Décrivez votre mental en 10 lignes minimum.

Qu’est-ce qui pousse les gens à sortir de leur routine pour se lancer dans quelques incroyables quêtes ? Qu’est-ce qui les pousse à surmonter les quelques obstacles qui se dressent sur leur route pour obtenir quelques graines d’information ? Qu’est-ce qui les pousse à aller toujours plus loin jusqu’à atteindre l’inévitable ?

…

♦ Partie 1 : Edric

« Attends-moi ! »

La jeune fille sortie rapidement de la demeure en sautillant, tout en essayant de lacer sa deuxième chaussure. Le repas venait de se terminer et ses parents lui avaient permis, à elle et à son grand-frère de jouer dehors en attendant l’heure d’aller faire une sieste. Luciole avait alors cinq ans (*) et Edric sept. Tous les deux étaient très proches, pendant quatre ans, ils étaient restés les seuls enfants de la famille Itzal. Elle faillit tomber plusieurs fois avant de prendre la décision de s’asseoir par terre pour plus de stabilité, tandis que son frère se moquait ouvertement d’elle. Il lui répétait que si elle ne se dépêchait ils auraient à peine atteint l’orée de la forêt qu’il serait déjà l’heure de rentrer, en rajoutant qu’à son âge, il savait déjà parfaitement faire ses lacets. Luciole lui tira la langue et, malgré tout, il l’attendit.
A la fenêtre de leur maison, leur mère avait arrêté ses activités pour regarder tendrement ses deux enfants s’éloigner de la maison. Son mari, de qui les trois petits avaient hérité de leur chevelure rose, s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule.

« Je suis certain qu’ils accompliront de grandes choses. »

Elle allait répliquer qu’il disait cela seulement par fierté pour le taquiner un peu, mais n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que déjà des pleurs retentissaient. Elle se détourna alors pour aller s’occuper d’Enawen, la dernière qui était alors âgée d’un an, tandis que l’homme resta un moment à fixer l’endroit où ses enfants avaient disparu dans la forêt.

Pour eux, c’était un lieu de magie. A chaque fois que Luciole et Edric allaient dans la forêt, c’était pour vivre mille et une aventures, toutes plus épiques les unes que les autres. Ce jour-là, ils avaient décidé qu’ils seraient des marins sur un célèbre navire de commerce. Les pirates attaqueraient, et grâce à leur incroyable courage, ils sauveraient le navire, mettant en déroute les pirates et seraient alors richement récompensés. Le jeu dériva légèrement du but premier et ils se retrouvèrent à se battre gentiment avec des morceaux de bois qu’ils venaient de ramasser. L’avantage était clairement à Edric, du haut de ses deux ans de plus il dominait sans peine sa petite sœur, d’un coup de coude il l’envoya à terre. Réalisant ce qu’il venait de faire, il s’arrêta, regardant la petite sirène et se demandant si elle allait se mettre à pleurer ou non. Il espérait que ce ne serait pas le cas, il détestait quand elle pleurait, surtout à cause de lui. Mais non, la petite fille souriait. Il remarqua alors qu’elle fixait une petite tache rouge sur sa main, elle venait de ramasser une coccinelle. Cela ne l’étonna même pas, si lui aimait venir en forêt pour les aventures, sa sœur aimait y regarder les plantes et les animaux qui y vivaient. Il décida de la taquiner un peu à ce sujet et cacher derrière une remarque sa déception qu’une fois de plus la curiosité de sa sœur avait mis fin brutalement à ses rêves.

« Tu vas finir par devenir comme eux… »

La jeune fille lui tira la langue en répliquant que de toute façon, ils étaient déjà à moitié des poissons. Il allait renchérir quand la voix de leur mère retenti, les appelant à venir dîner.

Ainsi grandirent Edric et Luciole, plus les années avançaient plus ils devenaient complices, chacun partageant les rêves, les déceptions, les doutes, l’espoir et la tristesse de l’autre.