sa tenue s'arrêtant aux cuisses, elle l'accompagne toujours d'un short ou d'un pantalon classique, noir ou gris. De toute façon chevauché ou rejoint par de longues bottes en cuir marron, dans un style assez ancien mais bien pratique.
 Plus exceptionnel, il lui arrive parfois de porter un foulard rouge, autour du cou ou au niveau du front, se mêlant à ses cheveux par la même occasion. Simple souvenir, tout comme ses grandes boucles d'oreille dorée, des créoles.
 En revanche, elle ne se sépare presque jamais de ses bandages sur le bras gauche, cachant sa peau meurtrie et les souvenirs qui l'accompagnent. Des cicatrices tout du long, avec de nombreux tatouages sans sens précis, mais depuis le temps infectés puis heureusement soignés. C'est quelque chose qu'elle garde bien enfoui dans ses secrets, et même si il est difficile d'apercevoir l'état de ce bras, il est rapidement décelable que ces bandages ne sont pas là pour faire joli. Dans le pire des cas, elle vous dira que ça ne vous regarde pas. Dans le meilleur, elle racontera un bobard amusant.

   Au final, sa tenue vestimentaire originale est parfois remplacée par plus classique. Ne serait-ce que pour se promener les jours tranquilles. Mais même dans une tenue moins hors du commun, vous vous retournerez probablement quand même sur elle en la croisant.
 Sa chevelure, désormais bicolore, a cette fâcheuse tendance à faire cligner les gens des yeux la première fois. Si on peut penser à une teinture, il en est tout autre. C'est son transfert d'essence de dragon qui avait provoqué ça.
 Des cheveux noirs, maintenant parsemés de mèches blanches dans un premier temps. Et si vous la voyez de face, vous ne manquerez probablement pas ses yeux argentés, un peu à l'image de sa nouvelle couleur de cheveux.

   C'est donc tout ce qui saute aux yeux après un premier coup d'œil. Et mine de rien, ça fait déjà beaucoup de choses si vous la détaillez vraiment au premier regard alors qu'elle habillée pour ses beaux jours.
 Néanmoins, son visage peut-être décrit avec plus de précision, n'oublions pas son nez, dont l'arête légèrement courbée vers l'intérieur laisse apparaitre des narines de petites tailles et une pointe du nez presque pointu, si sa petite taille également n'empêchait pas trop la formation de la pointe.
 Surplombant donc de longues et fines lèvres, loin d'être les plus attirantes, elles ont toujours ce mystérieux et constant sourire affiché comme je disais. Si ce n'est pas leur apparence qui les rendent délicieuses à regarder, c'est bien cet air et cette attitude qu'elles seules peuvent dégager aussi facilement sur son visage.

   Visage, qui au-delà de la description purement physique qu'on peut en faire, est un miracle de l'expression faciale. Peut-être pas aussi facile à lire qu'un livre ouvert, comme le dirait l'adage, mais clairement suffisamment expressif, pour tout de suite voir ce qu'elle souhaite laisser paraitre. Reste à savoir si ce qui parait est la bonne et réelle émotion..


   Pour ce qui est de sa forme de dragonne, elle est assez peu impressionnante en taille et en corpulence. D'une hauteur d'1m80, pour 2m30 de longueur (Museau au bout de la queue) et 90cm d'envergure. C'est un petit format pour un dragon, mais diablement agile.
 Des écailles couleur de bronze, presque sable. Des ailes dont la peau a quelques reflets rouges sur l'intérieur, et une légère collerette sur les côtés de sa tête. Accompagnée d'une petite paire de corne sur la tête.
 Ne faites pas confiance à son manque d'impressionnisme, ses dents et ses griffes sont aussi dangereuses que celles de n'importe quel autre membre de sa race.






Racontez-nous votre histoire

Prologue : La bienheureuse du désert



    Ma vie avant que tout ça ne commence ? Ça remonte ! Disons donc qu'on commence quand j'étais à Eclypteth, parce que c'est là que je suis née. Avant la bagarre avec Vanerzame c'était dans ce Monde que j'habitais. Enfin que j'habitais.. Disons que je vivais. J'ai vécu mes quinze premières années dans, et autour du désert. Parce que c'est probablement là-bas que mes parents humains m'ont donné naissance. Me laissant vivre une vie d'humaine avec eux, voyageant de caravane marchande en caravane marchande. C'était ce que faisaient mes parents en tout cas. Moi, à mon âge, je suivais, tout ce qu'il y a de plus normal.
 Et puis ils ont fini par disparaitre. Pas pile en même temps, c'est d'abord mon père, mais ma mère à suivi peu de temps après. En toute honnêteté, je pourrais pas dire à quel âge j'ai vécu ça, ni combien de temps exactement a séparé leurs disparitions. Je devais avoir passé les dix piges. Surement. Et il a suffi de quelques mois. À l'époque, ça a été un drame, ça faisait plusieurs années que mes parents faisaient les mêmes trajets avec la même caravane. C'était le mode de vie nomade le plus sédentaire possible. Enfin si ça se dit...
 Mais soit, j'étais plutôt anéantie, une gamine en quelque sorte. Et puis, une gamine de dix piges (à peu près hein, je suis toujours pas sûre), ça sait pas vraiment faire grand chose pour gagner sa vie et survivre. Heureusement, c'est la caravane dans laquelle s'étaient accrochés mes parents qui m'a pris sous son aile. Le chef de caravane était une sorte de vieux bonhommes qui jouait les aigri, mais qui me faisait des grimaces dès qu'on était seuls et qu'il voulait me remonter le moral. Ouais, le genre de guignol qui ne veut pas qu'on le voie faire, parce que, 'monsieur à une image à sauvegarder'.
 Forcément, dès que je me suis remis des disparitions, j'ai fait les quatre-cent coups. À peu près tout ce qui peut se faire comme bêtises, comme arnaques. Je courais partout au milieu de la caravane, ne me reposant qu'une fois épuisée. Et je devenais un peu la mascotte de tout ce beau monde.
 Malgré ma joie de vivre, c'était assez épuisant, d'être toujours en mouvement, mais de pas être autant soutenue qu'avec des vrais parents. Mais on s'y fait. Parce qu'on est un gosse.
Chapitre I : Bousculade chanceuse



