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Syarine Rhisnur, le malade imaginaire
Invité
Anonymous
pic-profil

Invité
Lun 28 Nov - 19:42
Syarine Rhisnur
Chasseur de primes




Informations générales

Rhisnur
Syarine
16 ans
Ultarime
Masculin
43kg
1m58 et demi
Indéterminée
Dragon du poison - Phénix
Djinn





Informations psychologiques

Hobbys & phobies
Qualités & Défauts


♠ Loisirs : Syarine a un don pour le chant et la musique. Doté d'une voix douce et mélodieuse lorsqu’il chante, sinon neutre et discrète le reste du temps, il possède également une lyre à douze cordes, au son cristallin et céleste.
Il possède aussi un jeu de tarot Osho Zen à vingt trois lames majeures, dont il aime se servir pour faire de fausses prédictions ou prendre des décisions laissées au hasard.
En sus de ces deux passions, il est du genre à aider les nécessiteux à ses heures perdues, ainsi qu'à promouvoir les bienfaits du libre arbitre.

♠ Phobies : Assez paradoxal par rapport à sa magie, Syarine a peur du noir, ou du moins en avait grandement peur à une époque. Aujourd'hui ça s'est calmé, mais selon la situation il peut encore ressentir plus ou moins d'anxiété parfois.
Il est également effrayé par la solitude, bien qu'une fois de plus ce soit quelque peu contradictoire, avec son côté solitaire cette fois. Disons que son familier peut lui suffire et qu'il lui est tout aussi dévoué que l'est le concerné envers son maître.
Il craint aussi d'être privé de son libre arbitre qui lui est si cher.
♠ Qualités : Syarine est plutôt bienveillant, optimiste et gentil, ainsi que relativement empathique, ce qui peut le rendre attendrissant malgré son étrangeté apparente. Il est aussi bien plus malin qu'il ne peut y paraître, faisant preuve d'un excellent sens de l'observation et de déduction, amplifiés par une ouïe fine et une vue acérée par sa nature de Dragon. Enfin il est agile, sa petite taille contribuant grandement à renforcer sa dextérité. Il maîtrise l'art du crochetage.

♠ Défauts : Dernière qualité oblige, Syarine est quelque peu cleptomane, même s'il évite les innocents (à ses yeux). Il est également très secret, trop pour qu'il soit aisé de lui parler si l'on va sur ce sujet. Il est de toute manière atteint d'un léger syndrome d'Asperger. Il est ainsi parfois difficile à comprendre, que ce soit à cause de ce point ou encore de son élocution, pas toujours au summum de la clarté. Enfin, il a tendance à suivre ses propres règles. Dernier détail : il a de temps à autre quelques tendances pyromanes.





Magie et arme

Magie
Arme


Nom : Ombre Toxique (partie "toxique" bloquée, à débloquer en deuxième magie)
Description : Magie transmise de génération en génération, l'Ombre Toxique est la capacité à manipuler les ombres et à en générer. La subtilité réside dans cette deuxième possibilité : dans ces ténèbres naissantes existent des traces de poisons, divers et variés, que Syarine peut plus ou moins amplifier selon les effets désirés. Ainsi, il est possible de n'utiliser que la partie "ombres" de sa magie, ou bien d'y ajouter des effets empoisonnés. Dans le premier cas, cela permet de mouvoir les ténèbres existantes, ou d'en créer, afin de les plier à sa volonté, ce qui équivaut généralement à leur donner consistance ou à fusionner avec. Dans le second cas, il est possible d'y intégrer divers poisons, des plus anodins et incommodants à quelques mortels, qui seront transmis via les ombres, par des procédés plus ou moins précis. Effectivement, plus l'effet d'un poison est violent, plus les ombres utilisées doivent être concentrées, empêchant ainsi une dispersion volatile qui se répandrait trop facilement. En somme, un poison mortel devra tant être condensé qu'il ne sera guère différent d'une mixture classique, obligeant à passer par les méthodes traditionnelles pour l'utiliser efficacement.
Cette magie a quelques effets sur son utilisateur. Pour commencer, chaque fois qu'il y a recours, les ténèbres le submergent, littéralement. Cela commence par les yeux, où quelques tâches sombres apparaissent, gênant à la vision. S'il continue d'en abuser, il peut alors devenir aveugle le temps que l'effet s'estompe. S'il persiste encore après cet état, cela peut aller jusqu'à l'engloutir totalement, le rendant ombre. Comprenez par là qu'il retournera au néant, ni plus ni moins, comme s'il n'avait jamais existé.
Pour finir, cette magie influence aussi la croissance du mage, lui donnant un air malade avec le temps, comme si le poison le rongeait de l'intérieur. Ce qui n'est pas totalement faux d'ailleurs : il coule dans ses veines et s'amplifie à chaque utilisation. Ainsi, les rares individus possédant cette magie ne font pas de vieux os, à moins d'avoir plusieurs vies ou d'être immunisés au poison.
Son jeu de tarot Osho Zen, composé des vingt trois lames majeures, dont chaque carte est en métal et tranchante. Il s'en sert généralement comme armes de lancer, obligeant à régulièrement renouveler son jeu s'il ne parvient pas à les récupérer, à son grand désarroi. Il a toutefois trouvé une parade grâce à sa magie : il a fait concevoir ses cartes en les laissant creuses, comblant ce vide d'un concentré d'ombres. En manipulant ensuite ces dernières, il lui est possible de contrôler ses cartes à distance (ça fera l'objet d'une technique).





Description mentale


♠ Chaotique bon ♠

En apparence, Syarine est un garçon assez simple. Généralement jovial, souvent de bonne humeur, il semble plutôt heureux. Prompt à partager ce bonheur, il a tendance à se montrer bienveillant avec autrui, aimant aider comme il le peut ceux qui semblent souffrir. Parfois en chantant pour eux, d'autres fois en ayant les mots justes pour les apaiser, ou encore en leur rendant service : pourvu que vous le méritiez à ses yeux.
Ouvert aux premiers abords, il n’est pas difficile de faire connaissance avec lui, tant que vous ne vous engagez pas sur des sujets trop personnels le concernant. Dès lors, il se montrera soudainement bien plus distant, comme s’il ne vous avait pas entendu ou que quelque chose avait attiré son attention ailleurs.

A qui apprendra à le connaître un minimum, on découvrira un véritable survivant : un individu plus intelligent qu’il n’y paraît, fin observateur grâce à ses sens aiguisés de Dragon, aux déductions souvent justes, bon manipulateur derrière son apparente innocence si nécessaire, et qui a appris à se débrouiller seul, en accord avec ses principes et sa conscience, faisant fi de ce qu’autrui pourrait en penser. Aider quelqu’un de méritant au détriment d’un homme dépourvu de valeurs ? C’est tout à fait son style. Unir tout le monde sous une seule et même bannière ? Certainement pas !
A ce titre, il est en totale opposition avec l’Ordre établit par la société et tout ce qui s’en suit. Les lois, l’argent, les préjugés... autant de choses qui découlent d’un conditionnement et qui ne reflètent en rien ce que chacun est réellement. Au contraire, il croit que le libre arbitre est la seule chose qui importe réellement et qui devrait primer sur tout. Certes, cela pourrait vite rendre le monde chaotique, mais c’est bien là ce qu’il défend justement.

