C’est à ce moment-là que mon esprit a cessé de réfléchir, je n’avais pas envie de ça, de penser, je voulais simplement me laisser aller, laisser parler mon corps, mes envies, mes pulsions, il était temps d’être pendant ce moment un simple homme fou de la femme qui se tenait face à moi. Mes mains parcouraient toujours son corps, caressant sa peau blanche d’une douceur rare de ma part. Je voulais toujours plus, la voir encore plus se teinter de rouge, afficher un air si transi, de voir le plaisir déformé pour faire rayonner son visage, je voulais complètement la faire mienne.
Je me glissais alors pour savourer de mes lèvres son corps, je la couvrais de mes crocs, il fallait teinter cette peau de ma couleur, laisser ma trace, ma possession, elle n’était qu’à moi, personne ne pourrait plus s’emparer d’elle, ce genre de moment était mon privilège, comme les miens seraient uniquement les siens. Je pouvais m’immiscer en son jardin secret, explorer son esprit comme son corps, mais ce n’est que le début, nous ne faisons que jouer. Elle vient faire de même flattant ce qui fait ma fierté, ma virilité, je me laisse encore plus entraîné.
Pourtant la suite de cette histoire n’est plus qu’un déluge de sensation, de plaisir et d’image, je me souviens que nous nous sommes amusé à nous taquiner, à nous découvrir, à faire monter le plaisir, cette sensation délicieuse. Nous avons quitté l’eau sans pour autant nous séparer, nous avons terminé sur mon lit, laissant sur le chemin l’eau couler, permettant de suivre notre périple vers ce cocon d’amour.Je me glissais alors pour savourer de mes lèvres son corps, je la couvrais de mes crocs, il fallait teinter cette peau de ma couleur, laisser ma trace, ma possession, elle n’était qu’à moi, personne ne pourrait plus s’emparer d’elle, ce genre de moment était mon privilège, comme les miens seraient uniquement les siens.
Une nouvelle fois tout vint basculer encore, plongeant dans l’abysse de la luxure, notre fausse timidité venait de disparaître. Tu laissais parler la bête en toi et moi ma part Incube, nous avions encore un autre jeu, celui de qui mènerait la danse, mais nous avons vite laisser tomber, pensant simplement au plaisir. Je venais me lier à toi, scellant d’une façon plus charnel notre nouvelle façon de vivre, notre nouvelle relation.
J’ai marqué ta peau comme tu as lacéré la mienne, je t’ai montré mon amour comme tu m’as donné le tien, je ne pouvais que me perdre dans ce moment, me noyer dans cette extase. Nous avons dansé ce soir-là, nous avons été dans une symbiose des plus déconcertante, plaisante, troublante, excitante et j’en passe. Je me souviens de nos échanges, nos petites attentions, nos soupirs, nos râles et notre plaisir à la fin, cette euphorie envahissante qui finalement laissait sa place à Morphée qui est venu nous cueillir des plus facilement.
Ce noir, ce sommeil était plaisants, pour la première fois depuis longtemps, je m’endormais sans ressentir cette boule au ventre, le fait de devoir me lever, affronter l’ennui de la vie sans rien ou plutôt personne à mes côtés pour me comprendre, venir teinter mon regard d’une douce vision. Pourtant, ce sommeil fut trop court, je sentais ta chaleur s’envoler, quitter mes bras pour finalement laisser place à des secousses, un réveil plutôt douloureux, un regard vitreux, dans le vague, je ne discernais que les formes.
Tu me laissais le temps de retrouver mes esprits, ma conscience étant encore dans le vague, je pouvais simplement sentir tes doigts sur ma peau froide. Tes premières paroles faisaient écho dans mon esprit, se répétant en boucle, je connaissais ta magie, je savais pour cette bête dévorant ton âme et ensuite tes entrailles, je savais le sort qui t’était destiné, cela me fit frissonner à mon tour, accompagnant ton tremblement, je réalisais qu’un jour, j’allais te perdre, sentir la lumière de ma vie faiblir pour me laisser retourner seul à l’abysse qu’est notre monde.
Je perçois ta détresse, je sens la peur résidé dans tes yeux et ton corps, je t’entends prononcer ces mots, ceux que je ne voulais pas entendre, ce signal d’alarme qui nous ramenait encore une fois à la dure réalité de notre monde. Je déglutis, mon corps étant à nouveau parcouru d’un spam, pour la première fois de ma vie, je paniquais, je savais ce que cela signifiait et je ne voulais pas affronter cette vérité en face. Je ne pouvais alors m’empêcher de venir t’entourer de mes bras, autant pour te rassurer que pour me calmer moi.
Pourquoi briser notre moment ? Les dieux voulaient-ils toujours voir le drame pour mieux s’amuser de nous, je savais pertinemment ce que je devais faire si cela arrivait, mais c’était dur de le dire, c’était dur de devoir te dire que je devrais mettre fin à ta courte existence, de devoir briser de mes mains ce que j’ai toujours cherché dans le monde. Je devrais briser notre bonheur, nous serions les déclencheurs de notre propre chute ma démone, ma goule, ma bête, ma fleur, nous étions condamnés dès le départ.
Pourtant, je ne laisserais pas cela nous détruire, je nous ferais vivre, profiter de ce moment de répit et quand l’heure viendra, le fou accompagnera la bête, ensemble, ils ont commencé, ensemble, ils termineront cette histoire. Je te regardais, reprenant de l’assurance, affrontant ces mots, cette réalité, ce moment. Je cherchais tes lèvres pour te rassurer, te montrer que cela n’était pas terminé, il fallait être forte Loreina, notre vie serait une bataille constante contre ce monde anormale.
“Si tu perds le contrôle ma goule, il en sera comme nous avions décidé, je t’offrirais une dernière danse, nous verrons qui du fou ou de la bête fera cavalier seul pour la fin. Tu sais, je n’ai jamais aimé les happy end, celle où les méchants sont toujours punis de leurs actes, je préfère la fin où le méchant domine le monde et règne après avoir aussi durement travaillé. Je ferais en sorte de nous trouver un moyen, de nous ouvrir une nouvelle porte vers notre fin heureuse, celle où nous écrasons ensemble le reste du monde sous notre botte tout en profitant de la vie.”
Je t’embrassais à nouveau, scellant de cette façon cette promesse, je ferais en sorte te montrer le sommet du monde que nous cherchons, de te montrer chaque jour, un univers où toutes ces émotions qui te traversent me soit visible. Tu étais à moi et je n’allais pas laisser le monde, les Dieux ou encore une vulgaire bête t’enlever à moi.