    Ouais, je me souviens encore de ce jour-là. C'est à partir de ce jour que j'ai plus ou moins commencé à me sentir vivante, en tout cas à avoir un objectif. Pourtant, ça avait parfaitement commencé comme une journée normale, banale, chiante.
 La caravane était d'arrêt dans une assez grande ville... Mince, le nom me revient plus. Faut dire mes souvenirs d'Eclypteth, ça date. Bref, une grande ville. Genre avec des quartiers différents, et surtout un grand marché. Le genre où on peut rapidement se perdre si on flâne trop. Mais ça a pas été ça le problème, je divague juste.
 En réalité, c'est parti d'un truc tout simple. Y'avait deux gamins, à l'entrée du marché, un frère et une sœur, je pense, ou deux amis, j'ai pas vraiment eu le temps de demander, ou pris le temps. Ils faisaient peine à voir, et moi, j'avais quoi... Quinze ans. Ouais, c'est ça, quinze ans, ce coup-ci, je suis sûre de ce que je dis. Bref, ils étaient mal habillés, genre à quelques mois prêts, ils portaient que des lambeaux. Et frêles comme des brindilles.
 Je me suis donc approché d'eux, et puisqu'il n'y avait personne autour, je me suis agenouillée, discutant un peu avec, joyeusement histoire de leur remonter le moral. Et puis je leur ai dit d'attendre là où ils étaient, je revenais avec un truc à manger. Bon, comme n'importe quels pauvres, ils ont fait 'Noon, vous embêtez pas pour nous, blablabla', ouais, c'est ce que vos parents vous ont dit de dire. Moi, je m'en fous, je vous apporte ça. C'était à peu près ce que je me disais dans ma tête alors que j'ignorais leurs répliques connues d'avance.
 Et donc, je m'engouffrais dans le fameux marché, vérifiant quelques étales, histoire de trouver des trucs faciles à manger. Et surtout... Facile à voler. Ouais, c'est pas fameux, mais à l'époque, je me nourrissais presque que comme ça ! J'avais pas beaucoup d'argent de poche de la caravane déjà ! Et les repas préparés là-bas, c'était juste dégueulasse, vraiment ! Même les chameaux avaient pas envie parfois. Donc ouais, j'entraînais ma main à choper quelques trucs par-ci par-là.
 Cela dit, je pouvais pas me vanter d'être la plus douée. Si je recommençais maintenant... Non, je vole plus ! Nan nan vraiment ! Euh... Ouais, donc j'avais repéré une étale sympathique, quelques fruits en tous genres. Des petits trucs ronds du coup, faciles à cacher, à tenir, et pas dérangeant en courant. Pendant que les marchands avaient les yeux tournés, je faisais tomber... Deux pommes et une mandarine ? Je crois. Dans mes habits, c'était plutôt facile à camoufler parce que mes fringues étaient trop grandes pour moi. Mais ! Je pouvais pas me contenter de ça, alors j'ai voulu reprendre deux autres mandarines. Bien sûr, c'est là que je me suis fait attraper ! Paf ! Le type devant moi se met à fulminer, je le regarde un peu choquée, et puis je me retourne et je détale.
 La tête en arrière, j'observe le type passer de l'autre côté de son échoppe, et se préparer à me courser. Oui, il aurait mieux valu voler quelqu'un qui vendait seul, au moins il peut pas sortir de derrière son petit comptoir, sinon il se fait encore plus voler. Je l'ai dit, j'étais pas la meilleure. Et pire encore, j'aurais surement pu le larguer. Si j'avais regardé devant moi.

    BOOM ! À peine cinq mètres et ma tête se heurte à un torse, et pas le petit torse de gringalet, le genre de torse, qui m'a fait faire trois pas en arrière sur le choc et tomber le cul par terre. Ni une, ni deux, je me suis relevée, et j'ai voulu lui passer à côté du grand type qui s'était pas écarté de mon chemin, le gredin ! Mais... Il l'entendait pas de cette oreille, probablement qu'il avait vu la scène. J'ai pas vraiment eu le réflexe, en même temps, je m'y attendais pas. Musclor, il m'a attrapée par le bras, m'a fait faire demi-tour en marche arrière d'une simple petite secousse, et m'a finalement plaquée sur le dos par terre, en me tenant le bras.
 Comme une.. Une... Imbécile... J'ai essayé de bouger et... LA VACHE ! Il me tenait super bien ! Le moindre mouvement, ça me faisait un mal de chien ! Il savait ce qu'il faisait, et pour le coup, je posais la première fois le regard sur autre chose que ses pectoraux vengeurs qui m'ont fait tomber par terre. Et en relevant les yeux, j'ai pu voir le type, un vieux gaillard, un peu comme le chef de caravane. Mais les cheveux un peu plus grisonnants, et la peau bien travaillée au niveau du visage. Et par bien travaillée, ça veut dire que c'était un vieux quoi.
 Je crois que sur le coup, j'ai pas pu m'empêcher de le respecter. C'était la première fois qu'on me mettait par terre comme ça ! Excellent ! Jusqu'à ce que je vois une ombre. Celle du marchand. Ha... Problème. J'allais sortir une réplique digne de moi, quand le méga-bonhomme m'a soulevée par le même bras qui me tirait horriblement, et m'a retenue face à la 'victime'. Bon.. Je supposais que ça voulait dire 'payes'.
 D'une main, j'ai sorti les trois pauvres pièces que j'avais sur moi. À peine de quoi acheter une demi-mandarine, parce que c'était trois pièces, mais pas en or hein. Bien que j'aurais sacrément apprécié. Mais bref, j'avais pas l'air fine, et j'étais dans une impasse. Il allait jamais vouloir récupérer ses mandarines, et moi, j'avais pas de quoi les payer. Ça hurlait un peu, moi je m'en fichais, ou en tout cas je montrais rien.
 Et puis un magnifique soupir se fit entendre. Le genre las et ennuyé, comme j'aime maintenant. Mais à cette époque, si j'avais su ce qu'il annonçait, je l'aurais encore plus aimé sur le coup. Parce que monsieur muscle, il a sorti ses petites piécettes là, et il a payé les deux mandarines comme un seigneur. Un seigneur sympathique, pas comme ceux que j'aime pas. Et le marchand, même si il râlait encore, il s'est rapidement tiré pour retourner à son commerce, probablement qu'il avait compris que le temps perdu à crier sur moi, il aurait pu vendre plus de fruits.

    Miracle ! Mon bras se retrouvait relâché aussi. Et j'aurais pu fuir tout de suite, mais mon petit doigt me disait que non seulement, si il avait voulu me retenir, il aurait recommencé son tour de passe-passe, mais qu'en plus, il avait pas envie de me retenir. Il avait probablement eu sa dose de voleuse débutante. Moi par contre, j'avais pas eu ma dose de combattant ! Alors, avec ma voix habituelle, enjouée, admirative en plus à l'époque, et parfaitement ennuyante, je lui parlais pour la première fois directement.

"IL FAUT QUE VOUS M'APPRENIEZ À ME BATTRE COMME ÇA !"

