Quoi ? Vous voulez que je vous parle du commandant An Iar? Eh bien que dire... En 35 ans de service, c'est bien la première fois, que j'avais vu une recrue devenir commandant de sa propre unité en si peu de temps. C'est peu dire si j'ai connu de bons éléments, mais cet homme avait un mental qui relevait plus de la machine que de l'humain... Je me demande même s'il était humain ! Sa loyauté était comparable à celle d'un chien envers son maître, jamais en tant que général, je n'ai vu un soldat suivre aveuglément des ordres sans se poser de question, il n'y avait pas que sa loyauté qui était impressionnante, son intelligence et sa capacité à diriger l’étaient tout autant et faisaient de lui un excellent stratège. Je comprends mieux maintenant pourquoi son unité était surnommée "La meute". Lorsque cette unité tactique était envoyée sur le champ de bataille, elle ressemblait plus à une meute de loup qui chassait qu'à des soldats. Il y ressemblait aussi sur un autre point : ils n'abandonnaient jamais l'un des leurs, qu'il soit blessé ou déjà trop tard. Nous n'avons jamais eu à enterrer un cercueil vide, il était aussi extrêmement protecteur, il était recouvert de plus de cicatrices et de balafre que n'importe lequel de ses subordonnés, chacun d'eux vous dira qu'il leur a sauvé la vie. Plus je lisais leurs rapports de mission, plus je reconnaissais sa persévérance et sa combativité. Jamais une seule situation critique ne l'avait mis en déroute et fait échouer leurs missions. Mais il avait aussi une part de défaut, il était beaucoup trop impatient. Il lui arrivait de partir seul en mission avant son unité alors qu'il n'avait pas reçu l'ordre de se déployer, mais, ce qui l’a surement conduit à sa perte doit être sa tendance à prendre trop de risque : il lui arrivait de foncer tête baissée vers l’ennemi ; s'il avait changé cette tendance, je pense qu'il serait encore parmi nous aujourd'hui. C’est un homme qui avait des passe-temps divers et varié, comme par exemple dès qu’il le pouvait, il fumait un cigare ou deux suivant le moment de la journée, plus souvent lorsqu’il contemplait le coucher de soleil que j’ai d’ailleurs souvent pu contempler avec lui lors de mission spéciale. Je me rappelle de cette phrase qu’il disait à chaque fois qu’il allait fumer un cigare : « Je vais me brûler un barreau de chaise… », Ce genre de phrase qui vous fais lâcher un petit sourire en coin. Je ne l’ai jamais vu boire un verre seul, il était toujours accompagné de quelqu’un et le plus souvent par les membres de son unité, quoi de plus normal me direz-vous. Je me souviens aussi du fait qu’il lisait énormément, lors de ses permissions il ne quittait pas la caserne et allait à la bibliothèque ou aux archives pour trouver de quoi lire et aussi pour trouver un coin tranquille pour dormir… Je pense qu’il s’agissait aussi de l’un de ses passe temps, dormir… Il était même champion dans cette catégorie-là, dès que vous le perdiez de vue, c’était terminé, il avait déjà totalement disparu dans un endroit calme et tranquille où il pouvait faire une petite sieste sans être dérangé par qui que ce soit. Ah… Que de bon souvenir du temps passé. Sur ce veuillez m'excuser, j'ai un rendez-vous.

Bonjour mon enfant, je vous ai entendu parler de Fenköll An Iar avec Judy. Il se trouve que Fenköll était mon compagnon de chambre lors de sa période de convalescence. Écouteriez-vous l'histoire qu'il a confiée à un vieux loup solitaire et qui va vous la conter à son tour…


C'est à la dernière lueur du jour du solstice d'été de l'année 1961 le 26 juillet pour être plus précis, que le jeune Fenköll naquit sous le signe de la lune. Il faut savoir que pour le Clan An Iar naître sous le signe de la lune signifie avoir une plus grande résistance à son instinct sauvage, mais bien que ce soit vrai lorsque l'instinct d'un loup-garou, né sous la lune, se déchaîne, il est d'autant plus féroce que la normale. Lors de son premier anniversaire, il se vit offrir un collier composé de 32 dents de loup, ceci faisant partie des traditions des An Iar. Le collier représentait l'évolution jusqu'à la maturité ; au premier anniversaire, ils offrent à l’enfant un collier comportant 32 dents qui constituent la dentition d'un louveteau puis tous les deux ans jusqu'aux 21 ans du jeune loup-garou, ils offrent une dent à chaque anniversaire pour atteindre un nombre total de 42 dents, étant le nombre de dents qui composent la dentition d'un loup adulte. Dans le Clan, le jeune Fenköll était considéré comme un petit génie, à l'âge de sept ans, lorsqu'il venait de recevoir sa troisième dent, il savait déjà lire, écrire et il commençait à apprendre à jouer du violon. Il savait parler couramment sa langue maternelle à l'âge de trois ans seulement. Mais c'est à l'âge de dix ans que son entrainement à la magie de son Clan : «Leap in the dark » a débuté. Car bien que ce soit un petit intellect, il est nécessaire de manier le katana ou toute autre arme blanche existante pour que la magie soit utile. C'est d'ailleurs durant l'un de ses entraînements qu'il fit la rencontre d'une jeune bergère de la région…