Car le Chaos n’est pas nécessairement une chose mauvaise à ses yeux, bien au contraire. Au commencement, tout n’était que Chaos, telle fonctionne la Nature. Or, celle-ci est plutôt efficace non ? Vient ensuite l’être vivant doué de raison et ses rêves d’Ordre. Une volonté de tout maîtriser totalement déplacée quand on connaît la complexité de la vie. Celle-ci n’est qu’un système composé d’une infinité d’éléments, dont certains en apparence anodins, qui entraînent une réaction en chaîne aboutissant à un résultat précis à terme. Le moindre changement dans cet immense système le fait évoluer de façon radicalement différente malgré une situation de base sensiblement identique, le rendant en définitive totalement imprévisible.

En réalité, l’Ordre ne sert qu’à se créer un cocon illusoire, dans lequel on se croit à l’abri en pensant maîtriser son destin et en fuyant ce que l’on craint. Finalement, c’est justement en craignant une chose et en cherchant à l’éviter qu’on en favorise son accomplissement. L’Ordre n’a donc rien de bon à ses yeux. Il n’offre aucun véritable avantage - vivre dans un bonheur illusoire n’en étant pas un pour Syarine, surtout lorsque l’on ouvrira les yeux - et n’est en définitive qu’hypocrisie et prison. Dès lors, rien n’est vrai.
Tandis qu’accepter le Chaos, et le fait qu’on soit lâché dans un monde totalement imprévisible, permet d’être libre, soi-même, et surtout de développer de la spontanéité : on devient capable de composer avec les circonstances au lieu de tenter vainement de tout maîtriser. Combien de fois autrui aura-t-il été pris au dépourvu et incapable de réagir correctement ou à temps ? Syarine a, à ce titre, obtenu une capacité d’improvisation selon les circonstances assez impressionnante. Le Chaos est donc bien plus bénéfique pour lui dès lors qu’il est accepté, étant de toute façon imposé, et n’est en définitive que réalité et liberté. Dès lors, tout est permis.

Ainsi, Syarine part du principe que les gens souffrent parce qu'ils respectent aveuglément l'Ordre, qu'il considère comme un poison pour l'esprit. S'en libérer leur permettrait d'aller mieux, et c'est en espérant les guérir qu'il les aide. Il n'attend aucun remerciement, n'hésitant pas à se montrer discret lorsqu'il oeuvre, souvent dans l'ombre, ou se faisant oublier lorsqu'il a été aperçu. Il ne tient pas à laisser une trace de lui, juste une trace du remède qu'est le Chaos.
Attention toutefois, cela ne signifie pas qu'il est radicalement contre les différents groupements qui existent. Pas convaincu que chacun doit vivre seul et livré à soi-même pour autant, pensant qu’autrui a le droit de choisir un groupe qui lui corresponde, le garçon reste ouvert aux différentes factions qu'il connait, tant que les membres qui les composent les aient choisies et non subies. Personnellement, il n'est pas un fervent partisan du Conseil, qui dicte bien trop de lois à son goût pour lui qui prône le Chaos, bien qu'il reconnaisse son utilité parfois. Il apprécie déjà davantage la Congrégation de l'Entre-Monde, qu'il considère comme plus philanthrope, moins intéressée. Qui sait ? Peut-être un jour la rejoindra-t-il. A choisir en tous cas, sa préférence, aujourd'hui, se porterait sur elle, si tant est qu'il parvienne à concilier son fonctionnement chaotique avec.

Finalement très secret sur ses idéaux, son passé et ses sentiments, l’adolescent est quelqu'un d'assez mystérieux, qui agit beaucoup mais ne parle que très peu de lui. On pourrait presque croire qu'il ne vit pas pour lui. Et c'est en définitive lorsque l'on tente de le connaître un peu plus que l'on se rend compte qu'il est beaucoup plus complexe qu'il n'y parait à première vue. Certains prétendent même que son physique reflète l'état mental dans lequel il se trouve : malade.
Comme pour confirmer cette impression, Syarine a beaucoup de difficultés à expliquer ses raisonnements, pourtant brillants parfois. Enchaînement de mots ayant des liens plus ou moins logiques, sans véritable phrase, à un débit souvent trop rapide pour que l’on saisisse chaque propos, il n’est pas rare qu’il perde ses interlocuteurs dans ces moments là. Généralement, on préfère tenir une discussion banale avec lui plutôt que de vouloir comprendre son fonctionnement intérieur. Il ne manquerait plus qu’il se mette à parler tout seul, et on le prendrait définitivement pour un fou !




Description physique

Jeune petit blondinet pétillant à la base, Syarine est pourtant loin d’en donner l’impression. En effet, le garçon a toujours l'air mal en point, souffrant, fiévreux. D'une pâleur cadavérique, sa peau blanchâtre laisse apparaître des varices à de multiples endroits, y compris sur ses joues et sur son cou, alors plus difficiles à dissimuler. Les rayons du soleil ne sont pas sans empirer cette impression maladive qu'il dégage, renforçant la pâle couleur de son épiderme et faisant d'autant plus ressortir ses veines apparentes. C'est en partie ce qui explique - outre le fait qu’il adore ce style vestimentaire - que le garçon soit toujours coiffé d'un énorme chapeau de toile, particulièrement démesuré, derrière lequel a vite fait de disparaître son visage.

Sous ce couvre-chef se dissimulent des cheveux de paille. Blond, le jaune de sa tignasse tend cependant à tirer sur le verdâtre. Couleur qui, couplée à la matière rêche de son cheveu, n'aide pas à atténuer cet air fiévreux qui le caractérise. Ce semblant de coiffure se veut légèrement long, atteignant son cou et tombant en de nombreuses mèches sur son front, cachant souvent son regard.
Ce sont donc finalement ses yeux qu'il est le plus difficile d'observer, cachés par ses cheveux eux-mêmes dissimulés quasiment constamment derrière ce chapeau. D'un gris terne, éteint, quoique parfois vitreux, ses yeux se veulent être assez globuleux et inquiétants. Certains en sont même déjà venus à penser qu'il s'agissait d'un mort ramené à la vie par nécromancie en le voyant.