   Ouais, c'était pas comme ça que j'allais le convaincre. Mais franchement, à quinze ans, vous vous retrouvez le dos au sol, le bras incapable de se mouvoir, et après vous vous faites manipuler comme une poupée, ça change la donne non ? Comptez l'excitation de l'âge devant un truc comme ça, et le fait que.. Bah dans ma tête ça me serait utile ! Je vivais dans les Bas Quartiers souvent, de passage avec la caravane, mais tout de même plus dans ces Quartiers là que les autres. Donc se battre, j'avais déjà un peu fait, mais que contre des petits cons de mon âge. Rien de plus. Et c'était pas fameux en plus.
 Et comble de ma déception, cet éclat de rire, gras et moqueur, que seuls les viocs savent faire. Il me narguait, et bien. Il m'expliquait rapidement qu'apprendre à se battre à une voleuse, ça l'intéressait pas. Surtout une mauvaise voleuse, et pire encore, une imbécile visiblement. Ouais. Ça calme quand on vous lance tout ça.
 Mais les miracles n'arrivent jamais seuls ! Après m'avoir relâché le bras, (Oui, je compte ça comme un miracle), les deux gamins de toute à l'heure, ont décidé de me filer un coup de main involontaire ! Visiblement, ils avaient observé la scène de loin, et venaient s'excuser pour les problèmes que j'avais récoltés. C'était à mon tour de rire ! Je leur caressais gentiment les cheveux en les ébouriffant, avant de sortir les fruits de mes vêtements. ET OUAIS LE VIEUX ! Bon, je me suis pas exclamé comme ça en vrai, mais dans ma tête, ça le criait ! Le marchand avait oublié ça, et toi, tu l'avais pas vu ! Du coup, j'offrais les fameuses pommes et la mandarine aux gamins. Leur souriant avant de me relever vers l'autre qui bougeait pas. Si il avait pas envie de m'entraîner, me demande ce qu'il faisait encore là. Mais tant qu'à faire...
 Je lui tendais les deux dernières mandarines. Après tout, c'est lui qui a payé.

"T'as des remords, alors tu m'offres une partie de ton butin ?"

   Le choc. Il me prenait pour une vilaine voleuse ! Oui, non, bon. C'était logique. Mais je viens de donner plus de la moitié aux gamins, et je lui filais le reste ! Incroyable quand même. Mais puisqu'il le prenait comme ça, je pouvais pas vraiment laisser ça sans réponse, autant me défendre un minimum. Histoire de pas perdre stupidement la face. Un vague haussement d'épaule, les mains toujours tendues vers le type avec les fruits dedans.

"Bha, c'était pas pour moi à la base, donc autant que je vous file ce que vous avez payé."

   D'autant que ces fruits, et les trois autres, étaient restés miraculeusement intacts pendant mon vol plané ! (Je rajoute ça à la liste des miracles tiens...)
 Et là.. La bonté ! C'est beau les types qui l'assument ! Parce que... Ha oui. C'est vrai que j'avais pas fait ça pour être cool avec les gosses hein ! NON. J'en ai rien à fiche moi, même quand j'avais quinze ans. Je me suis juste dit qu'avoir des gamins comme ça dans la poche, ça peut servir, genre pour espionner gratuitement, gratter des informations. Ou simplement avoir un ou deux larbins sous la main. Oui, oui, oui, c'était parfaitement pour ça depuis le début !
 Bref. Euh.. J'en étais où... Ha oui, la bonté. Lui visiblement, il l'assumait, pointant du menton les deux gamins avant de me dire de leur filer le reste. Souriante, j'exécutais sans attendre, leur filant les deux mandarines avant de les saluer. J'allais pas les retenir plus longtemps, leurs services rendus attendraient... Que... Que je les recroise par hasard bien sûr ! Puisque je savais pas où les retrouver !
 Finalement, je me tournais vers le type, secouant la main devant lui en lui disant au revoir. Parce que bon, rester debout dans le marché, c'est chiant, et ça sert à rien. Mais quand je me retourne, sa voix me retient. HOHOHO ! Dans ma tête, c'était déjà le jackpot ! C'est lui qui me retient, et pas moi qui le colle... Mince, ça arrivait jamais ça ! Juré !

"Tu ne voulais pas que je t'apprenne ? Tu n'insistes pas ?"

"Bha... Je suis une voleuse, vous m'avez vu, vous m'avez dit non, donc vous accepterez pas. C'est logique nan ?"

   Et là... Le vide. Je le regarde, il me regarde, je le regarde. Je remarque qu'il me regarde pas, en fait, il a juste le regard dans le vide, dirigé vers moi. J'avais presque envie de secouer la main devant ses yeux, mais ça faisait peut-être un peu trop. Non ?
 Après quelques secondes, qui m'avaient paru suffisantes pour confirmer sa mort, il se réveillait ! Soupirant à nouveau. Une vraie joie de vivre ce type. Puis il me proposait de le suivre, il avait faim, et il aimait pas parler le ventre vide. Dans ma tête, encore une fois, c'était bon signe !
 
    En fait, on s'est rendu dans un petit restaurant juste à côté du marché, où il s'est goinfré comme... Comme... Nan, mais à quoi je peux comparer ça ? Il l'avait l'appétit d'un monstre capable d'avaler une ville entière ! Le pire, c'est que c'est presque ce qui m'a le plus marqué du repas.
 Mais je me souviens encore de la conversation, à peu près. Globalement, il m'avait posé mille questions sur ma vie, et où j'en étais maintenant. Et quand je lui posais une question, soit il l'évitait, soit il répondait 1 % de la réponse totale que je supposais. Un vrai moulin à paroles ! Encore heureux que moi, j'en suis un vrai, sinon le repas aurait été long, et ennuyant.
 Au final, je savais pas trop ce qu'il en avait retiré, et il m'a demandé de l'emmener à la caravane. Celle qui s'occupait de moi toujours. Et sur le chemin, il m'annonçait enfin pourquoi toutes ces questions.

   BINGO ! Il voyageait tout le temps, pour diverses raisons qu'il évoquait à peine. Et il était plus ou moins prêt à m'emmener avec lui, pour m'apprendre à me battre, et visiblement, un peu plus. Moi, j'ai retenu 'bagarre' et 'voyage'. Tout ce dont je pouvais rêver alors que j'ai passé toute ma vie enchainée à un itinéraire sur lequel je n'avais aucun impact, et qui se trouvait toujours être le même. Bien sûr, il voulait parler au chef, parce qu'il était plus ou moins responsable de moi.
 Alors je l'y ai emmené. Ils ont discuté pendant un petit moment, moi, j'étais à part. À croire que j'avais pas mon mot à dire ! Bon.. C'était le cas, je crois, du coup, en y réfléchissant bien. MAIS ! La conclusion fut la bonne. On me proposa enfin de le suivre, et j'acceptais avec joie. Le chef de la caravane visiblement assuré qu'il s'agissait de quelqu'un de 'bien', il acceptait de me confier à ses soins. Héhéhé... Quand je vous disais que c'était LE jour !
 Je prenais rapidement quelques souvenirs de la caravane, puis saluais tout le monde. Et à l'aventure ! Je partais avec mon nouveau compagnon de route...