Le Clan An Iar vivait reclus de la société dans un ranch de l'Ouest américain ; bien qu'étant reclus de la société, à cinq kms de leur terre vivait une autre famille : les  « Riverside ». Une jeune fille est née dans cette famille le jour suivant la naissance de Fenköll et portait le doux prénom de Lorène Riverside, le 10 août 1971 alors qu'elle avait dix ans elle aussi, elle se promenait dans la forêt qui séparait les deux propriétés, Fenköll tombât nez à nez avec elle pendant qu'il pratiquait sa magie. Ce fût leur première rencontre. Elle, ne connaissait rien au monde de Fenköll, et quant à lui, ne connaissait presque rien de son monde à elle. Alors qu'ils avaient fait une rapide présentation Fenköll entendit son professeur l'appeler au loin et dû vite partir. Mais les deux jeunes enfants avaient eu le temps de se faire une promesse : que Lorène ferait découvrir son monde à Fenköll et qu'il lui ferait découvrir le sien. Chaque jour où Fenköll s'entraînait les deux enfants se rencontraient dans la forêt et discutaient du monde de Vanerzame, Lorène apportait des livres avec des images et des photos prisent un peu partout autour du globe. Ils passaient des jours heureux jusqu'à la date de la deuxième année de leur première rencontre…


Le 30 juin 1973, Fenköll était parti s'entraîner seul en forêt. Bien qu'il soit devenu maître dans la maîtrise de sa magie, malgré son jeune âge ; il aimait dire, partir, s'entraîner alors qu'il allait voir la petite Lorène en secret, comme ils se l'étaient promis. Arrivé au lieu de rendez-vous, il aperçut la jeune Lorène habillée comme à son habitude avec un jean, une chemise à carreaux noir et rouge et une paire de santiags, ses longs cheveux châtains clairs coiffés en tresse et ramenée par-dessus son épaule. Une vraie cowgirl du Far West... Comme toujours, elle avait apporté des livres et des photos, mais ce jour-ci rien n’allait se dérouler comme prévu. Bien qu'il sût que ce jour était un jour de pleine lune Fenköll ressentait des vertiges et une certaine envie de bondir sur la jeune Lorène alors qu'il était à peine le milieu de l'après-midi. Plus il la regardait, plus son instinct sauvage prenait le dessus, jusqu'au moment où, finalement, il lui bondit dessus, son instinct avait tellement pris le dessus qu'il n'était plus maître de ses actes, mais il lui restait encore un brin de lucidité, juste assez pour imprimer à jamais la vision d'horreur de son acte sanguinaire. Partiellement transformé par l'éclipse solaire qu'il y eut ce jour-ci, il avait la jeune fille allongée sur le dos, coincée entre ses jambes ; à l’aide d’une de ses pattes il lui retenait les mains vers le haut et de l’autre transperçait l'estomac de son premier amour…


Six ans après l'incident, Fenköll entendit parler de la guerre qui commençait à faire rage. Durant ces six dernières années, il a passé son temps à s'entraîner. Il décida donc de quitter son Clan et de s'engager dans l'armée, il s'agissait là d'une façon pour lui de vivre l'enfer et de se repentir de ses péchés. Dès son enrôlement dans l'armée, il se fit remarquer lors des tests d'aptitude grâce à son ouïe surdéveloppée, ses compétences physiques et ses aptitudes au combat. Malgré ses 18 ans, il monta très vite en grade pour devenir commandant à ses 20 ans, à ce moment le général de l'armée lui donna carte blanche pour créer une unité d'élite qui excellait aussi bien dans l'assaut que dans l'infiltration et la récupération d'information. Cette unité se fit très vite appeler « La Meute » d'une part parce que beaucoup d'entre eux étaient des loups-garous (mais ils ne le divulguaient pas aux autres unités, cela devait rester entre eux) et d'un autre côté par leur façon d'agir qui pouvait s'apparenter à une meute de loup qui chassait une proie. Mais lors d'une mission, il y eut des facteurs imprévus et indésirables : des armes du marché noir et des Bariaths …