Comme si sa croissance s'était arrêtée trop tôt, Syarine est plutôt petit pour son âge. Sans compter qu'il n'est pas bien épais non plus, pour ne pas dire maigre. En fait, il peut donner l'impression d'être en malnutrition, ayant facilement la peau sur les os. Encore une caractéristique qui renforce son aspect maladif. Cependant, si le reste de son physique peut incommoder autrui et lui rendre parfois la vie moins facile de ce fait, bien qu'il essaye de ne pas prêter attention au regard des autres, sa petitesse est plutôt du genre à l'arranger. En effet, elle lui permettra de se faufiler aisément, de passer inaperçu ou encore de jouer plus facilement d'agilité selon les situations.

Pour en finir, seul le sourire qui orne ses lèvres bleutées si sèches, gercées et craquelées, laisse supposer qu'il n'est pas si malade que cela et qu'il s'avère même être plutôt heureux de vivre. Car qu'on se le dise, Syarine est en parfaite santé physiquement : merci son immunité au poison, qui contre une partie des effets de sa magie ! Il n'est juste pas des plus beaux selon certains, là où d’autres diront qu’il est atypique et charismatique dans son genre.
Hormis son chapeau, le reste de son style vestimentaire ne se démarque pas particulièrement, l'aidant à se fondre dans la masse, sa petite taille jouant en cette faveur aussi. Il s'agit généralement d'un épais ensemble de pièces en tissu, que l'on croirait parfois rapiécées, dont une qu'il aime souvent porter comme une écharpe, pouvant à tout moment dissimuler son visage derrière si nécessaire. A l'origine, l'épaisseur de cet accoutrement lui sert à faire face aux basses températures de Mulfass, l'écharpe protégeant alors son visage du vent cinglant et de la brume envahissante.

Autre avantage lui permettant de rester discret : c'est sa condition de Dragon qui a pris le dessus sur le Phénix, l'empêchant de revêtir des ailes sur ses bras. Cependant, lorsque la pleine lune arrive, la discrétion se fait moindre, Syarine devenant un adorable petit dragon vert, aussi maladif en apparence que sa forme humanoïde. Ce qui, en tant que Dragon du Poison, est déjà moins surprenant en général. Tandis qu'en "humain", les quelques écailles reptiliennes qu'il peut faire apparaître pour se défendre ressembleront davantage à d'étranges plaques anormales, signes d'un problème épidermique probable. Heureusement, elles n'en perdent rien de leur résistance attendue !




Racontez-nous votre histoire

Je suis né dans le monde d'Ultarime, plus précisément dans la région de Mulfass, peu réputée pour son climat accueillant. Entre le froid mordant qui y sévit, la brume perpétuelle qui y a élu domicile et un décor sombre omniprésent, il n'est pas utile de préciser qu'il y a mieux pour voir le jour et grandir, non ? Sauf cas relativement rare peut-être, il en faut pour tous les goûts à ce que l'on dit après tout. Ce qui n'était pas du mien en tous cas. Et, si vous hésitiez encore à choisir cette destination pour prendre des vacances, il est bon d'ajouter que le conflit et la guerre y étaient tous aussi habituels que le reste, au point de faire partie intégrante du paysage. Finalement, l'ambiance était assez chaotique et confuse, ce qui résumait plutôt bien ma vie. Telle la brume qui m'entourait, mon existence était des plus floues ; à l'instar de l'obscur horizon, mes origines étaient des plus sombres : je ne savais que peu de choses sur ma naissance, et encore moins sur ma raison d'être. Qui étais-je ? Aucune idée, mon nom ne me fut donné que quelques mois plus tard, lorsque l'on daigna enfin remarquer ma présence. Qui étaient mes véritables parents ? A croire qu'ils n'avaient point existé, jamais je ne trouvai moindre trace de leur réalité. Pourquoi me donner la vie pour m'abandonner aussitôt alors ? Mon être n'avait aucune chance de survivre sans quelqu'un pour me guider, à qui me raccrocher, qui me donnerait une raison d'exister.
Heureusement, tout n'était pas si noir non plus. Un jeune garçon me trouva et "m'adopta", à sa façon. Ce jour là, ma nouvelle vie commença, et avec elle je fus baptisé : je m'appelle Jasper.

Hm... ? Quoi Syarine ? Sympathique ! Je vous parle de moi, et vous, vous ne voulez entendre que l'histoire d'un autre ? Ca m'apprendra à me confier tiens... Eh bien, chaque chose en son temps, il n'a jamais dit qu'il prendrait la plume lui-même, il n'a pas le temps pour ça. Bref, je reprends, merci de ne plus m'interrompre : je m'appelle Jasper. Syarine donc, puisque vous y tenez tant, est l'un de mes amis. Réciproquement, je suis certainement l'une de ses seules connaissances, le garçon étant plutôt solitaire. Hormis son familier, on ne peut pas dire qu'il se rapproche de grand monde. Exception faite de quelques rares occasions où sa bienveillance et son empathie peuvent le conduire à faire le premier pas, comme dans mon cas. Restant la seule opportunité du genre, c'est dire si c'était peu courant !
A vrai dire, je n'étais pas beaucoup plus sociable. Cette amitié exclusive était un peu à double sens, mais ça c'était normal : j'avais la fâcheuse tendance à m'adresser à quelqu'un en lui parlant en énigmes, charades ou autres façons mystérieuses qui n'aidaient pas vraiment à me comprendre rapidement.
Ainsi, seul Syarine m'écoutait et me prêtait attention, permettant à une forte amitié de naître entre nous. Mais en parlant de naissance, il est temps maintenant d'en venir à celle de mon cher ami. Enfin me direz-vous ? Impatient impoli...


Syarine est né dans les mêmes conditions climatiques que moi. Pour le reste, il fut bien plus heureux : il avait un père aimant et bien vivant. Quoi que ce dernier détail restait discutable... En effet, son père comme sa mère étaient chacun morts, le premier lors de son mariage et la seconde à la naissance, puis une fois de plus en lui donnant la vie. Le garçon aussi perdit cette dernière en arrivant au monde d'ailleurs. C'était un peu l'une des malédictions de la famille. Evidemment, puisque Syarine fut bel et bien vivant par la suite, de même que son paternel, il y avait une explication très simple : c'étaient des Phénix, qui avaient toutefois la réputation de n'avoir qu'une seule vie. La fautive était une magie familiale, l'Ombre Toxique, transmise de génération en génération par le sang comme, parfois, par l'union. Son père y avait eu droit, ce qui n'était pas nécessairement un cadeau, bien qu'il l'accepta pour la femme qu'il aimait et leur enfant à venir. Cette magie perdue était à double tranchant, ses effets secondaires s'avérant fatals pour les mages à long terme. Elle empoisonnait leur corps de l'intérieur, chaque utilisation précipitant vers la fin, justifiant en partie le pacifisme des Rhisnur. Même sans y avoir recours, le temps finissait par souiller leur corps. D'abord à l'extérieur, cette famille ayant toujours l'air malade, de plus en plus avec les années qui passaient ; puis à l'intérieur, rongeant peu à peu les organes vitaux jusqu'à ce qu'ils s'éteignent. La transmission de ce pouvoir appliquait immédiatement cet effet, qu'on le donne ou qu'on le reçoive, expliquant le décès à la naissance, à l'accouchement ou encore lors de certaines unions. C'est pourquoi les Rhisnur ont toujours exclusivement été des Phénix, seule alternative pour fonder une famille, inévitablement de fils uniques, et pour que leur nom ne disparaisse pas à jamais. Ainsi, grâce à cette capacité à tromper la mort, les femmes pouvaient naître et enfanter une fois, tandis que les hommes avaient la chance de préserver une vie supplémentaire (le premier qui me parle de Mario...). Malheureusement, la mère de Syarine en avait déjà gâchée une auparavant. En choisissant de lui donner naissance, ses parents avaient déjà accepté le sacrifice de la femme. Au moins l'amour de son père fut sincère, évitant à l'enfant de devenir un Démon.