"Au fait, vous vous appelez comment ?"

   Question intéressante non ? Ouais, je savais pas avant ça. Me dérangeait pas de l'appeler le vioc, ou vieillard, mais probablement qu'avoir son nom pourrait s'avérer utile.
 Borgar. C'est tout ce qu'il avait répondu. Je notais ça aisément dans ma tête, et entamais finalement un périple un peu plus intéressant que les précédents. Encore plus joyeuse que d'habitude ! Ça s'était enchainé vite en y repensant, mais c'était un super choix. Et je suis sûr que le chef de caravane avait appris la véritable identité de Borgar. En tout cas, une partie. Et c'est pour ça qu'il lui a fait autant confiance. Moi, j'en savais pas autant à ce moment-là, mais à l'âge que j'avais, on fait pas autant attention à ça, mon responsable avait fait son travail donc, s'était assuré de l'honnêteté du vieux, et m'avait confié. C'était maintenant à lui de veiller sur moi. Étrange échange de responsabilités.

 Qui m'arrangeait !
Chapitre II : Pélerinage palpitant !



    Un peu de plaisir ! J'avais toujours tourné autour de mon bête désert, ou voyagé à l'intérieur. Mais là, avec le barbu vieillot, j'ai découvert tellement de régions dans les années qui ont suivi ! Bon, parfois il me laissait seule à une auberge, m'enfermant limite dans la chambre pour pas que j'aille chercher des ennuis plus bas, ou dans la ville. Mais en soit, les voyages étaient géniaux. J'ai vu du pays, j'ai vu des environnements que je ne connaissais pas, j'ai rencontré des tas de gens. En bien comme en mal, et ça m'a un peu forgé ! Plus en quelques années que pendant les quinze premières !
 Et puis il y a eu les entraînements, la base de ma demande. Au début, c'était de simples exercices physiques, histoire de me forger une certaine endurance, une certaine force, sans pour autant devenir autant Musclor que Borgar. Mais suffisante pour pouvoir appliquer les leçons suivantes. Parce que la suite, c'était vraiment son art. Il n'avait d'après lui pas de réel style particulier, il avait juste au fil des années apprit quelques 'bottes' de divers art martiaux faciles à maîtriser. Mais c'était suffisant pour retenir mon attention à chaque cours, chaque long entraînement, pendant lesquels je finissais parfois sur le dos, lorsqu'il s'agissait de subir la prise pour m'entraîner également à réduire mes dégâts, à subir les chocs comme il faut.
 Franchement... Franchement ! C'était génial ! On passait des heures ainsi, pendant nos campings en pleine nature, pendant nos voyages d'une ville à l'autre, et c'était vraiment quelque chose de génial. D'autant que petit à petit, on se rapprochait un peu avec le Vioc. Genre, il connaissait déjà presque toute ma vie au final, mais pas mes idées, mon caractère. Et lui, il me parlait un peu plus des raisons de ses voyages. Visiblement, il était receleur d'informations plus ou moins. Enfin, c'est ce que j'avais compris sur le coup.
 Les années passent, je deviens de plus en plus douée... À mes yeux en tout cas ! Et puis y'a ce fameux événement. Le truc qui a fait la guerre entre Eclypteth et Vanerzame. Et ce qui en a découlé, donc le racisme envers les humains, et plus ou moins notre exclusion de ce Monde. Ce qui m'a fait me poser une vraie question. Mon maître, parce que c'était devenu mon maître, c'est quoi ? Il a une tête d'humain, un corps d'humain, mais est-ce qu'on peut vraiment juger là-dessus ? Y'a plein de races qui peuvent prendre apparence humaine. Donc... Je lui ai posé la question. Et il m'a dit qu'il était plus ou moins humain.
 PLUS OU MOINS ! Il m'avoue directement qu'il me dit pas tout, mais me dit quand même pas tout. Avouer à quelqu'un qu'on a un secret, mais qu'on veut pas le dire même quand on pose la question, c'est sale ! Du coup, je l'ai harcelé plusieurs jours durant. Et... Rien. Il a jamais craché le morceau. Le vilain.
 
    Mais soit, il avait son secret, moi, j'avais ma race d'exclue. J'avais eu un peu peur qu'il ne me suive pas, mais il était visiblement suffisamment humain pour se faire éjecter de ce Monde comme tout le reste de ma, ou notre, race.
 Nous nous sommes donc rapidement retrouvés sur Vanerzame. En plein Afrique, d'après ce que m'avait dit Borgar, chose qui s'est avérée vrai bien sur entre-temps. Il était un peu dépaysé, ou en tout cas, un peu perdu. Je voyais bien qu'il avait moins de 'missions' qu'avant, on passait plus de temps à s'entraîner, mais son esprit était un peu ailleurs.
 Lors de ce changement de Monde, je venais de passer les dix-huit ans à peu près. C'était donc il y a dix ans. Forte en maths hein ? Bref. Après quelques mois, mon maître a fini par s'en remettre. Du coup, il reprenait du poil de la bête pour les entraînements. Et finalement, après une année supplémentaire dans ce nouveau Monde, il a fini par m'avouer qu'il voulait m'apprendre autre chose que la baston. Sur le coup, j'ai eu peur. Je me suis dit qu'il allait sortir des livres, et me faire des cours d'histoire. Mais...

