Alena est folle ? Alena est dérangée ? Alena est mignonne ? Alena est courageuse ? Impossible de confirmer chacune de ces questions. La connaître est une chose difficile, même parmi ses plus proches amis, même parmi ceux à qui elle donnerait sa vie. Encore faudrait-il que son caractère soit la bonne pour qu'elle ait ne serait-ce que l'idée du sacrifice. Oui, la demoiselle ne possède pas de mentalité que l'on pourrait dire comme fixe. Ceci étant, elle n'est pas pour autant souffrante d'un dédoublement de personnalité, ni même victime d'une maladie apportant une multiple personnalité. Sa magie est la seule cause de ses mœurs étranges. Une entité… Deux entités, et encore plus. La jeune dame incarne constamment ces êtres qui lui procurent un pouvoir spécial, mais aussi une attitude qui se mélange à la sienne, lui offrant une multitude de tempéraments différents. Ainsi, suivant la tranche horaire, mais surtout l'individualité qu'elle matérialise, son caractère basculera d'un tout à un rien. Toutefois, il existe un tronc commun à toutes les personnalités, une base ensuite influée par l'apport des Héros. Celle-ci peut se manifester sous toutes les formes de la chère brune et désignerait l'essence même de son esprit si son pouvoir particulier lui quittait.

La lady arrive à se montrer agaçante, non pas à cause de ses gestes mais plutôt en sa capacité d'emmagasiner tout ce qu'on lui dit et à toujours chercher plus loin. Cette nature curieuse à l'approfondie provient d'une part de ses faibles connaissances en toutes choses, mais aussi de sa soif de savoir insatiable. Il est possible de la retrouver plonger dans un livre ou assaillir un quelconque personnage de questions sans même se rendre compte qu'elle le gêne. Elle ne s'arrêtera que lorsqu'on lui demande clairement ou jusque la lassitude s'empare de son être.

De cela, les différentes personnalités prennent forme en prenant en compte les aspects de l'âme factice active.

Vi:

Ysera:

Artemis:

Prologue : Splendeur réfutée

Alena aurait pu être une demoiselle à la splendeur d’esprit remarquable, retombant presque dans une niaiserie infinie couplée à une naïveté définissable. Pourtant, il est désormais impossible d’en dire autant sur elle pour l’heure. Il est bien plus facile d’admettre la folie de cette jeune femme qu’une beauté d’âme réelle. Cette petite au cœur si pur avait pour destin de rejoindre une vie plus obscure dés lors que l’idée de sa naissance se fit.


La température comblait sur tous les aspects les sujets non de chair mais au moins de sang. De nombreux allers ramassaient les biens des retours. Encore un aujourd’hui. Puis un autre… Un sourire en coin et plus rien. Les nouvelles étaient bonnes pour les affaires. Les liasses s’entassaient dans le fond de la pièce. Impossible de fermer les yeux une seconde, ni même de prendre le moindre repos. L’enjeu de l’entreprise était trop crucial, et chaque minute perdue inutilement était fortement sanctionnée. Les recherches portaient leurs fruits, en aucun cas il était permis de stopper la soudaine avancée de cette branche. Et les heures passèrent… Et des jours passèrent… Et de nouveau, les bruits des vas et viens vers cette fameuse place emplirent la bâtisse. Un autre flacon en moins, rapidement remplacé par un nouveau.

« - Êtes-vous sûre de ce mélange madame ?
- Avez-vous mieux ? Non, n’est-ce pas ? Voilà l’argent. Aller, j’ai assez attendu comme cela. »

Pouf. Une lourde valise fut déposée sur le comptoir avant d’être tournée vers l’homme en veste blanche. A l’intérieur, une somme colossale s’y trouvait. Le pas se pressa alors afin que le contenu de cette malette rejoigne le coffre-fort, agrandissant la fortune de ces pseudo docteurs. La manipulation put alors débuter. La demoiselle suivit l’individu à la blouse neige jusqu’à ce qu’ils atteignent l’une des salles de travail. S’installant rapidement, la jeune femme compléta chaque étape de la procédure, et tout se finit sans aucun soucis.

« Toi… Tu seras ma plus belle création. J’ai choisi les meilleurs pour toi… Tu ne seras pas comme les dernières… Porte-toi bien, ma belle… »

Neuf moi plus tard.

« N’est-elle pas parfaite ? »

La grimace de la femme parlait pour elle. Même si de ses mots, ni même de ses mouvements elle ne rejeta pas immédiatement l’enfant qu’elle venait de mettre au monde, la portant dans ses bras, son visage sévère et déçu dénonçait ses véritables sentiments à sa place. Parfaite, idéale, complète… Ce n’était pas son cas. La mère reniait la nouvelle-née. Elle n’était pas comme elle l’espérait. Elle voulait que sa fille corresponde totalement à l’image qu’elle avait en tête. Ceci dit, c’était un échec. Encore un. La demoiselle n’avait pas de père à qui abandonner la petite. Il n’était pas mort. Il n’avait pas fui. Il n’existait juste pas. La riche insatisfaite avait minutieusement choisi les gênes porteurs pour les introduire dans une semence récupérée au hasard, tout cela pour avoir le bébé parfait. Elle s’était ralliée à la manipulation génétique pour avoir une descendance qui lui correspondrait. La marge d’erreur était quasiment nulle. Elle était sûre d’elle, puis fut grandement affligée en apercevant les yeux vairons de sa progéniture.

Dès que cette dame fut en état pour quitter l’hôpital, elle se débarrassa au plus vite de la petite à la porte d’un orphelinat. Elle attaqua alors en justice l’entreprise à qui elle avait fait appel… Mais ce n’est point son histoire que nous suivons.