Bien que leurs conditions de vies furent plus que modestes, Syarine eut tout de même une enfance relativement heureuse. Les températures étaient rudes, mais avec de bons vêtements chauds elles restaient surmontables, quitte à en rapiécer pour épaissir l'ensemble. Peut-être, aussi, qu'être né durant l'Hasaxuth avait renforcé sa résistance naturelle au froid, rendant presque le Benaryath agréable à vivre avec une seule couche de manches longues. Bien que très isolé dans un petit village à l'ouest de Mulfass, seul enfant de son âge, le garçon n'éprouva pas de manque immédiatement. Il avait bien trop à faire avec la formation de son père, pour qui il était très important que sa progéniture ne s'adonne pas à l'art interdit de l'Ombre Toxique. Pour l'empêcher d'user de sa magie, ce dernier lui apprit la bienveillance, le pardon, la tolérance, et plusieurs autres valeurs de ce genre, toutes prônant l'absence de conflit. Syarine finit par développer une certaine empathie, mais le manque d'expérience dû à la faible population de leur village n'en fit pas quelqu'un de fondamentalement bon et irréprochable non plus.
Très tôt, dès qu'il fut en âge de comprendre, son père lui avoua également tout sur sa naissance, ainsi que sur la vie gâchée de sa mère. En fait, ils avaient déjà tenté d'avoir un enfant avant lui. Mort à la naissance, jusque là rien d'anormal, la magie présente dans leur bébé était bien plus virulente qu'à l'accoutumée. En quelques mois, il périt de nouveau, puis une dernière fois à un peu plus d'un an. Syarine fut la deuxième tentative, réussie cette fois, pour le bonheur de son père et le sacrifice non inutile de sa mère.

Entre deux leçons, il s'adonnait généralement à quelques plaisirs solitaires (que les esprits pervers sortent, merci...). Essentiellement de la musique, pour laquelle Syarine vouait une véritable passion. D'abord en se découvrant une belle voix, puis en s'accompagnant d'une lyre par la suite, seul vrai bien de valeur qu'il n'ait jamais possédé et conservé. Malheureusement, là encore il n'eut pas vraiment l'occasion de partager ce talent, d'autant plus qu'ils prirent la route pour devenir des vagabonds dès que le garçon fut assez grand pour un tel voyage, alors qu'il n'avait pas encore dix ans.
En fait, ce choix de vie était plus imposé que réellement voulu. Ils étaient forcés de se cacher, leur ethnie étant tristement reconnaissable de par leur malédiction. Or, les valeurs que lui apprenaient son père étaient loin d'être partagées dans tout Mulfass, et des propriétés de Phénix pouvaient être très appréciées par certains, surtout en temps de guerre. Souvent obligés de rester tapis dans l'ombre pour échapper à d'éventuelles menaces, Syarine finit par développer une certaine appréhension des ténèbres. De même, la solitude, qui avait déjà commencé à se manifester un peu avant cette époque, se fit de plus en plus lourde au fil des mois. Les temps devinrent plus durs, mais sa volonté avait déjà suffisamment été forgée et il parvint à tenir bon.


C'était une habitude chez les Rhisnur, ils ne restaient jamais trop longtemps au même endroit. Depuis ce jour où ils avaient quitté le premier foyer de Syarine, ils avaient fait halte dans plusieurs villages avant de repartir quelques mois plus tard. A moins de trouver l'endroit idéal, si tant est qu'il existait, cette forme de vie pouvait durer indéfiniment. Cependant, ils tournaient grandement en rond, ne sortant jamais de Mulfass. Essayer de prendre la mer paraissait trop risqué pour son père. Puis, l'idée était de ne pas s'éterniser au même endroit, mais rien n'empêchait de revenir sur leurs pas quelques mois ou années plus tard.
Le garçon avait maintenant dix ans lorsqu'ils s'installèrent à l'extrême est du continent. Ils venaient à peine d'arriver que déjà, le soir, un incident faillit les faire repartir dès le lendemain. Cette nuit là, le paternel fut réveillé par un vacarme assourdissant. Son fils était en train de pousser des cris suraiguës, à tel point qu'il en était méconnaissable. Ce fut en se précipitant dans sa chambre et en le voyant se tordre de douleur au sol qu'il eut la confirmation que c'était bien Syarine qui souffrait le martyre. Deux inquiétudes à peine supportables lui vinrent en tête : ce que pouvait bien subir son enfant à cet instant et le risque d'alerter des voisins, mettant en danger leur anonymat. Ce fut toutefois la première peur qui prit le dessus, l'homme tentant par tous les moyens d'apaiser l'enfant. Rien n'y fit cependant, le calvaire dura un bon moment avant que Syarine ne tombe inconscient. Par la douleur ou par relâchement parce que c'était terminé ? Nul n'aurait su le dire.

Le lendemain, le garçon avait un mal de tête affreux. Sa tête bourdonnait comme jamais, le moindre son paraissait amplifié et lui matraquait le crâne. En ouvrant les yeux, il aperçut difficilement son père qui l'alitait, allongé à ses côtés. Si la lumière, bien plus vive et éblouissante que d'habitude, ne l'aveuglait pas autant, il l'aurait trouvé épuisé. Ses membres endoloris le faisaient encore souffrir. La sensation était difficile à expliquer, c'était comme si on lui avait brisé tous les os avant de les ressouder à la va-vite, se remettant encore doucement en place de temps en temps. Il sentait que quelque chose avait changé en lui, sans pouvoir mettre le doigt dessus pour autant. Après quelques jours de repos, à ne pas sortir du lit - la colère de son père s'il s'y essayait était plus inquiétante encore que la peine et l'impuissance qui se lisaient sur son visage - ils en vinrent à la conclusion que son Ombre Toxique lui avait joué un bien mauvais tour. Il allait bien mieux en tout cas, il se sentait même encore plus en forme que d'habitude, ragaillardi. Son père lui annonça toutefois qu'il était grand temps qu'il ait quelqu'un d'autre pour veiller sur lui, qu'après cette terrible nuit il avait pris conscience qu'il ne pouvait pas s'occuper de lui seul. Il lui promit de lui trouver un compagnon idéal le jour prochain. Soi-disant que la pleine lune à venir aurait des effets bénéfiques sur toute la journée.
Pourtant, il allait falloir décaler le rituel d'invocation à un autre jour, le temps de digérer la nouvelle. Ce soir là, il comprit que ce n'était pas qu'une impression : son ouïe et sa vue étaient bel et bien plus développées depuis l'autre fois. Lors de cette terrible nuit, un Dragon s'était éteint. Syarine, lui, allait renaître de ses cendres et vivre une toute nouvelle vie.