   Grosse surprise ! Il avait encore mieux à m'apprendre, que de simples coups de poing, coups de pied et prises ! Visiblement, et bon, ça s'est avéré vrai. J'avais un talent pour la magie. Ou en tout cas, j'avais des possibilités, comme il disait. Je pense qu'il me voyait pas assez maline pour m'en sortir, malgré mes capacités, pfeuh !.. M'enfin, il a donc décidé de m'enseigner son grand dada. La magie du Sable. Mais... Pas élémentaire. Une magie oubliée. Oui, je savais ce que c'était déjà à l'époque. Alors j'ai cru qu'il se fichait de moi. Et puis... Non. C'était vrai. Remarque, j'y connaissais pas grand chose en matière de magie à l'époque, donc est-ce que je pouvais me permettre de juger la différence entre un mage de sable, et un mage 'oublié' de sable ?
 Sur le coup, j'avoue que j'ai été un peu déçue cela dit. Encore du sable. J'ai passé mon enfance dans un désert, et ce type voulait me lier à une magie qui manipule le sable, des grains que j'ai trop vus. J'ai passé mon enfance dans un désert, et ce type voulait me lier à une magie qui manipule le sable, des grains que j'ai trop vus. Mais après quelques démonstrations, j'avoue que j'ai été conquise, et je me suis vite prise au jeu. Et Borgar a été un instructeur encore plus strict à partir de ce moment-là. Plus encore que pendant l'entraînement physique. Parce que la Magie oubliée, visiblement, est dangereuse. Pour son utilisateur autant que pour ses ennemis. Mais ça me plaisait, étonnamment. Je pense que c'était un bon enseignant, en tout cas pour les personnes comme moi. Comment ça comme moi, vous demandez ? Euh... Intelligente, et parfaite. Oui, oui.
 Vu que j'étais performante. Enfin à ma façon. Il a fini par me faire invoquer mon familier. Un rituel assez spécial, surtout dans les régions dans lesquelles on se déplaçait à ce moment-là, une succession de savanes et de zones.. Désertiques. Encore. Et toujours. Mais le rituel avait été un succès, plus ou moins. Je m'attendais à quelque chose d'impressionnant ! Grand ! Plein de splendeur et de puissance ! Quelque chose comme moi !.. Un furet. C'est ce que j'ai eu. Au moins, il est trognon. Et puis, en réalité, il a son utilité, pas en combat, c'est sûr, mais remarque, vu que je sais me battre, disons qu'il assure mes arrières sur les choses qui me font flancher.
 Puis, trois nouvelles années se déroulent. Je maîtrisais de mieux en mieux ma magie. Et globalement, je participais de plus en plus aux 'missions' du vieux. Jamais trop activement, mais il m'envoyait faire des petites besognes, ou poser deux ou trois questions innocentes à des types qu'il ne pouvait visiblement pas approcher. Peut-être pour rester cacher, ou parce qu'il avait un passif avec eux, que sais-je.
 On commençait même à faire quelques combats amicaux, et j'arrivais à tenir !.. Au moins quinze secondes ! Incroyable !
 Et puis, un peu comme à notre arrivée dans ce Monde, il a fini par redevenir un peu étrange. Vers mes... Vingt-trois ans ouais. M'en souviens facilement maintenant, puisque j'ai compris qu'il était comme ça à cause du Crépuscule, qui venait de naître. Ça l'a vachement tiraillé, et pas mal occupé. Moins d'entraînements, plus de missions. Mais il m'emmenait toujours avec lui, malgré le 'danger' comme il disait, et le 'sérieux' de ses missions. J'ai rapidement (... Sans commentaire) compris qu'il faisait en réalité partie de la Congrégation. Et que si il était informateur depuis le début, c'était pour leur compte. Cela dit, je préférais découvrir ça qu'un truc louche. En réalité, ça m'a même assuré que j'avais fait un sacré bon choix ! Et une chance inouïe de l'avoir croisé par hasard.
 Mais soit, nous enchaînions ce genres de petits passage, je commençais à me demander pourquoi il ne m'avait pas simplement envoyée à la Congrégation pour me recruter. Pourquoi il me gardait avec lui tout ce temps. Il y a normalement un Cursus classique si j'avais bien compris, et donc des 'études' et des formations là-bas, que je n'ai jamais suivi, si ce n'est avec lui en cours particulier. Du coup, je m'en plain pas trop, c'était superbe d'être sous le commandement et l'aide de quelqu'un comme lui.
 Malheureusement... Tous les miracles ont une fin. (Je change les dictons et les proverbes si je veux.) Celui-ci prit fin pendant l'année de mes vingt-six ans. Pendant une certaine mission... Mission de malheur.
Chapitre III : Pertes et avenir



    Toujours en Afrique, nous traversions souvent les pays qui font le continent. Mais cette fois, c'était un objectif bien plus dangereux que nous visions, et Borgar avait été clair, il acceptait que je vienne, mais je devais le suivre, et je devais être préparée au pire. Autant dire que j'ai accepté tout de suite, pas question de lui faire faux bond au milieu de l'aventure !
 C'était la première fois qu'il me faisait un réel briefing sur la mission. Notre but était d'espionner un petit groupe de membres du crépuscule, et si possible d'intervenir. Ils avaient apparemment de grandes activités dans les environs, dans un trou paumé par contre, bha oui, rituels secrets exigent ce genre de discrétion. Surtout sur Vanerzame. On savait à peu près la zone dans laquelle ils opéraient, mais rien de très précis. Globalement, la mission se faisait au tâtonnement.
 Et comme vous vous l'attendiez, tout ne s'est pas passé comme on l'espérait. Ça a même été un capotage total. En parti par ma faute. En fait, le vieux avait fini par trouver une piste, en tout cas un début de piste. Et dans une sorte de campement abandonné, il a cru, ou il a trouvé d'ailleurs, j'ai pas eu le temps de savoir, des traces de rituel. Un truc du Crépuscule donc. J'étais restée aux abords le temps qu'il observe un peu tout ça, je montais plus ou moins la garde.
 Malheureusement, quelque chose a attiré mon attention, une sorte de tâche lumineuse qui se démarquait dans la pénombre. J'ai rapidement prévenu le vioc, avant de commencer à m'en approcher, sans vraiment lui laisser le temps de réagir ou de me dire quoi que ce soit. Et c'est là d'où vient l'erreur. C'était un leurre, un bête appât, et j'avais foncé dedans tête baissée. Même pas le temps de dégainer, que je sentais déjà le sommeil me prendre, somnifère ? Assommée ? Honnêtement, cette partie-là, elle est sombre en souvenir. Et le vieux n'était pas visible, même si j'espérais qu'il me sortirait de tout ça aisément, comme il l'a toujours fait.