Lors de cette dernière mission en 1988 Fenköll avait 27 ans et ne savait pas qu’il allait mener son unité à l’abattoir, lorsque celle-ci est arrivée au lieu de rendez-vous, ils se sont retrouvés pris en embuscade par ces chiens de Bariath… Après le massacre, les Bariath sont partis en laissant le jeune An Iar pour mort. Plus tard la petite Judy l’a récupéré et ramené au centre hospitalier alors qu’elle cherchait des survivants et il fut le seul de son unité.
Après les opérations, il était dans un coma artificiel et s’est réveillé le lendemain, on était le 30 juin 1988 du calendrier de Vanerzame… Vous imaginez bien la réaction qu’il a eu lorsqu’il a regardé par la fenêtre et qu’il y a découvert un monde qui lui est totalement inconnu… Enfin bref lorsqu’il s’est réveillé, je me trouvais dans le lit d’en face et je voyais ce qui se trouvait à son chevet, sur la table se trouvait un pot de fleur presque fanée et une lettre sans aucune information dessus. J’ai bien vu une infirmière la déposer, mais je doute qu’elle vînt d’elle, lorsqu’il l’ouvrit, il la regarda un long moment puis étant imbu de curiosité, je lui ai demandé ce qu’elle contenait, il me la tendit en me disant qu’il avait du mal à la lire parce qu’il venait juste de se réveiller et me demanda de le faire pour lui, dans l’enveloppe se trouvait une dent de loup, il faut savoir qu’il avait reçu la totalité des dents qu’il devait recevoir. Il y avait aussi une lettre qui disait : « Je connais ton péché, retrouve-moi et tu connaîtras la vérité ».
Après cela, il a passé plus d’une année en rééducation à cause du traumatisme causé par la guerre et aussi à cause de toutes ses blessures. Chaque soir, il relisait la lettre et l’examinait pour trouver un indice qui aurait pu lui indiquer l’identité de l’expéditeur. Qui cela aurait-il pu bien être ? Il venait tout juste d’atterrir dans un monde qu’il ne connaissait pas, où personne ne le connaissait. Puis le jour de sa sortie après 2 ans de convalescence, il l’examina une dernière fois, mais cette fois grâce aux rayons du soleil qui passait par la fenêtre, il remarqua un filigrane. Il s’est ensuite empressé de le recopier sur un bout de papier et s’est mis à courir de partout dans l’hôpital en demandant à chaque personne qu’il croisait si elle connaissait cet emblème. Sans aucune réponse favorable, il quitta l’établissement et je n’entendis plus parler de lui jusqu’à ce que je reçoive une lettre de sa part le mois suivant. Dans celle-ci, il me racontait les choses qu’il avait vécues durant le mois passé, ainsi que sa stupeur à la découverte de ce monde qui lui était totalement inconnu et où il expérimentait la cohabitation entre toutes ces races. Au fait! Tient regarde, il est parti en laissant la lettre, il n’a pris que la copie du filigrane. https://i.servimg.com/u/f37/19/32/63/43/lettre11.jpg
Lorsqu’il a commencé son périple pour découvrir la provenance de cet emblème, il était considéré comme un voyageur solitaire et donc par la même occasion, un Bariath et lorsqu’il apprit la nouvelle, il changea directement d’orientation et devînt chasseur de primes... Un travail qu’il trouvait peut honorable jusqu’au jour où il vit les affiches de recherche et les têtes mise à prix qui était le plus souvent celle de Bariath : des traitres, des espions et autres parias. C’était aussi un travail qui lui permettait de voyager et d’enquêter sur l’origine de la lettre. Une fois par an, il m’envoyait une lettre et pendant 27 ans, il n’a eu de cesse de chercher la vérité et de voyager, des terres sublimes et verdoyantes de Luvarya aux terres abandonnées de Xiaoshi en passant par le monde médiéval d’Eclyptèthe. Sa recherche d’information n’a vraiment pas été fructueuse et la seule information qu’il avait réussie à obtenir concernant l’emblème, fut que celui-ci appartenait à une guilde « fantôme » chez les Bariaths.
Pendant ces 27 années, Fenköll n’a pas toujours exercé en tant que chasseur de Primes, mais seulement durant 25 d’entre elles puis, il a totalement cessé ses activités de chasseur et a rejoint l’académie de la congrégation, au bout d’une année seulement, il s’est engagé en tant que missionnaire et aujourd’hui, il espère trouver plus d’information au sein de celle-ci, mais également dans leurs archives. C’est d’ailleurs à ce moment, qu’il apprit l’existence des familiers, qu’il acquit le sien et qu’il devînt officiellement missionnaire.

Et c’est ici que s’arrête mon histoire sur Fenköll An Iar. Maintenant, mon enfant, tu es la deuxième personne à connaître l’histoire du loup An Iar.