Le grand jour était arrivé. Son père avait dessiné deux cercles magiques en plein milieu du salon, de la cuisine et du hall d'entrée (au choix, la pièce faisait trois en un). Il le fit s'installer au centre de l'un d'eux, avant de lui demander de penser à son meilleur souvenir, celui qui lui apportait le plus dans la vie. Deux images lui vinrent aussitôt en mémoire, celles d'une femme et d'un jeune homme. Deux personnes à qui il pensait presque tous les jours depuis de nombreuses années, qui lui donnaient la force d'avancer. La première par son sacrifice, innocent et pur, totalement désintéressé, juste par amour. Il s'agissait bien évidemment de sa mère, telle qu'il l'imaginait. Le second par culpabilité, parce que Syarine se sentait coupable de lui avoir volé sa vie. Il éprouvait le devoir de la vivre pour lui, de lui offrir par son intermédiaire ce qu'il n'aurait jamais. Dans le fond, il était persuadé que son frère vivait à travers lui, d'une façon ou d'une autre. Cette raison fut la plus forte : quelque part, si son familier naissait à l'image de son frère, ce serait un peu comme lui donner cette chance qu'il n'avait pas eue.
Après quelques secondes passées à visualiser à quoi pourrait ressembler celui-ci, le cercle dans lequel il se tenait se mit à briller. L'instant d'après, son familier apparaissait en face de lui. Son père eut un grand sourire, il semblait vraiment satisfait du résultat. Le garçon, pour sa part, ne savait vraiment pas quoi en penser. Il s'était probablement attendu à autre chose, quelque chose de plus concret, de moins abstrait. Même la brume extérieure paraissait pénétrer l'habitacle pour venir envelopper l'étrange créature. Etait-il déçu ? Simplement surpris ? Difficile à dire. Il se promit toutefois d'attendre de voir ce qui adviendrait ensuite avant de juger. Si son souhait se trouvait en partie dans cet être, si un familier remplissait réellement les fonctions qu'il était censé remplir, il avait bon espoir que cela ne puisse que lui apporter du positif dans l'avenir.


Comme un mauvais présage quant à son familier, les jours suivants furent assez angoissants. Certes, il n'y avait pourtant en théorie aucun lien entre son nouvel ami et ce qui arriva : un groupe de Goules sévissaient non loin de leur position. Si chaque être vivant pouvait représenter un grand danger pour leur race selon son père, les Goules, les Incubes et les Démons étaient plus à craindre encore. Celles-ci s'approchaient de plus en plus de leur village, pourtant perdu au milieu de nulle part. C'était comme si elles remontaient leur piste, qu'elles les avaient découverts et cherchaient à les attraper. Tout n'était que suppositions, mais son paternel préférait rester prudent. Son fils ne sachant pas se défendre, au contraire de lui, il lui confia un précieux objet, si rare pour des gens comme eux que le garçon dut promettre de ne s'en servir qu'en dernier recours. Il s'agissait d'une petite perle d'un rouge orangé, pas plus grosse qu'une bille : un Holvarios élémentaire, qui renfermait un sort offensif de feu.
Il n'eut pas besoin de s'en servir toutefois. Le danger s'écarta finalement, ce ne fut qu'une fausse alerte. En revanche, il préserva l'Holvarios. Il l'admirait même. La couleur et l'aura qu'elle dégageait l'hypnotisaient. Il lui semblait même sentir, dans les paumes de ses petites mains, la chaleur qu'elle renfermait. Un réconfort pour son corps parfois meurtri par le froid, une sensation agréable et réconfortante. Le garçon commença à vouer une étrange obsession pour l'objet magique, allant jusqu'à dormir avec. Jusqu'au jour où, tombant accidentellement de son lit, la perle se brisa et libéra son pouvoir en se consumant. Leur maison prit feu ce jour là. Leurs voisins évitèrent l'incendie de leurs propres bâtisses de peu. Leur véritable nature venait d'être révélée tandis qu'ils sortaient indemnes des flammes que le village éteignait. Pourtant, jamais plus son attirance pour le feu ne s'étouffa.


Evidemment, leur petite mésaventure les contraignit à quitter au plus vite les lieux. Accessoirement, Syarine eut aussi à subir la plus grosse colère de son père, n'ayant jamais revécu pareille correction depuis lors. Malheureusement, leur fuite ne fut pas assez rapide. Désireux de les punir ou envieux du prix qu'ils pourraient leur rapporter au marché noir, quelques hommes tentèrent de les capturer. Pour y parvenir, leur lâcheté les conduisit à user d'un poison paralysant. Courage oblige, ils leur injectèrent la toxine par le biais de l'eau. Ils avaient beaux être invulnérables au feu, la chaleur les déshydratait tout de même. A peine son paternel sentit-il les effets handicapants qu'il frappa la main de son fils pour lui faire lâcher ce qu'il buvait. Trop tard, il en avait déjà ingéré une bonne partie. Pourtant, à la grande surprise de chacun, l'un comme l'autre purent éviter la paralysie. Concernant le père, Syarine réalisa qu'il n'avait pas respecté l'interdit qu'il lui avait lui-même fixé. Le garçon ne savait trop comment, mais son géniteur avait réussi à expulser le plus gros du poison de son corps. Une chose était certaine : ça ne pouvait qu'être lié à leur magie. Un mal pour un bien en somme, nul doute que l'effet lui reviendrait démultiplié par la suite. En revanche, dans le cas de l'enfant, c'était différent. Aucun pouvoir n'avait été utilisé, et pourtant il restait parfaitement maître de ses mouvements. Trop occupés à fuir pour se poser des questions, ce ne fut que quelques jours plus tard que la vérité s'imposa à eux : Syarine était devenu le Dragon du Poison, le rendant par la même occasion immunisé à celui-ci. Mieux : il pouvait donc contrer les effets de son Ombre Toxique, l'autorisant à l'utiliser sans danger. Cependant, ne s'étant jamais exercé jusqu'à présent en craignant qu'elle ne lui soit encore plus nocive, il était bien loin de savoir la contrôler. Son père lui avait toujours appris à isoler au plus profond de lui le poison qui coulait dans son pouvoir. Aujourd'hui, le verrou était si efficace qu'il était incapable de le rouvrir.
Mais le garçon s'en moquait sur le moment. Une autre chose l'intéressait bien plus, le remplissait d'espoir, lui donnait un but : il était probablement le premier membre de sa famille à parvenir à contrer la malédiction. Toutes ces années à croire qu'ils étaient condamnés... rien n'était vrai. Dès lors, tout était permis. S'il avait vaincu l'Ombre Toxique, pourquoi pas son père ? A partir de ce jour, Syarine se jura de trouver une solution, un remède pour contrer leur magie. Peut-être que d'anciennes générations avaient déjà essayé, mais aucune n'avait quitté Ultarime. Puis avaient-elles vraiment tout visité de ce monde? Avaient-elles seulement été au-delà de Mulfass ? Au pire, il y avait toujours au moins trois autres mondes à explorer...