   Mais comme il m'avait prévenu, cette mission n'était pas bateau. Elle était dangereuse. Et c'est ce que j'avais compris trop tard, à mon réveil. Cette fois, pas d'extérieur, pas de poussière alentour. Pas de sable.. Un sous-sol, c'est ce que j'avais cru déceler comme logique. Des chaînes entravant mes poignets, relevant mes bras en 'y' au-dessus de moi, mes chevilles également attachées au sol. Position inconfortable, et situation qui l'était tout autant.
 Les types présents dans les coins avaient fini par remarquer mon réveil, et se relevaient rapidement pour venir me jauger. Ho, je leur ai craché dessus, premier réflexe. Et puis je les ai insultés, et leur ai dit qu'ils pouvaient bien aller se faire voir si ils attendaient quelque chose de moi, des infos ou quoi que ce soit. Le vioc m'a jamais donné d'infos importantes, alors bon.
 Cela dit, ils ne pouvaient pas le savoir, et dans leur tête, ils avaient probablement quelque chose à retirer de moi...
 Est-ce que je dois vraiment décrire la suite ? Décrire les outils qu'ils ont utilisés, les douleurs que ça a engendrées ? Parce que si vous voulez voir mon bras gauche, il en est hors de question. Et vous décrire les blessures qui m'ont recouverte ensuite, ça ne vaudra jamais de les voir en direct. J'étais dans un sale état après quelques heures, essoufflée et exténuée. Ces salauds savaient y faire... Quoi que j'avais jamais été entrainé à résister à tout ça, la seule chose qui me faisait pas cracher des infos, c'était que je n'avais pas d'infos.
 Oui, j'ai craqué, oui, j'ai souffert, j'ai supplié même. Qu'on me relâche d'abord. Qu'ils me croient ensuite. Et j'ai fini par supplier de m'achever. Ça les a fait rire, forcément. Si ça avait continué, je pense que j'aurais fini par les supplier de faire de moi ce qu'ils voulaient. J'étais au courant du marché d'esclave, et si ils avaient pu continuer à me torturer ainsi, je me serais probablement rabaissée à vouloir devenir l'une d'entre elles, tant que la douleur cessait.
 J'ai beau être une imbécile heureuse, je n'ai jamais eu à vivre ce genre de chose, c'était la première fois, et c'est encore aujourd'hui la seule et unique fois, fort heureusement.
 
    Et fort heureusement également, je n'ai pas eu à aller jusqu'à vendre ma dignité. Borgar à la rescousse, j'entendais des pas lourds descendre les escaliers que j'apercevais à peine. Rapidement, mes deux derniers bourreaux se sont jetés droits sur l'escalier, visiblement conscient que ce n'était pas un ami à eux qui arrivait. Et aussi vite, j'entendais leurs derniers soupirs, étouffés par je ne sais quelle technique de mon maître.
 Je me risquais enfin à un sourire alors qu'il sortait doucement de l'ombre de la salle. Cela dit, il s'est aussi rapidement estompé. Je comprenais mieux le pas lourd et lent de celui qui était mon maître, depuis maintenant onze ans. Son corps était sanguinolent, des plaies omniprésentes sur son corps. Et si au niveau quantité, j'étais peut-être plus impressionnante que lui, c'est surtout au niveau de la profondeur et la dangerosité de ses coups qu'il me dépassait largement.
 Mon premier réflexe a été de lui hurler dessus, de me détacher vite pour qu'on se diriger quelque part pour le soigner. C'est ce qu'il fit en partie, utilisant son sable encore déposé dans la salle pour couper les chaînes qui me retenaient. Je voulais me précipiter vers lui... Mais mon corps avait décidé de me dire 'Non' le temps que mes jambes reprennent un peu de constance. Et le temps qu'il me fallait pour réussir ça, il était déjà tombé à genoux, me forçant à essayer de le relever, avant de comprendre qu'il n'y mettait pas du sien. Grande gueule comme moi, je me suis mis à l'engueuler de pas bouger ses fesses. Mais il avait décidé que c'était le moment de la sieste, se laissant doucement aller sur le dos. Je l'ai rattrapé comme j'ai pu, sans forcer sur mes blessures. Le reposant sur mes genoux en espérant qu'il pourrait marcher dans pas longtemps. Douce illusion bien sûr.

   Je me souviens de la majorité des mots qui ont été échangés ensuite. Juste après qu'il m'ait annoncé qu'il ne s'en sortirait pas. Lui et les pincettes, ça faisait deux, un peu comme moi. Mais si je voulais croire qu'il s'en sortirait, c'était pas pour lui, pour le bercer de croyance. C'était pour me tromper moi-même, perdre ce type, c'était impossible à mes yeux. Je pouvais pas imaginer la suite. Ma vie était basée sur les objectifs qu'il me donnait, sur le chemin que je suivais bêtement.
 Et cette espèce d'imbécile trouvait rien de mieux à faire que de sourire bêtement au plafond. Si j'avais pas été autant déboussolée, je lui en aurais collé une, même dans son état. Et probablement que si ça arrivait maintenant, je le ferais. Mais non, je me contentais de le regarder partir, et surtout, une fois qu'il prit la parole, de l'écouter. Parce qu'il avait visiblement beaucoup de choses à me dire.
 Il me dévoila finalement son identité. La vraie, pas simplement celle d'un informateur de la congrégation. Même si c'était vrai. Non, il me parlait de son identité. Il n'était pas humain, ou en tout cas pas entièrement. J'écarquillais les yeux lorsqu'il prononçait finalement ce nom. 'Dragon'. Le dragon de sable. Mais... Quoi ? C'était absurde pour moi. Comment j'aurais pu croiser la route d'un dragon, alors qu'ils sont si peu. Et comment il aurait pu me laisser voyager avec lui ?..
 Et bon.. Dans son état, il décidait de pas trop me laisser le temps de tout assimiler. Probablement qu'il avait peur de ne pas pouvoir tout me dire. Il me conseilla une ville, dans la région, avec un contact de la congrégation. Je devrais aller, le voir, lui dire ce qui lui est arrivé, et leur demander de me rapatrier au siège de la congrégation, me recruter de façon plus officielle que sous son aile.

   Mais la dernière chose qu'il faisait, c'était des excuses. Je ne comprenais pas vraiment d'où elles sortaient, mais il se rattrapait rapidement. Il voulait me parler de sa Nature bientôt, et surtout, il voulait m'entraîner plus longtemps. Parce qu'il comptait me confier son essence...
 Je crois bien qu'à ce moment-là, je me suis mis à rire. À rire sur le corps immobile de mon 'maître Dragon'. Me confier ça, à moi ? Depuis quand j'étais digne de responsabilité ? J'ai toujours voulu me battre, j'ai toujours voulu vivre à fond. Je me suis toujours dit que j'attendais bien un détour dans ma vie, que si il arrivait, j'en profiterais pour avoir un rôle à jouer. Des rêves de gosses qui veulent devenir un héros. Mais là... C'était devant le fait accompli que je me rendais compte de ce que ça impliquait.
 Pourtant... Qu'est-ce que je pouvais lui dire d'autre que 'd'accord' ? Il m'a tout offert. Une vie, une vrai. Pas celle de la caravane où j'ai grandi. Une vie de voyage, d'exaltation. Et même si il voulait me changer à jamais, faire de moi quelque chose d'autres qu'une... Humaine. Alors soit.
 Mais confier son essence, tue le Dragon. Je savais bien qu'il était condamné, et je venais d'apprendre pour l'essence. Mais expédier la chose ainsi, c'était compliqué. J'aurais pu lui parler de milliards de choses, évoquer des centaines de souvenirs que nous nous étions faits. Mais la seule chose que je pouvais lui demander, avant le grand saut final... J'en ai honte maintenant. J'avais combien.. Vingt-six ans ouais. Et je lui ai fait la demande d'une gamine. Une vraie, stupide et puérile. Les larmes aux yeux en plus, si je me voyais maintenant, je crois que je rirais intérieurement. Remarque, c'est le cas rien qu'en y repensant.