Syarine avait douze ans lorsqu'il décida d'explorer le monde en solitaire. Il était devenu suffisamment débrouillard et mature pour se le permettre, puis son familier veillerait sur lui. Son père n'était absolument pas pour cette idée, mais son fils avait déjà pris sa décision. Ils savaient que le voyage risquait d'être dangereux, et seul le garçon pourrait utiliser sa magie sans effet secondaire. Ce dernier craignait bien trop que ce périple ne soit fatal à son père, ruinant alors le but cette épopée. Puis, il était temps que le Dragon s'envole de ses propres ailes. Aussi, après avoir prétendu abandonner cette idée, fugua-t-il à la faveur de la nuit, tandis que son paternel dormait profondément. C'était la première fois qu'il mentait à son père, mais c'était une nécessité absolue. Peut-être une bêtise aussi, mais il n'était qu'un gamin après tout !
Ce fut pendant cette période qu'il développa le plus son agilité, ainsi que, moins glorieux, ses talents de voleur. Il tentait de vivre du troc, mais parfois il n'avait guère d'autre choix que de se servir lui-même, tâchant alors de viser ceux à qui ça porterait le moins préjudice. Evidemment, sa solitude s'amplifia davantage encore à ce moment. Son familier aurait pu l’aider à plus ou moins compenser cela, mais il ne remplaçait pas une vraie présence, humanoïde. Nous en arrivons alors à la partie la plus intéressante de l'histoire : moi. Bah oui, vous ne m'aviez tout de même pas oublié si ? Je ne me suis pas présenté pour rien, il va sans dire que j'ai joué un rôle important dans la vie de Syarine !

Vous l'aurez compris, ce fut durant cette étape de sa vie que nous nous rencontrâmes. Tout comme lui, j'errais, solitaire, sans véritable but ni raison d'être. Enfin bref, relisez le début de l'histoire si vous voulez vous remémorer tout ça ! Je n'aime pas particulièrement raviver ces souvenirs. Ni me répéter d'ailleurs. Comme je l'avais dit (oui bon OK, parfois je me répète, mais si ça vient de moi ça passe), Syarine "m'adopta" à ce moment là. Son regard de posa sur moi par pur hasard, puis une petite étincelle s'y alluma. Difficile de savoir ce qu’il vit en moi à ce moment, mais il m'aborda. Quand on connait le personnage, inutile de dire qu'il s'agissait d'un exploit. Peut-être se retrouvait-il en moi ? Je ne lui ai jamais demandé, j'étais bien trop heureux qu'on me prête de l'attention pour une fois dans ma vie.

"Euh... salut ? Seul ? Perdu ? Etrange... Frère ! Sympathique. Moi. Syarine. Voyage, solitaire... entraide ? Pour chercher un remède.

Une phrase enfin ! Ou un semblant. Bon, par pur orgueil, je vous passerais les détails quant à la tête que j'ai fait après cette... déclaration des plus étranges.

- Pardon ?

Cette fois-ci, non sans s'être raclé la gorge auparavant, Syarine reprit avec un rythme bien plus raisonnable, le précédent ayant été si rapide que je n'ai jamais été sûr d'avoir tout entendu. Il paraissait tellement nerveux, il était évident que les relations sociales n'étaient pas son point fort.

- Euh.. pardon ? Je m'asyelle Parine.. m'appelle Syarine...

Petit silence qui parut le plus long de mon existence.

- ♪ Très bien, alors essayons plutôt en chanson !
Après tout, on dit qu'elle adoucit les moeurs non ? ♪
♫ Je disais donc, je m'appelle Syarine et toi ?
...
Un problème ? Pourquoi ne me réponds-tu pas ? ♫
♫ Dis-moi, je ne chante ni ne joue faux j'espère ?
...
Bon tant pis ! Alors je t'appellerais Jasper ! ♪


Vous n'imaginez pas combien j'eus peur que mon expression faciale non décrite un peu plus tôt ne reste figée à vie ainsi... Toutefois, jamais personne ne m'avait donné un nom, et entendre celui-ci de sa part me fit un petit pincement au coeur, je devais bien l'admettre. Je décidai d'ailleurs de le garder.
Syarine dut s'apercevoir qu'il y avait mieux comme approche, et reprit (enfin) en parlant normalement, cette fois.

- Vraiment désolé... Je ne suis pas très doué pour les relations. Je me demandais si tu étais seul toi aussi ?

- Ai-je l'air accompagné ?

Mais si j'étais poli, je vous assure. Ne daignai-je pas lui répondre après tout ?

- Non... Pas même un familier ?

- Mon premier est un idiot. Mon deuxième est assez vilain sur un joli vêtement. Mon troisième est fort utile pour amarrer les navires. Le tout me résume assez bien.

Compliquée ! Ma situation était plutôt compliquée. Hm ? Je vous ai dit que je n'aimais pas me répéter, mais je vais faire un effort exceptionnellement : je vous rappelle que j'avais la fâcheuse tendance à parler en interrogations, énigmes ou charades ! Ne me demandez pas pourquoi, c'est encore plus compliqué que ma vie... De toute façon, entre tordus, Syarine me comprit.

- Oh, désolé. Peut-être... qu'on pourrait faire route ensemble ? Nous devons avoir le même âge, on pourrait s'entraider. Je suis un peu perdu, je cherche mon chemin.

- Pourquoi pas ? Que cherches-tu ?

- Un remède, pour mon père. Mais je ne sais pas par où commencer.

- As-tu essayé la divination ? Ne dit-on pas qu'il y aurait un soldat dans les parages qui pratique cet art ?"