"Est-ce que... Je peux t'appeler Grand-père ?"

    Défense de rire. Je me moque de moi-même si je veux, mais que je vous vois pas esquisser le moindre sourire moqueur. C'était sérieux. Il avait été tout pour moi, plus que mes parents. Plus que la caravane, plus que quiconque. Et même si les débuts avaient été folkloriques, nous nous étions liés, je l'ai apprécié, comme un exemple à suivre. Enfin dans la façon d'agir, pas la façon d'être. Et lui avait sûrement décelé quelque chose. Je ne sais pas quoi. Suffisant pour se décider à me confier son être, son pouvoir.
 Je suis pas sûre d'avoir besoin de préciser qu'il a hochée la tête, continuant à me sourire de son mieux dans son état. Remarque, mon sourire à moi quand il a accepté, devait pas être des plus joli non plus. Plein de crasse après ce passage dans la cave. Plein de larmes depuis que j'avais craqué, et que j'avais compris son destin à lui. Mais si il avait apprécié quelque chose chez moi, ça devait être ma joie de vivre ridiculement puissante non ? Je pouvais pas spécialement le laisser partir en faisant la gueule devant lui. Au moins, il aurait ma tête d'imbécile tout sourire devant lui avant de disparaitre.
 Puis je sentis qu'il s'activait. Levant faiblement une main à mon visage, il essuyait vaguement quelques larmes, alors que je sentais quelque chose affluer en moi. Au début, c'était chaud, rassurant presque. Et puis ça commençait à sérieusement brûler tout mon corps. Ho, pas de flamme, j'avais juste la sensation, pas l'image qui allait avec. Je sais pas si c'était à cause de nos états pitoyables, ou simplement mon mental faiblard, ou bien mon corps de mouche. Mais rapidement ça a commencé à être beaucoup trop douloureux. Ça a commencé à me monter à la tête. À m'obstiner.
 C'était pire que la torture qui venait de s'arrêter. C'était pire que de perdre mon mentor. Je tremblais comme une folle, mes mains quittaient le corps du vieux pour se poser devant mes yeux, je regardais ma peau pour vérifier son état, vérifier que tout ça était dans ma tête. Et même si j'en avais la preuve sous les yeux, ça n'atténuait rien. Je me relevais, frénétiquement, tremblantes, bancales. Et puis j'ai commencé à hurler. Quand j'y pense maintenant, encore heureux que mon Vieux avait tout tué dehors, qu'il avait fait le ménage. Parce que dans mon état, j'aurais pas fait grand chose pour me défendre.
 Je basculais au sol toutes les dix secondes. Je me rapprochais peu à peu d'un mur, m'y tenant, avant de me rendre compte que ça n'améliorait pas mon équilibre. Enfin quand je dis 'm'en rendre compte', c'est gros. J'avais la tête ailleurs, j'avais la tête dans la douleur extrême. Jusqu'à ce que mon cerveau décide probablement que c'en était trop. Et là, l'écran noir.

   Quand je me réveillais, plus rien. Plus de douleurs. Je n'avais aucune idée du temps qui avait passé, la salle était identique à avant ma crise. Le corps de celui qui m'avait autorisé à le considérer comme ma famille était étendu là. Il en était bien mort, de ses blessures ou de son don d'essence, que sais-je. Il avait l'air plutôt paisible. Contrairement à moi juste avant mon évanouissement. Que ce soit parce que j'avais épuisé mes larmes, ou pour une autre raison, je ne me remis pas à pleurer. Je l'avais juste observée, agenouillée devant lui pendant quelque temps. C'était un moment de pause, le temps de me remettre de cette mission. Ma première avec autant de responsabilité, et ma pire mission.
 Puis, une fois ressourcée, une fois prête, j'avais effectué l'effort de me relever. Quittant des yeux celui qui m'avait non seulement changée à quinze ans, mais qui venait de le refaire à vingt-six. Une rencontre d'une vie.
 En me dirigeant vers la sortie, j'observais les corps des deux chiens qui m'avaient fait passer un sale quart d'heure. Haussant un sourcil sur l'un d'entre eux, avant de m'en approcher. Me baissant sur lui pour récupérer mon bien. Mon épée. Je me suis promis de faire payer tous ces sales fumiers du Crépuscule. Pour le vieux, pour moi. Pour tous ceux qui avaient dû souffrir avant nous, et ceux qui souffriraient après, en attendant de détruire leur organisation de pourris.
 Mon épée accrochée, je sortais finalement de la cave. Sortant de la pauvre case qui servait d'abri à l'échelle. Et je me dirigeais vers le premier village dont j'avais souvenir. Il m'avait confié un contact que je comptais exploiter, dans une autre ville. Mais j'avais besoin de m'orienter d'abord, me soigner également. Et faire attention à la pleine lune. Il m'avait prévenu. Je devais m'isoler pendant cette nuit là, toujours, pour me protéger, et protéger les autres surtout. J'avais quelques jours avant de tomber sur cette première nuit. J'aurais le temps de guérir, et de me mettre en route probablement.

    La suite défila rapidement. À la sortie des environs, j'avais retrouvé mon furet, qui était resté en retrait lorsque le vieux était venu me chercher. Et j'ai rejoint ce village. On m'y a soigné, j'y ai emprunté les premiers bandages qui me permirent de camoufler les marques atroces que mon bras garderait à vie. J'avais demandé mon chemin, et j'étais partie. Simple, pas d'implication avec les gens du coin. Juste ce qu'il me fallait, et partir.
 C'est pendant cette route que ma première pleine lune apparut. J'avais monté un petit feu de camp, loin des chemins. Et j'avais eu droit à cette douleur titanesque. Pas sans me rappelle quand Grand-père m'avait filé son essence. Et j'avais pu me transformer pour la première fois, pas spécialement volontairement au final. Et la journée suivante, j'avais repris forme humaine, me permettant de continuer ma route.
 Arrivée dans la ville en question, j'avais finalement pu retrouver ce contact. En apprenant que je connaissais Borgar, il me crut rapidement, tiquant lorsque je parlais de sa mort. Il m'avait demandé ce qu'il avait fait de l'essence du Dragon de sable... Je n'avais pas vraiment su quoi répondre. Apparemment, si il ne me l'avait pas confiée, elle aurait errée aléatoirement dans le Monde, à la recherche d'un hôte qui lui 'conviendrait'. Au final, je haussais les épaules, cachant que j'avais récupéré la fameuse essence.
 Il accepta aisément de m'envoyer à la congrégation. En quelques jours, on finit par m'envoyer en avion jusque Paris. Et à Paris, j'empruntais, escortée, le portail qui m'amenait à Kalerya. On m'accueillit à la congrégation, et rapidement, j'avais demandé à voir un responsable, quelqu'un d'un minimum gradé. Je pense que le fait d'avoir été officiellement ou non, l'apprentie de Borgar avait pesé. Et on m'avait amenée vers quelqu'un qui avait de 'beaux habits'. Et à celui-ci, j'avouai donc que j'étais maintenant la détentrice de l'essence du Dragon de Sable. J'avais eu le temps d'y réfléchir sur le chemin, autant faire confiance à la Congrégation, après tout, c'était ce que faisait le vieux.

   Bien sûr, on me fit passer quelques tests. Pas seulement pour vérifier mes dires, mais également pour voir où en était mon entraînement depuis que le vioc m'avait pris sous son aile. Tests sur ma magie, tests physiques (durant lesquels j'avais réussi à faire sortir mes écailles, prouvant aisément ma nouvelle Nature), et quelques tests intellectuels. Bon, je ne vous cache pas que l'un des trois fut plutôt mal réussi. Mais au final, c'était de bons résultats. Et après quelques semaines, on m'avait finalement affecté à une Division. La Division 6.
 On me présenta toute la grandeur du bâtiment, me le fit visiter, et en quelques mois, j'avais repris une vie étrangement stable au sein de l'organisation. Le temps de me cadrer, de m'habituer à mon rôle, de comprendre le fonctionnement des lieux, de la hiérarchie. De tout. Et ça fait maintenant un peu plus d'un an que je suis là, membre officielle de la Division 6 de la Congrégation de l'entre-monde. Participant à ses missions avec joie et sourire.

   Et voilà, vous savez tout ce qui se cache derrière ma tête de Turc, et mes blagues nulles. En espérant que savoir tout ça vous soit utile. Je pense vous laisser, j'ai mes propres obligations qui m'attendent. Je ne suis peut-être qu'un membre lambda de la Division, mais j'ai moi aussi des rôles à remplir. À bientôt peut-être. Ce fut un plaisir, tant que je suis sûre que vous n'avez pas rit de moi..




Informations Supplémentaires

Votre surnom
Celes, Celeste, Eldaria, Eledarth, et tant d'autres :3

Votre âge
23 ans

Qui est sur ton avatar ?
BlackBird du WebComic Carciphona

La catégorie de ta magie
Magie Oubliée

Nom de ta magie
Lokka Cherès > Magie oubliée du Grand Roi du Désert.

Accès à la zone H/Y/Y
Oui

Pourquoi avoir choisi Kalerya ?
Une gentille personne m'y a fait venir :3 Et honnêtement, en voyant le contexte aussi complet, en voyant des dragons jouables, en voyant un dragon de sable, et en voyant que l'ambiance était cool sur la CB, mes valises sont prêtes !

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Dernière édition par Lokka Cherès le Mer 1 Fév - 21:03, édité 9 fois
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Siriel K. Vineldyl
Lun 30 Jan - 10:25
Coucou & Bienvenue,

Si tu as des question n'hesites pas à nous contacter.
Bon courage pour ta fiche :love:

N'oublie pas de préciser le type du dragon que tu souhaites incarnée ^^
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Alexander Bianco
Lun 30 Jan - 10:33
Coucou et Bienvenue sur le forum o/

Alors, je viens juste faire une légère remarque, rien de grave. Cela concerne ta magie, tu l'as définit comme une Magie Perdue, ceci n'est pas possible en regardant la description de ta magie. Pour deux raison, la première est qu'une magie perdue doit être héréditaire ou implantée par opération en la personne. La deuxième raison est que ta magie est une magie élémentaire du sable lorsque l'on lit la description.

Tu peux donc la renommer en magie élémentaire et changer la façon dont tu l'as acquise ou la transformé en véritable magie perdue en changeant peut être le nom et aussi la façon dont tu l'as acquise. ^^
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Lokka Cherès
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Lokka Cherès
Lun 30 Jan - 10:36
Hello ! Merci bien pour les bienvenues ;) Dragon de sable du coup, je vais préciser ça c'est pas faux :3

Et pour ce qui est de la magie, je comptais la faire implanter, c'est juste qu'avant de le préciser dans la magie, j'attends d'y venir dans l'histoire, histoire de pas écrire des trucs différents et de devoir broder pour arriver au même résultat héhéhé..

Du coup ce sera modifié à la fin de l'histoire logiquement, ou en cours, mais merci pour la précision o/ (En vrai, j'aurais pu oublier, donc c'est cool de le rappeler à mon cerveau de poisson rouge.)
Invité
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Lun 30 Jan - 12:15
Bienvenue à toi ! J'espère que tu te plairas parmi nous ~
Invité
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Invité
Lun 30 Jan - 13:14
Bienvenue à toi le cacher !

J'avais hésité avec des loques pas chères, mais je me suis dit que ce n'était pas très glorieux :3

Bienvenue en tout cas o/
Invité
Anonymous
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Invité
Lun 30 Jan - 13:57
Bienvenue !
Courage pour ta fiche :poulpe2:
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Lokka Cherès
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Lokka Cherès
Mer 1 Fév - 11:09
Et bien... Je pense avoir tout fini, j'attends donc votre passage et les potentielles modifications à apporter o/

En espérant que tout se passe bien, merci pour la lecture ;)
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Siriel K. Vineldyl
Mer 1 Fév - 13:57
Coucou :love:

Un membre du staff passera validé ta fiche sous peu !!
Invité
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Invité
Mer 1 Fév - 16:46
Coucou.

Avant de noter ta présentation, il va falloir ajouter les contrecoups de ta magie. Vois tu, la magie oubliée, comme la magie perdue, requiert des contrecoups ^^.

Ensuite, j'ai une question sur ta magie : tu manipules le sable, mais est-ce que tu le crées ? Est-ce que comme c'est une manipulation terrestre (les grains de sable sont des roches), tu peux créer ton sable à partir des roches ? Est-ce que tu peux carrément le créer de ton corps ?

Voila :love: (PS : j'ai quand même lu toute ta fiche, et du coup je vais vouloir un lien avec mes persos xD)
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