Fort de ce nouvel indice, Syarine entendit rapidement parler d'un dénommé Yuki V. Requiem, le fameux soldat aux loisirs ésotériques. Il ne fut pas bien difficile à localiser, mais déjà davantage à approcher. Ce dernier avait été mis en cage pour rester bref, la raison profonde de tout ceci nous échappant grandement. Grâce à ses aptitudes en furtivité, aidé de la partie ombre de sa magie qui lui permettait de mieux se dissimuler, le garçon parvint cependant à prendre contact avec lui. Quant à moi ?

"Aller voir un charlatan qui joue aux cartes pour passer le temps dans sa cellule sans même savoir pourquoi il y est ?"

Autrement dit : très peu pour moi. Puis, je n'avais pas les sombres pouvoirs de mon compère. Malheureusement, le garçon n'avait pas le moindre sou pour payer le jeune homme (ah Syarine et ses idéaux de générosité...). En échange d'une prédiction, Yuki lui demanda de lui tenir compagnie pendant quelques temps, chaque fois qu'il serait enfermé. Si le concerné semblait assez solitaire lui aussi, mon ami comprit sa situation et ce qu'elle entraînait. Il accepta donc, leurs relations s'arrêtant purement à un niveau "professionnel" toutefois.
Evidemment, c'était payable d'avance. Les deux asociaux parlaient essentiellement tarot du coup, si bien que Syarine trouva sa deuxième passion, finissant par apprendre toutes les bases de cet art divinatoire auprès de ce grand maître en la matière. Fait important à souligner : depuis, je ne prétends plus que les hurluberlus pratiquant la divination soient (tous) des charlatans, histoire de ne point froisser mon compagnon de route.
Enfin, le jour de la prédiction tant attendue arriva. Comme promis, Yuki lui tira les cartes : d'abord le Pendu, suivi de la Force et enfin de la Lune. Traduction :

Yuki V. Requiem a écrit:
La patience sera de rigueur, le destin sera harassant. Une lutte contre soi en somme. Ne te laisse pas tomber sous ton emprise, afin de faire les bons choix et d'accéder à ton objectif !

Tout ça pour... ça ? Ce charabia ? Et après on parle de mes énigmes et de mes charades ? CHARLATAN !!!


Syarine avait étudié la prédiction sous tous les angles. Allez savoir ce qu'il avait fini par comprendre, il décida de quitter pour la première fois Mulfass et de rejoindre Lovumaxia. Nous amarrâmes à Xezyniath, ville portuaire au fort potentiel commercial. Il y avait foule, bien plus de gens que le garçon n'en avait jamais côtoyés en quinze ans d'existence. Ici, il se sentait oppressé, se mouvant avec difficultés parmi les autres. Il fut bien le seul parmi nous d'ailleurs. Son familier n'avait pas ce genre de problèmes dans son état. Moi, j'étais plutôt doué pour passer inaperçu et éviter les gens. L'adolescent en vint à regretter sa solitude à dire vrai. Il réalisa aussi pour la première fois combien il était vulnérable parmi toutes ces menaces potentielles. Et si on devinait sa race ? S'il tombait sur un bandit prêt à le détrousser ? Tous les voleurs n'avaient pas sa morale. L'évidence s'imposa d'elle-même (enfin suite à mes précieux conseils) : il devait être armé.
Une idée lui vint : Yuki lui avait appris à dessiner ses cartes de tarot. Pourquoi ne pas combiner loisirs et nécessités ? Il se rendit dans le premier commerce qu'il croisa, m'abandonnant à l'entrée. Il avait à peine remarqué qu'il entrait seul tandis que je me prenais le mur en pleine face, à m'y encastrer dedans ! Je n'étais pas très bien réveillé ce jour là... Bref, outre cet épisode peu glorieux, je n'étais pas un adepte des armes de toute façon, ni de n'importe quelle forme de violence en fait.
Le commerce était tenu par une certaine Vi, à qui Syarine fit une demande un peu spéciale : créer des cartes en métal creuses et coupantes, sans le moindre motif. Mais bon comme on dit, le client est roi. Vi accepta, mais une fois de plus le garçon n'avait pas le moindre sou (fauché un jour, fauché toujours). Afin de ne rien changer aux habitudes, la générosité était toujours dans les idéaux de l'adolescent, mais juste les siens. Un nouvel échange de bons procédés conclut leur accord : il devait récupérer des matériaux pour elle, plus qu'elle n'en avait besoin pour sa commande évidemment. Tous les moyens étaient bons, mais évidemment le vol était le plus rapide et le plus simple. Il pouvait même faire d'une pierre deux coups en dévalisant un concurrent. Cependant, afin de respecter ses principes, Syarine choisit bien sûr une cible qui "mériterait" ce qui lui arriverait.
Fort de son tout nouveau jeu, qu'il dessinera plus tard, une fois sa part du marché remplie, mon ami put reprendre la route plus sereinement, le simple fait d'être armé le rassurant. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu'il maîtrisait encore totalement son art... Ou peut-être l'art de l'auto-persuasion au pire.

Quelques semaines plus tard, Syarine allait pouvoir essayer pour la première fois ses armes fraîchement acquises. Deux hommes l'abordèrent. Certainement le suivaient-ils depuis longtemps, car ils savaient exactement ce qu'il était, du moins pour sa partie Phénix, et ils n'avaient de yeux que pour lui, m'ignorant avec superbe. Ils appartenaient à ces fameux Bariaths dont nous avions entendu parler, réputés pour avoir des liens avec le marché noir. Sauf que ces liens, c'était des gens comme Syarine parfois. Au moins avaient-ils le mérite d'être francs : ils le voulaient pour ses propriétés raciales. Ils parlèrent également de crépuscule alors que nous étions à l'aube... Pardonnons-leur, ils n'avaient pas l'air des plus futés. Mort de peur face à cette menace, l'adolescent ne sut pas comment réagir. C'était la première fois qu'il était confronté à une telle situation. Il avait fui toute sa vie, si bien qu'il n'avait jamais été réellement soumis à un vrai problème de ce genre. Désemparé, il tourna son regard vers moi.

"Que faisons-nous ? Sais-tu te battre ?

Un petit sourire gêné naquit sur mes lèvres tandis que les deux brutes regardaient dans ma direction.

- Jasper ?

- Comment te dire ?

- Me dire quoi ?

- Que je ne t'aiderai pas ?

- Quoi ?! Mais... pourquoi ?

- Peut-être aurais-je dû t'en informer plus tôt... ?

- M'informer de quoi ?

- Tu parles à qui le mioche ?

Les deux Bariaths le regardaient avec de grands yeux. Quand ils suivirent le regard de Syarine, qui me fixait, leurs yeux semblaient se perdre dans le vide. Le garçon n'y comprenait plus rien. Je décidai alors de lui confier la vérité, ou une partie du moins.

- Me croirais-tu si je te disais qu'il ne peuvent ni me voir, ni m'entendre, et que je suis incapable de leur faire le moindre mal de toute façon ?"

Ce fut suite à cette anodine révélation que Syarine finit par prendre les jambes à son coup. Comme quoi la fuite, c'était vraiment son truc finalement. Heureusement que les deux hommes étaient trop surpris pour le poursuivre à temps, lui laissant la marge nécessaire pour leur échapper.

Bon OK, ce n'était pas très cool de ma part, je le reconnais. Je ne parle pas seulement d'avoir gardé le secret auprès de Syarine toutes ces années, mais aussi de vous avoir peut-être induit en erreur. C'est mon côté espiègle, que voulez-vous ? Je ne peux pas le contrôler ! Après franchement, il aurait pu s'en douter aussi... Il n'a jamais trouvé ça étrange que je disparaisse dès qu'il entrait en contact avec un autre ? De ne jamais m'avoir vu faire la conversation à un autre que lui ? D'avoir l'impression de passer pour un fou (quoi qu'il n'est pas à ça près en général) quand il me parlait en public ? Puis entre nous, cette façon que j'ai de ne poser que des questions, comme s'il valait mieux que Syarine trouve les réponses lui-même au lieu de les lui apporter sur un plateau... Qui fait ça de nos jours ? Hormis un Djinn peut-être, fidèle familier et meilleur ami de son mage ? Eh oui, je suis un Djinn !
Pourquoi personne ne me voyait ni ne m'entendait ? Je peux être invisible à qui je veux. Son père m'a vu comme un petit animal ? On en arrive à ma deuxième capacité : je peux ressembler à ce que je veux quand j'apparais à quelqu'un. Pourquoi pensez-vous que Syarine a dit "frère" la première fois qu'il ma vu ? Ou encore qu'il m'ait appelé Jasper, comme lui. Il est vrai qu'il a mit du temps à me voir comme tel et à enfin me nommer. Cétait un peu ma faute, je lui étais invisible tant qu'il n'était pas prêt. Quant à mon inaction, n'y voyez pas là de l'abandon. Juste que je suis immatériel. Si ça a ses avantages pour être tranquille, en revanche dans ce genre de situations je ne suis pas des plus utiles. Voyez-moi plutôt comme son guide spirituel et son confident, ce qui lui manque peut-être le plus finalement.
Un détail par contre : je ne mens jamais ! J'ai omis, caché, détourné, évité certains pans de son histoire, voire parlé de moi à la troisième personne parfois, mais jamais menti. Qu'on se le dise, jamais je n'ai confirmé être autre chose, ni infirmé l'inverse.
Ah un dernier détail : ne dite rien à Syarine, je ne lui ai pas encore tout dit. Je pose des questions après tout, je ne donne pas les réponses ! Il me prend juste pour un esprit pour le moment, ou quelque chose dans le genre.





Informations Supplémentaires

Votre surnom
Sya ♪

Votre âge
Majeur :o

Qui est sur ton avatar ?
Cole de Dragon age inquisition

La catégorie de ta magie
Magie perdue

Nom de ta magie
Syarine Rhisnur > Ombre toxique

Accès à la zone H/Y/Y
Euh... sans importance ? Disons oui

Code de validation
Validé par Luci ♥





Familier

♠ Type : Mythique - Djinn.
♠ Immatériel (passif) : Le Djinn est une créature spirituelle. De ce fait, il ne peut pas agir physiquement dans ce monde, tout comme ce monde ne peut pas agir sur lui.
♠ Invisibilité : Le Djinn peut se rendre visible et/ou se faire entendre de qui il veut. Par défaut, personne n'est capable ni de l'un, ni de l'autre.
♠ Apparition : Lorsque le Djinn décide d'apparaître à quelqu'un, il peut prendre l'apparence de n'importe quelle créature vivante ou ayant vécu.




Dernière édition par Syarine Rhisnur le Ven 2 Déc - 22:19, édité 29 fois
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Ryuu T. Drazleyth
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Ryuu T. Drazleyth
Lun 28 Nov - 22:32
Bienvenue et bon courage pour ta présentation o/
Invité
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Invité
Jeu 1 Déc - 19:08
Merci pour l'accueil :)
Merci aussi à Yuki et Vi qui m'ont permis de les inclure dans mon histoire ♥

Petit message pour dire que j'ai terminé, en espérant que ça vous plaira ^_^

Au passage je tenais à vous féliciter pour le forum, je le trouve très complet tout en restant simple et rapidement accessible, avec un très bon codage pour le design. L'ambiance y est bonne, le staff disponible et les possibilités plutôt ouvertes *.*
Invité
Anonymous
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Invité
Ven 2 Déc - 22:23
Syarine

➜ Orthographe :
2 / 2 => Alors en gros, j'ai vu que quelques fautes, vraiment très peu. Ai-je de mauvais yeux ou es-tu bon ? Aucune idée, mais cela veut dire que je te mets tous les points xD /out/ (t'inquiètes, je ne dois pas avoir de mauvais yeux xD)
➜ Vocabulaire :
2 / 2 => Idem, aucun problème
➜ Conjugaison :
2 /2 => Aucun problème
➜ Qualité :
4 / 4 => Fiche simple, style d'écriture de l'histoire superbe avec le familier dont on ne doute pas du tout de son appartenance aux familiers durant toute l'histoire. Fiche amusant aussi. Et puis ce boulet qui enflamme la maison fait bien rire.
➜ Originalité :
2 /2 => Pour moi, tu mérites largement ce 2 ^^
➜ Respect de la langue française :
2 /2
➜ Note perso :
2 /2
➜ Bonus longueur du texte :
4 / 4

➜ Niveau
20
➜ Niveau bonus
2  
➜ Niveau total
22

➜ Point techniques
22
➜ P.Ts bonus
2  
➜ P.Ts total
24

➜ Points de caractéristiques
110
➜ P.Cs bonus
10  
➜ P.Cs total
120

➜ Kinahs
10 000  

➜ Syarine Rhisnur
est validé en tant que membre des Chasseurs de primes avec un niveau 22, 24 points techniques , 120 points de caractéristiques à répartir sur sa fiche technique dans les statistiques et un total de 10 000 Kinahs

Alors que dire ? Si ce n'est que j'ai adoré. T'es mon premier 20/20 sans bonus, je dois avouer que je suis bluffée ^^. (pas parce que je t'imaginais en mal hein ^^ mais parce que j'ai rarement lu une fiche aussi clean niveau orthographe, conjugaison, vocabulaire, et tout)

Ton histoire est super bien écrite. Tu démontres ta vie miséreuse, certes, mais en plus, tu fais rire, et tu fais l'histoire à partir de ton familier.

Bref, je n'ai pas grand chose à redire du coup, alors ...

Alors tu n'as plus qu'à aller me faire ta fiche technique, un admin te mettra ton rang, ta couleur, et remplira les listings ^^

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